Zurich (awp) - La Bourse suisse a clôturé la première séance de la semaine en hausse. Affichant un rebond dès l'ouverture après la dégringolade ayant terrassé les marchés vendredi suite à l'émergence du nouveau variant du coronavirus baptisé Omicron, le SMI a toutefois vécu une séance en dents de scie. Présentant selon l'OMS un risque très élevé et continuant à se propager dans le monde, Omicron fait craindre une fragilisation de la reprise économique en cours.

Faisant part lundi de sa mise en garde, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a cependant souligné les nombreuses incertitudes qui entourent encore la dangerosité et la transmissibilité du nouveau variant. Celui-ci continuait en parallèle à se propager dans le monde, avec un premier cas probable en Suisse, semant l'inquiétude et poussant de plus en plus de pays à fermer à nouveau leurs frontières aux voyageurs étrangers.

"Avant qu'on ait plus de clarté sur l'impact réel de ce variant sur la situation sanitaire, la volatilité restera élevée", estime Sebastian Paris Horvitz, analyste pour LBPAM. "La forte montée des indices sur la dernière période rendait les Bourses plus fragiles à des mauvaises nouvelles", rappelle toutefois l'expert.

Les deux prochaines semaines seront cruciales pour savoir s'il y a véritablement lieu de s'inquiéter du nouveau variant du Covid-19. Cependant ce qui est aujourd'hui certain c'est qu'il va falloir "vivre avec ces prochaines années", observe pour sa part John Plassard de Mirabaud Banque.

Pour les analystes d'UBS, "le variant Omicron ne remet pas en cause notre opinion selon laquelle l'économie mondiale est sur la voie (cahoteuse) de la réouverture complète et la croissance s'annonce solide". Mais, selon la banque aux trois clés, "les inquiétudes quant à l'impact du Covid-19 sur les perspectives de croissance devraient atténuer les craintes de resserrement prématuré de la politique monétaire".

Mais même en cas de confinements de grande envergure, les différentes économies nationales devraient bien mieux s'en sortir qu'au début de la pandémie, commente pour sa part la banque Valiant. Selon l'établissement bernois, qui juge excessive la réaction du marché vendredi, un vaccin efficace contre le variant Omicron devrait être développé assez rapidement.

Au chapitre macroéconomique, l'inflation en Allemagne s'est emballée en novembre, à 5,2% sur un an, atteignant son plus haut niveau depuis juin 1992 et probablement son pic annuel, selon une haute responsable de la Banque centrale européenne, d'après des chiffres provisoires publiés lundi. La communauté financière tablait sur un renchérissement d'environ 5%. Quant au flux de nouvelles d'entreprises, il demeurait lui aussi bien maigre.

A Wall Street, les principaux indices progressaient aussi en matinée, le Dow Jones prenant 0,39% et le Nasdaq, à forte coloration technologique, bondissant de 1,9%.

Après avoir bien progressé dans les premiers échanges, le SMI retrouvait tout son allant dans l'après-midi, marquant un plus haut du jour vers 16h30 à 12'285,80 points, non sans avoir auparavant hésité à plusieurs reprises. L'indice phare du marché helvétique perdait cependant ensuite une bonne partie de ses gains pour achever la séance sur une hausse de 0,18% à 12'220,74 points, sept petits points de plus que le plus bas du jour. Le SLI se montrait quant à lui plus solide, grappillant à la clôture 0,36% à 1970,73 francs suisses et le SPI 0,21% à 15'633,20 points

Sur les 30 valeurs constitutives du SLI, dix-sept, dont les trois poids lourds, ont terminé sur un repli, les treize autres progressant. Dans le camp des perdants, les trois plus grosses capitalisations du marché helvétique, Novartis, Nestlé et Roche ont respectivement cédé 0,7%, 0,3% et 0,3%.

Mais la lanterne rouge est revenue à Logitech (-3,5%), loin derrière Adecco (-1,8%), Holcim (-1,7%) et Temenos. Logitech avait cependant bénéficié vendredi d'un état de grâce, alors qu'Holcim a souffert de l'abaissement par Jefferies de son objectif de cours, tout en confirmant la recommandation à "hold" du titre du géant des matériaux de construction.

En haut de tableau, Richemont a clôturé sur un bond de 4,1%, l'action du géant genevois du luxe tirant profit du relèvement par HSBC de l'objectif de cours. Partners Group s'est installé sur la 2e marche du podium (+2,9%), devant Straumann (+2,8%) et la toujours volatile AMS (+2,3%). L'horloger biennois et concurrent de Richemont Swatch Group (+1,9%) s'est lui aussi montré solide.

Sur le marché élargi, les valeurs liées au voyage comme Dufry (+1,9%) et, dans une moindre mesure Flughafen Zürich (+0,5%), ont été plébiscitées par les investisseurs.

Bystronic (+1%) a racheté les 30% qu'il ne détenait pas encore dans sa filiale italienne Antil pour un montant non dévoilé. Cembra Money Bank (+1%) a aussi progressé, alors que les autorités suisses ont maintenu le niveau maximal des taux d'intérêt pour les crédits à la consommation.

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