Zurich (awp) - La Bourse suisse creusait ses pertes mercredi à l'approche de la mi-journée. Le répit a été de courte durée et les inquiétudes ont ressurgi suite à la faillite de plusieurs banques, dont la californienne Silicon Valley Bank (SVB) vendredi. Le SMI avait inscrit lundi un plus bas de l'année à 10'538,35 points avant de se reprendre mardi. Les inquiétudes frappaient tout particulièrement les titres bancaires, notamment Credit Suisse, déjà en difficulté, qui a marqué un plus bas historique sous deux francs suisses.

"L'appétit pour les actifs plus risqués se réduit, alors que les courtiers ont pris connaissance des mauvais chiffres de la production industrielle en Chine, ce qui a entraîné une légère baisse des indices de référence dans toute la zone euro", a relevé dans un commentaire Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades. "Les investisseurs s'efforcent d'évaluer l'inflation et la situation monétaire, en particulier après que l'effondrement de SVB a suscité des craintes de risque systémique en raison de la hausse des coûts d'emprunt", a-t-il ajouté.

Sur le volet des nouvelles macroéconomiques, en Chine, les ventes au détail, principale jauge de la consommation des ménages, ont connu un rebond de 3,5% sur un an en janvier-février cumulés, signe d'une reprise de l'activité dans le pays après la levée des restrictions anti-Covid. Dans l'après-midi suivront le même indicateur, mais cette fois aux Etats-Unis pour février.

En France, l'inflation de février a été révisée en hausse à 6,3%.

Vers 10h55, le SMI lâchait 1,1% à 10'599,22 points, tandis que le Swiss Leader Index (SLI) reculait de 1,6% à 1674,42 points. Le Swiss Performance Index (SPI) perdait 1,14% à 13'792,87 points. Sur les 30 valeurs vedettes, seulement quatre étaient en hausse et 26 dans le rouge.

Credit Suisse (-10%) chutait à nouveau, enfonçant un nouveau plancher sous les deux francs suisses. Le principal actionnaire de Credit Suisse, le saoudien Saudi National Bank (SNB), a exclu un nouveau soutien à la banque zurichoise en difficulté, faisant chuter l'action du groupe à un nouveau plus bas historique.

Interrogé sur Bloomberg TV sur d'éventuelles nouvelles aides financière à Credit Suisse, le président de SNB, Ammar Al Khudairy, a répondu "c'est clairement non pour plusieurs raisons, parmi lesquelles figurent des raisons régulatoires et statutaires".

Les deux autres bancaires essuyaient également de fortes pertes, avec -4,6% pour UBS et -4,1% pour Julius Bär. Le mouvement était similaire sur les places financières européennes, alors que les craintes sur les éventuelles répercussions des faillites d'établissements aux Etats-Unis se sont ravivées.

Les poids lourds Novartis (+0,4%) et le bon Roche (+0,1%) soutenaient les indices. La défensive Swisscom (+0,2%) et Alcon (+0,7%) faisaient également partie des rares titres encore dans le vert.

Sur le marché élargi, Stadler chutait de 7,8%. Malgré des ventes et des commandes record, le fabricant thurgovien de matériel ferroviaire a subi un plongeon de son bénéfice net de 44,1% à 75,1 millions de francs suisses. L'inflation, la vigueur du franc, ainsi que des problèmes d'approvisionnement et les tensions géopolitiques ont pesé.

Kuros Biosciences (-16,7%) plongeait encore plus fortement. Certes, l'entreprise a profité l'an dernier de l'essor marqué des ventes de ses substituts osseux pour afficher une croissance de plus de 30% de son chiffre d'affaires, à 17,99 millions de francs suisses. Mais les efforts promotionnels et de distribution de la gamme Magnetos ont toutefois creusé un déficit que l'entreprise compte commencer à combler dès la seconde moitié de l'année en cours.

APG SGA (+3,0%), Fundamenta real Estate (+0,3%), V-Zug (-3,4%) et Von Roll (-0,7%) ont également présenté leurs résultats annuels.

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