Zurich (awp) - Après avoir prudemment ouvert dans le vert mardi, la Bourse suisse a rapidement perdu ses gains, creusant même quelque peu ses pertes à l'approche de la mi-journée. Alors que la saison des résultats se poursuit, les investisseurs, hésitants, restent à l'affût des informations concernant les premières rencontres entre hauts responsables russes et américains à Ryad concernant la guerre en Ukraine.
Dans le cadre des discussions entamées mardi en Arabie Saoudite avec les Etats-Unis, la Russie, visée par de lourdes sanctions occidentales pour son assaut contre l'Ukraine, a dit mardi s'attendre à "des progrès" rapides dans le volet économique des pourparlers avec les Etats-Unis. Reconnaissant "le droit" de l'Ukraine à rejoindre l'UE, mais pas l'Otan, le Kremlin s'est dit prêt à "à négocier avec" le président ukrainien Volodymir Zelensky "si nécessaire".
Les marchés européens avaient entamé la journée de manière prudente avec d'un côté des discussions au sein de l'Union européenne sur l'augmentation des dépenses de défense, et d'un autre un soutien au secteur privé du gouvernement chinois qui vient de promettre une réduction des charges réglementaires, observe John Plassard, de Mirabaud Banque.
La Bourse de New York étant fermée lundi, les marchés européens ont fini globalement en hausse lundi soir avec une surperformance notoire des secteurs de la finance et de l'industrie, notamment de tout ce qui a trait avec la défense. Alors que se déroulait hier à Paris une réunion sur l'Ukraine avec des leaders européens se pose aussi la question de savoir si l'Europe s'éveille à une nouvelle réalité avec moins de dépendance à l'avenir du "bouclier" américain, note l'expert.
Du côté des données macroéconomiques, les prix à la consommation ont augmenté de 1,7% sur un an en France en janvier, selon les résultats définitifs publiés par l'Insee. Ce dernier a relevé de 0,3 point son estimation provisoire de 1,4%.
En Suisse, les branches de l'industrie et de la construction ont connu une évolution favorable au quatrième trimestre 2024. La production et les recettes ont toutes deux progressé en comparaison annuelle. D'octobre à décembre derniers, la production dans le secteur secondaire a augmenté de 2,2%, par rapport au même trimestre de l'année précédente. Les chiffres d'affaires ont grimpé de 2,6%.
Outre les discussions à Ryad, la Banque du Canada sera à l'honneur tout comme l'inflation dans ce dernier pays.
A la Bourse suisse, le SMI, après une entame de séance laborieuse, soit sur une hausse de 0,05%, n'est pas parvenu à maintenir ses gains, les cédant dès les premiers échanges. Vers 10h50, l'indice phare notait à 12'837,71 points, soit un repli de 0,30%. Le SLI abandonnait quant à lui 0,34% à 2107,69 points et l'indicateur élargi SPI 0,31% à 17'021,05 points.
Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index, elles n'étaient plus que six à gagner du terrain, vingt-quatre en perdant, alors que le bon de participation Lindt faisait du surplace.
Parmi la poignée de gagnants de la matinée, SGS (+0,9%) conservait la plus haute marche du podium, le spécialiste genevois de l'inspection et de la certification ayant fait part d'un "important" contrat pour la réalisation d'analyses de laboratoire sur la santé et la qualité des sols dans l'ensemble de l'Union européenne, sans toutefois en dévoiler l'ampleur financière.
le réassureur Swiss Re (+0,9%) était à la lutte avec le groupe bientôt zougois, Schindler (bon de participation +0,4%) ayant repris la troisième place à Zurich Insurance (+0,2). Le cimentier zougois Holcim (-0,3%) ne tirait lui guère profit d'un relèvement d'objectif de cours de la part de Julius Bär, le gestionnaire de fortune continuant de recommander le titre à l'achat.
Les trois poids lourds de la cote n'étaient d'aucun secours, les nominatives Nestlé et Novartis reculant toutes deux de 0,1%, alors que le bon Roche perdait 0,7%. La lanterne rouge revenait à Lonza (-1,5%) derrière Sandoz Group (-1,2%), Partners Group (-1,1%) et Givaudan (-0,8%).
Sur le marché élargi, Oerlikon décollait de 8,3%, quand bien même le groupe industriel swchytzois a vu son activité freinée l'année dernière dans un contexte de restructuration. Reste que le conglomérat a vu son bénéfice net s'envoler.
Basilea Pharmaceutica (+7,6%) était aussi recherché. Le laboratoire bâlois a enregistré des résultats solides à tous les niveaux l'année dernière, grâce à des homologations de médicaments et des partenariats de distribution. Cette bonne performance a permis d'augmenter les liquidités de la société.
Siegfried (-6,7%) était en revanche dans le dur. Le sous-traitant pharmaceutique argovien a inscrit des recettes en légère progression en 2024, ainsi qu'une hausse plus que proportionnelle de la rentabilité. L'année en cours devrait s'inscrire dans la continuité.
Also (4,2%) peinait aussi, malgré un dividende relevé au titre de l'exercice 2024. Le grossiste en matériel et logiciels informatiques lucernois a cependant vu ses ventes et ses bénéfice reculer l'an dernier. Le groupe prévoit de nouveaux rachats d'actions.
Le fabricant de composants et boîtiers Phoenix Mecano (+0,7%) a fait état de recettes en baisse pour 2024, selon les chiffres provisoires non audités. La direction l'explique par une activité industrielle toujours faible et dit rester focalisée sur la rentabilité.
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