Zurich (awp) - Hésitante depuis le début de la séance de mardi, la Bourse suisse étoffait quelque peu ses gains à l'approche de la mi-journée. Alors que le flux de nouvelles d'entreprises restait modeste, les investisseurs digéraient les dernières déclarations de responsables de la banque centrale américaine et le premier face à face des présidents américain et chinois.

L'entrevue largement positive entre Joe Biden et son homologue chinois Xi Jinping lundi dans le cadre de la réunion du G20 à Bali, en Indonésie, a indiqué un apaisement des tensions entre les deux superpuissances, éclipsant les données macroéconomiques publiées mardi.

Les ventes au détail en Chine ont enregistré en octobre leur première contraction depuis six mois. Le repli intervient au moment où le pays fait face à un rebond épidémique de Covid-19. L'économie japonaise s'est elle contractée au troisième trimestre. Le produit intérieur brut (PIB) de l'archipel a été plombé d'une part par la facture de ses importations alourdie par la baisse du yen, et par une consommation en berne, d'autre part.

En France, le taux de chômage est resté quasi stable au troisième trimestre 2022 à 7,3% de la population active en France (hors Mayotte) contre 7,4% au deuxième. Les investisseurs surveilleront encore les données du ZEW allemand ainsi que les prix à la production en octobre aux États-Unis. Et en Suisse, posséder son propre logement coûte toujours plus cher. Au troisième trimestre, la hausse des prix des maisons individuelles a frôlé les 7% en comparaison annuelle.

Lundi, une responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed), Lael Brainard, a affirmé qu'il sera probablement bientôt approprié de passer à un rythme plus lent des augmentations de taux. Cependant, la banque centrale américaine a encore du travail, a-t-elle nuancé.

De son côté, un gouverneur de la Fed, Christopher Waller, a apporté de l'eau au moulin de ceux qui pensent que l'institution monétaire américaine va ralentir son durcissement monétaire ces prochaines semaines sans pour autant les arrêter, poursuit l'expert. Selon M. Waller, la Réserve fédérale pourrait envisager de ralentir le rythme de ses hausses de taux lors de sa prochaine réunion, mais cela ne doit pas être considéré comme un "assouplissement" de son engagement à réduire l'inflation.

Les marchés devraient désormais prêter attention au "point final" des hausses de taux, et non au rythme de chaque mouvement, et ce point final est probablement encore "loin", a laissé entendre M. Waller.

Après un début de séance en timide hausse de 0,08% et plusieurs brefs passages dans le rouge, le SMI reprenait quelque vigueur, notant vers 10h40 à 11'014,96 points, soit une progression de 0,14%. Le SLI fléchissait cependant légèrement, soit de 0,04% à 1706,73 points, alors que l'indicateur élargi SPI grignotait lui aussi 0,14% à 14'123,57 points.

Sur les 30 valeurs constitutives du SLI, dix-neuf perdaient du terrain et onze en gagnaient. L'indice souffrait tout particulièrement du fléchissement du poids lourd Roche (-0,50%), repli que la bonne tenue des deux autres plus grosses capitalisations du marché, Nestlé (+1,2%)) et Novartis (+0,5%) parvenaient à compenser.

Roche, qui a obtenu de la part de l'Agence américaine du médicament (FDA) une autorisation de mise sur le marché pour son biomarqueur Ventana Folr1 RxDx Assay destiné à identifier les patientes souffrant de cancer des ovaires susceptibles d'être traitées avec le cocktail d'anticorps Elahere (mirvetuximab soravtansine-gynx), développé par Immunogen, se retrouvait dans le ventre mou des perdants, la lanterne rouge revenant à un habitué des derniers rangs, à savoir Credit Suisse (-1,9%).

Le numéro deux bancaire helvétique a franchi un nouveau pas dans la restructuration de ses activités de banque d'affaires en vendant une partie "importante" du segment des produits titrisés au fonds d'investissement américain Apollo. Temenos (-1,1%) était aussi à la peine, tout comme ABB, Schindler et Swiss Re (tous trois -0,9%).

Alcon (-0,1%) limitait quelque peu ses pertes, alors que le spécialiste des produits ophtalmologiques doit dévoiler en soirée ses résultats du 3e trimestre. Bien orientés en début de séance, l'horloger biennois Swatch Group (-0,2%%) et son concurrent genevois Richement (-0,4%%) avaient cédé tous leurs gains après avoir surfé sur les attentes de réouverture de l'économie chinoise.

En haut de tableau, Nestlé s'échappait en tête, devançant de peu Sonova (+1,1%) et Givaudan (+1%). Lonza (+0,6%), Novartis et Sika (+0,5%) avaient aussi les faveurs des investisseurs.

Sur le marché élargi, Zur Rose dégringolait de 11%, le grossiste et exploitant de pharmacies souffrant de l'abaissement de l'objectif de cours et de la recommandation de Deutsche Bank, l'établissement s'attendant à un report à l'an prochain de l'introduction en Allemagne de l'ordonnance médicale électronique. Medacta prenait 0,6%. L'équipementier de l'industrie chirurgicale orthopédique et spinale a fait savoir que trois de ses filiales - International, Etats-Unis et Allemagne - ont conclu un accord avec l'américain Conformis dans le cadre d'un litige de brevets.

Phoenix Mecano (+0,9%) a annoncé la vente de l'intégralité de ses parts dans ses filiales allemande Phoenix Mecano Digital Elektronik GmbH et tunisienne Phoenix Mecano Digital Tunisie S.à.r.l au groupe neuchâtelois Cicor (+1,6%).

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