Zurich (awp) - Après avoir entamé bon pied bon oeil la séance de jeudi, dans le sillage de la clôture en hausse de Wall Street la veille consécutive à la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), la Bourse suisse gardait le cap. Dans l'attente des décisions de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d'Angleterre (BoE), les investisseurs digéraient une nouvelle salve de résultats d'entreprises, dont ceux de Roche et ABB.

Après sa réunion de deux jours, le comité de politique monétaire de la Fed, a laissé entendre "le mot magique" désinflation qu'attendent tous les investisseurs, a relevé dans son commentaire John Plassard, de Mirabaud Banque. Outre les décisions de politique monétaires de la BCE et de la BoE, les investisseurs examineront en soirée les résultats des géants informatiques Apple, Google et Amazon.

À la veille de la réunion de l'institut d'émission européen, le taux d'inflation annuel de la zone euro est tombé à 8,5% en janvier 2023, son niveau le plus bas depuis huit mois, contre 9,2% en décembre, ce qui est inférieur aux prévisions de 9%, selon les estimations préliminaires.

Sur le front des nouvelles macroéconomiques, l'excédent commercial de l'Allemagne a reculé de 56% en 2022, plombé par la hausse du coût des importations dans le sillage de la crise énergétique. Un repli qui intervient malgré un pic historique des exportations.

L'optimisme tend à se propager parmi les consommateurs suisses en ce début d'année. L'enquête menée par la Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) va dans le sens d'un regain de confiance au sujet de l'évolution économique ces douze prochains mois. Au premier trimestre 2023, l'indice du climat de consommation calculé par le Seco est passé à -30 points, contre -47 points en octobre. Ce baromètre demeure cependant bien en dessous de sa moyenne pluriannuelle fixée à -6 points.

Vers 10h50, l'indice Swiss Market Index (SMI) notait à 11'231,95 points, soit une progression de 0,28%. Le Swiss Leader Index (SLI) progressait plus franchement s'étoffant en parallèle de 0,94% à 1779,52 points, alors que l'indicateur élargi Swiss Performance Index (SPI) grappillait 0,38% à 14'476,56 points.

Sur les trente valeurs constitutives du SLI, six, dont les trois poids lourds de la cote Roche, Novartis et Nestlé, perdaient du terrain, les 24 autres en gagnant. La lanterne rouge revenait à ABB (-2,7%), derrière Roche(-1,1%), Zurich Insurance (-1,1%), Novartis (-0,6%), Nestlé -(0,4%) et la défensive Swisscom (-0,3%).

En tête d'affichec ce jeudi, le géant de l'électrotechnique ABB a vu ses entrées de commandes reculer au quatrième trimestre 2022, tandis que le chiffre d'affaires a poursuivi sa progression. L'entreprise a confirmé son objectif de marge pour l'exercice en cours.

Le laboratoire Roche s'est lui tout juste maintenu sur la voie de la croissance l'an dernier, malgré le tassement confirmé des recettes tirées des dispositifs de tests et de médicaments dans la franchise Covid-19.

La direction du mastodonte bâlois a toutefois prévenu que l'évaporation de ces revenus risque d'entraîner le géant pharmaceutique sur le chemin de la décroissance sur l'exercice en cours. Les revenus ont grappillé 1% (2% à taux de changes constants) à 63,28 milliards de francs suisses.

Dans le haut du tableau, les titres plus ou moins liés au secteur de la tech profitaient de la bonne tenue la veille du Nasdaq américain. La toujours volatile ams-Osram (+7,8%) s'échappait, le fabricant austro-allemand de capteurs et d'équipements d'éclairage étant talonné par Straumann (+6,8%)

le fabricant bâlois d'implants dentaires devançait le spécialiste st-gallois des équipements de pompes à vide VAT Group (+4,9%). Partners Group (+4,3%) était aussi recherché, tout comme Lonza (+3,3%) et Temenos (+3,5%). Julius Bär (+3%) avait aussi les faveurs des investisseurs, quand bien même le gestionnaire de fortune zurichois a vu son résultat net reculer l'année dernière, sur fond de sorties de liquidités et de contraction des avoirs sous gestion. Les actionnaires bénéficieront néanmoins d'un dividende stable.

Le réassureur zurichois Swiss Re (+0,8%) a fait part d'un réagencement de ses unités, l'objectif étant de simplifier ses structures et d'améliorer l'efficience. L'actuel segment Réassurance sera réparti entre les entités P&C Re et L&H Re.

Le géant du luxe genevois Richemont (+0,3%) et son concurrent biennois Swatch Group (+0,5%), lequel a indiqué mercredi soir revoir à la hausse le dividende versé au titre de l'exercice 2022 par rapport à celui octroyé l'an dernier, rentraient quelque peu dans le rang.

Du côté des deux grandes banques, Credit Suisse (+0,2%) progressait mollement, contrairement à UBS qui décollait de 3%. Bloomberg News a rapporté mercredi que le numéro deux bancaire helvétique a cessé d'accepter les obligations du groupe de sociétés d'Adani comme garantie pour les prêts sur marge accordés à ses clients de la banque privée. L'établissement aux deux voiles n'a pas souhaité commenter l'information.

Sur le marché élargi, Mobilezone (-0,1%) a annoncé le départ de son directeur général (CEO) Markus Bernhard à compter du 30 juin 2024, qui doit intégrer le conseil d'administration. Il sera remplacé par deux actuels cadres du groupe, indique jeudi le spécialiste de la téléphonie.

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