Zurich (awp) - Ayant démarré dans le rouge, la Bourse suisse ne parvenait pas à combler ses pertes lundi à l'approche de la mi-journée. Attentistes, les investisseurs n'ont eux d'yeux que pour les importantes données macroéconomiques à venir ces prochains jours et aussi les décisions de politique monétaire de plusieurs banques centrales, dont la Fed, la BCE et la BNS.

Il s'agit de la "semaine de tous les dangers qui mêlera statistiques économiques de premier plan (notamment l'inflation et les PMIs) et décisions monétaires (avec la Fed, la BCE, la BoE et la BNS)", relève dans son commentaire John Plassard, de Mirabaud Banque.

Les derniers chiffres d'inflation sont ressortis supérieurs aux prévisions des analystes: l'indice des prix à la production PPI a progressé de 0,3% sur un mois et de 7,4% sur un an, des chiffres qui montrent néanmoins un ralentissement de l'inflation. "Nous pourrions avoir une autre déception semblable à celle du vendredi lors de la publication de l'indice des prix à la consommation américain de demain, ce qui pourrait renforcer les faucons (les membres en faveur d'un resserrement monétaire strict, NDLR) de la Réserve fédérale avant la décision de mercredi", prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Après de nouvelles informations positives en provenance de Chine concernant l'assouplissement de la politique du Covid-zéro, Pékin a annoncé lundi le retrait de l'application utilisée pour tracer les déplacements des habitants et s'assurer qu'ils n'étaient pas dans une zone touchée.

Du côté des informations macroéconomiques de la matinée, le produit intérieur brut (PIB) britannique a rebondi de 0,5% en octobre, après un repli particulièrement marqué le mois précédent à cause notamment d'un jour de congé national pour l'enterrement de la reine Elizabeth II, a annoncé lundi l'Office national des statistiques.

Après une entame de séance en repli de 0,28%, le SMI s'affichait toujours dans le rouge vers 11h15. L'indice phare du marché helvétique cédait alors 0,40% à 11'024,18 points, remontant quelque peu du plus bas de la matinée à 10'989,77 points atteint vers 10h00. Le SLI cédait pour sa part 0,50% à 1684,85 points et l'indicateur élargi SPI 0,40% à 14'056,47 points.

Sur les trente valeurs constitutives de l'indice Swiss Leader Index, seules deux s'affichaient en vert, à savoir Alcon (+0,9%) et le géant genevois du luxe Richemont (+0,2%). Parmi les trois poids lourds de la cote, Nestlé (-0,13%) se montrait le plus résistant, Novartis ne cédant pour sa part que 0,2%. Roche (-0,6%) se trouvait un peu plus loin, en milieu de tableau.

Roche a annoncé le départ du directeur de la division pharmaceutique, Bill Anderson, sans préciser le nom d'un successeur. D'autres nominations ont été annoncées, notamment celle du directeur général de Nestlé, Mark Schneider, comme membre au conseil d'administration. Le laboratoire rhénan a confirmé la nomination de l'actuel directeur général du groupe, Severin Schwan, à la présidence du conseil d'administration. Il était à la tête du comité exécutif depuis 2008 et avait intégré l'organe de surveillance de la multinationale pharmaceutique en 2013.

Roche a aussi assuré avoir observé à l'occasion d'une étude clinique avancée une supériorité du Polivy (polatuzumab védotine) en combinaison avec Mabthera/Rituxan (rituximab) et une chimiothérapie sur le standard actuel en première ligne de traitement contre le lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB). Le voisin Novartis s'est porté acquéreur du principal produit en développement du laboratoire coloradien Clovis Oncology, qui a dans la foulée demandé à être placé sous la protection de la loi sur les faillites. L'offre fait office de socle pour une mise aux enchères ultérieure.

En bas de classement, la toujours volatile ams-Osram (-1,9%) héritait de la lanterne rouge, derrière Credit Suisse (-1,6%). Le numéro deux bancaire helvétique a accordé en automne 2020 un crédit d'urgence de 140 millions de dollars au prestataire de services d'affacturage Greensill, qui a entre-temps fait faillite. Selon le Financial Times (FT), la banque aux deux voiles aurait accepté à cette occasion des garanties "douteuses", ce qui jette une nouvelle lumière crue sur sa gestion des risques.

Parmi les autres valeurs financières, Partners Group (-1,1%) et Julius Bär (-1,2%) étaient aussi à la peine. Le gestionnaire de fortune zurichois a annoncé que l'écart d'acquisition (goodwill) de son investissement dans sa filiale italienne de gestion d'actifs et de fortune Kairos Management fera l'objet d'une nouvelle dépréciation.

Sur le marché élargi, Clariant dégringolait de 2,3% après avoir fait part d'un amortissement d'environ 225 millions de francs suisses lié à son usine de bioéthanol de Podari, en Roumanie. Ce dernier sera sans effet sur la trésorerie et sera comptabilisé en décembre, donc visible dans les résultats annuels qui seront publiés le 2 mars 2023.

Spexis (-8,5%), Achiko (-7,7%) et Kinarus (-7,7%) subissaient les plus fortes baisses. A l'inverse, One Swiss Bank (+15%) et Talenthouse (+5%) s'illustraient comme les plus gros gagnants.

vj/lk