Zurich (awp) - Malgré un imperceptible sursaut à l'ouverture dans le sillage de la clôture en hausse de Wall Street la veille, la Bourse suisse évoluait dans le rouge vendredi à l'approche de la mi-journée. Alors que la marché manque sérieusement d'impulsion vendredi, les investisseurs demeuraient attentistes avant notamment les décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE).

Les prochaines réunions des banques centrales sont dans la ligne de mire des investisseurs. Celle de la Fed se tiendra les 13 et 14 juin, suivie de celles de la BCE jeudi et de la Banque du Japon vendredi. Dans ce contexte, les demandes d'inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis ont été attentivement scrutées par les analystes. Dans le détail, les inscriptions ont grimpé début juin et sont au plus haut depuis octobre 2021, signe que les licenciements se sont multipliés.

"Nous avons besoin que le marché de l'emploi américain perde un peu de sa vigueur afin que la Fed puisse arrêter de relever ses taux, sinon les principales banques centrales continueront d'augmenter les leur", souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. "Les entreprises américaines ont davantage licencié au cours des cinq premiers mois de cette année que pendant toute l'année dernière", ajoute l'experte. Après dix hausses consécutives, les analystes s'attendent de plus en plus à ce que la puissante institution monétaire américaine fasse une pause dans la hausse de ses taux directeurs en juin, avant une nouvelle hausse en juillet.

Revenant sur le resserrement monétaire de la Banque du Canada, John Plassard, de Mirabaud Banque, note que les anticipations de mouvements de la Fed ont quelque peu changé. "Les investisseurs parient désormais à près de 80% sur une hausse des taux en juillet (toujours une pause la semaine prochaine). Cependant, ce que l'on note de très important c'est que le consensus ne parie plus sur une baisse des taux cette année, conviction que nous soutenons depuis de nombreux mois", a poursuivi M. Plassard.

Du côté des informations macroéconomiques, l'inflation en Chine était quasi nulle en mai, les prix départ usine poursuivant leur plongeon. Autant de signes d'une demande atone et d'un environnement compliqué pour les entreprises. L'indice des prix à la consommation (CPI), principale jauge du renchérissement, s'est inscrit en mai en hausse de 0,2% sur un an, contre 0,1% un mois plus tôt.

Après un démarrage sur une imperceptible hausse de 0,08%, l'indice SMI glissait en zone rouge dès les tous premiers échanges, pour ne plus revenir dans le vert et céder vers 10h50 0,211% à 11'285,45 points. Le SLI abandonnait de son côté 0,23% à 1764,53 points, alors que l'indicateur élargi SPI perdait 0,14% à 14'862,97 points.

Sur les 30 valeurs constitutives du Swiss Leader Index (SLI), la moitié perdait du terrain et 14 en gagnaient, alors que Julius Bär restait à l'équilibre.

Les trois poids lourds de la cote prenaient une direction opposée, Nestlé reculant de 0,3% et Roche d'à peine 0,03%, alors que Novartis progressait de 0,1%,

En bas de tableau, Givaudan (-1,8%) héritait de la lanterne rouge, alors que le chimiste britannique Croda a lancé un avertissement sur résultat. Kühne+Nagel (-1,2%) précédait le numéro un mondial des arômes et parfums en compagnie de Swiss Re (-1,2%, de la toujours volatile AMS-Osram (-1%) ainsi que des chimistes Lonza (-0,8%) et Sika (-0,8% aussi).

A l'exception de Swiss Life (+0,3%) et Julius Bär (+0%), les autres valeurs financières perdaient pied, UBS cédant 0,3% et Credit Suisse 0,3%, l'action du futur ex-numéro deux bancaire helvétique vivant sa dernière semaine complète de négoce à la Bourse suisse avant la finalisation de son intégration dans UBS, attendue lundi prochain. Partners Group et Zurich Insurance lâchaient quant à eux chacun 0,2%.

La Confédération et UBS ont signé le contrat de garantie contre les pertes, convenu dans le cadre de la reprise forcée de Credit Suisse par son homologue zurichois. Le numéro un bancaire helvétique ne pourra puiser dans cette garantie plafonnée à 9 milliards de francs suisses qu'après avoir pris à sa charge 5 milliards.

En haut de tableau, Temenos bondissait de 2,9%, devant Logitech (+0,7%), le spécialiste valdo-californien bénéficiant de relèvements d'objectifs de cours de la part d'UBS et de Goldman Sachs, et Alcon (+0,5%).

Sur le marché élargi, le gestionnaire d'actifs zurichois en difficulté GAM (inchangé) a annoncé que son homologue londonien Liontrust devrait publier mardi les détails de son offre de rachat sur l'ancienne unité de Julius Bär.

vj/al/ck