Zurich (awp) - Après avoir entamé jeudi la séance en très légère hausse, la Bourse suisse se maintenait dans le vert à l'approche de la mi-journée. Alors que la saison des résultats trimestriels bat son plein, les investisseurs, toujours inquiets quant à l'évolution de la conjoncture, redoutent aussi les conséquences pour le secteur bancaire de l'effondrement de la banque américaine First Republic Bank.

Sur le plan macroéconomique, les chiffres des demandes hebdomadaires d'allocation chômage et de la croissance du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre donneront dans l'après-midi de nouvelles indications aux investisseurs sur la santé de l'économie américaine, avant l'indice d'inflation PCE attendu vendredi.

Le consensus d'analystes sondés par Bloomberg table sur une croissance du PIB américain de 2% au premier trimestre, note John Plassard, de Mirabaud Banque. "Si cela marque une décélération par rapport au dernier trimestre de 2022 (+2,6%), on est encore loin de la récession. Cette dernière pourrait néanmoins se matérialiser en fin d'année", prévient-il.

"La résilience de la consommation américaine montre des signes de faiblesse", commente de son côté Stephen Innes, analyste de SPI Asset Management. Les investisseurs scrutent aussi l'évolution de la situation des banques régionales américaines, après deux séances de forte baisse de l'action de First Republic, et tentent d'estimer l'impact éventuel sur la politique monétaire de la banque centrale américaine.

Après un démarrage sur une infime hausse de 0,01%, le SMI a étoffé ses gains dans les tous premiers échanges, touchant vers 10h15 un plus haut de la matinée à 11'414,07 points, avant de se replier quelque peu. Vers 10h40, l'indice phare notait juste au-dessous de la barre des 11'400 points à 11'393,48 points, en progrès de 0,25%. Le SLI prenait pour sa part tout juste 0,09% à 1768,89 points, alors que l'indicateur élargi SPI gagnait 0,15% à 15'007,10 points.

Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index, seize perdaient du terrain, les quatorze autre en gagnant. En haut de tableau, le poids lourd pharmas Roche (+1,3%) prenait la tête, devant le géant genevois du luxe Richemont (+1,2%) et Kühne+Nagel (+0,7%). Novartis (+0,6%) se joignait au groupe des gagnants de la matinée, devant VAT Group (+0,5%) et Adecco (+0,4%).

Le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'UE a recommandé mercredi l'homologation de Cosentyx de Novartis pour le traitement de l'hidradénite suppurée (acné inversée). Cette maladie de la peau cause de douloureux abcès qui peuvent déboucher sur des plaies ouvertes et des cicatrices irréversibles. Il a aussi décidé de recommander l'homologation du médicament pour le traitement du lymphome récidivant ou réfractaire diffus à grosses cellules B de Roche, le Columvi (glofitamab).

Troisième des plus grosses capitalisations du marché, l'alimentaire Nestlé fléchissait de 0,3%. Lonza (+0,6%) s'installait sur la troisième marche du podium provisoire.

En bas de tableau, la toujours volatile ams-Osram (-1,7%) héritait de la lanterne rouge, derrière Logitech (-0,8%). Les valeurs financières évoluaient elles aussi dans le rouge, Swiss Life abandonnant 0,7%, tout comme Credit Suisse (-0,7%), Swiss Re (-0,6%), Zurich Insurance (-0,6%), UBS (-0,5%) et Julius Bär (-0,3%). Seul Partners Group (+0,1%) échappait au désintérêt des investisseurs.

Sur le marché élargi, Ems-Chemie dégringolait de 5,3%, le chimiste de spécialités grison ayant subi sur les trois premiers mois de l'année une contraction de 3,8% de ses recettes, à 614 millions de francs suisses. Si les ventes de polymères ont fait preuve d'un degré certain de résistance, celles de spécialités chimiques ont nettement reculé.

Santhera (-6,0%) a creusé ses pertes en 2022, année charnière marquée par le dépôt des dossiers d'homologation du candidat vamorolone aux Etats-Unis et en Europe, dans l'indication contre la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD).

Kuros décollait de près de 23,8%, le concepteur de substituts osseux ayant engrangé sur les trois premiers mois de l'année des recettes de 5,6 millions de francs suisses, multipliées par plus de deux sur un an.

GAM bondissait de 6,7%, deux investisseurs, dont une entité contrôlée par l'homme d'affaires français Xavier Niel, s'étant constitués en groupe pour acquérir une participation de 7,5% dans le gestionnaire d'actifs zurichois en difficulté. Ils estiment que l'action est sous-évaluée et présente du potentiel, pour autant que la société réussisse son redressement.

Bucher Industries (+0,05%) s'est maintenu sur la voie de la croissance au premier trimestre. Le fabricant zurichois de machines agricoles et de véhicules de voirie, notamment, a vu ses entrées de commandes ralentir de près de 13% à 854 millions de francs suisses, alors que ses recettes se sont envolées de pratiquement 17% à 970 millions. La direction campe sur les perspectives brossées en janvier déjà pour l'ensemble de l'année en cours.

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