Zurich (awp) - La Bourse suisse ne parvenait pas à s'extraire de la zone rouge mercredi à l'approche de la mi-journée. Prudents, les investisseurs, qui pourraient prendre leurs bénéfices après l'adoption mardi par les députés allemands d'un plan de défense historique, se concentraient sur l'issue de la réunion de deux jours de la Réserve fédérale américaine.

De plus en plus d'investisseurs craignent qu'une baisse des indices boursiers puisse se répercuter sur l'économie réelle en réduisant les dépenses de consommation par l'effet de richesse, en affaiblissant la confiance des entreprises et en resserrant les conditions financières, explique dans son commentaire John Plassard de Mirabaud Banque.

La baisse des valorisations oblige également les entreprises à réduire leurs coûts, notamment par des licenciements, tandis que les sorties de capitaux des Etats-Unis pourraient perturber les marchés mondiaux. Si les bénéfices des entreprises se détériorent davantage, le repli du marché boursier pourrait devenir un indicateur avancé d'un ralentissement économique plus large. "En bref: les indices baissent, parce que les indices baissent", poursuit M. Plassard.

La nervosité était déjà de mise à la veille de la réunion de la Fed, alors que la séance du jour devrait se révéler volatile. Les investisseurs redoutent que Jerome Powell, le président de la banque centrale américaine, annonce un coup de rabot aux prévisions de croissance des Etats-Unis dans le contexte de la politique imprévisible de Donald Trump.

En lever de rideau, la Banque du Japon (BoJ), qui a entamé en 2024 une normalisation de sa politique monétaire, a laissé ses taux inchangés, conformément aux attentes et malgré une inflation persistante. La banque centrale nippone a pointé les incertitudes sur la conjoncture économique mondiale.

Du côté de la Bourse suisse, le SMI, après avoir entamé la séance en recul de 0,30%, a évolué de manière relativement latérale au cours de la matinée, notant vers 10h40 à 13'027,44 points, en baisse de 0,27%. Le SLI cédait quant à lui 0,32% à 2107,48 points et l'indice général SPI 0,25% à 17'244,52 points.

Sur les 30 valeurs constitutives du Swiss Leader Index, elles n'étaient que huit à gagner du terrain, 20 en perdant, alors que Swisscom et Schindler faisaient du surplace. Parmi les trois plus grosses capitalisations de la cote helvétique, le bon Roche (-1%) pesait de tout son poids, un plongeon que les nominatives Nestlé et Novartis (-0,1% toutes deux) ne parvenaient pas à compenser.

UBS (-1,9%) conservait la lanterne rouge. Straumann (-1,4%) était également à la peine, tout comme SIG Group (-0,8%) et l'horloger biennois Swatch Group (-0,6%) qui tenait ce jour sa conférence de presse annuelle, après avoir présenté fin janvier une performance en repli l'an dernier, plombée par la Chine.

En haut de tableau, le spécialiste schwytzois des transports et de la logistique Kühne+Nagel (+0,8%) poursuivait son échappée, suivi de près par le géant du luxe genevois Richemont (+0,7%) et l'assureur vie zurichois Swiss Life (+0,5%).

Sur le marché élargi, Stadler Rail (-5,1%) buvait la tasse, les résultats annuels du fabricant thurgovien de matériel ferroviaire ayant confirmé le lourd impact sur ses résultats des intempéries qui se sont abattues l'an dernier sur plusieurs sites de production propres ou de sous-traitants. La rentabilité a pris le chemin de la cave et les actionnaires sont appelés à se contenter d'un dividende nettement réduit en comparaison annuelle.

Le pharmacien en ligne DocMorris (-4%) chutait aussi, alors que Berenberg a abaissé son objectif de cours à 17 francs suisses, contre 24 francs suisses précédemment, tout en continuant de recommander aux investisseurs de conserver le titre.

Swiss Steel (-0,6%) a peiné à se redresser l'an dernier en raison d'un contexte difficile pour l'industrie, en particulier le secteur automobile. Les ventes ont diminué et le groupe est resté dans le rouge l'an dernier. Les coupes drastiques dans les effectifs sont prévues au premier semestre.

Investis gagnait en revanche 0,9%. La société immobilière a affiché un bénéfice net de 246,5 millions de francs suisses en 2024, après une perte de 5,4 millions un an plus tôt. Les actionnaires se verront proposer un dividende haussé de 10 centimes à 2,60 francs suisses par action au titre de l'exercice écoulé.

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