Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note nettement positive jeudi. Les indices ont été dopés par les chiffres de l'inflation américaine en octobre. Après avoir évolué dans le rouge jusqu'en début d'après-midi, le SMI a repassé les 10'900 points peu avant les données US avant de décoller au-delà de la barre symbolique des 11'100 points, au-dessus de laquelle il a terminé.

A New York, Wall Street s'envolait en matinée après que l'inflation américaine a ralenti plus que prévu en octobre.

Les prix à la consommation ont augmenté de 7,7% en octobre par rapport à octobre 2021, selon l'indice CPI. C'est moins que le rythme de 8,2% de hausse des prix en septembre sur un an et également en dessous des 7,9% qu'attendaient les analystes.

Sur un mois, les prix ont augmenté de 0,4%, comme en septembre, et c'est également une bonne surprise, puisque les analystes s'attendaient à une nouvelle accélération, et tablaient sur +0,6%.

"C'est le quatrième mois consécutif de repli de l'inflation globale aux Etats-Unis et vu que l'inflation hors alimentation et énergie est aussi à la baisse après deux mois de rebond, cela conforte l'idée que le pic de l'inflation est en place et que la Réserve fédérale américaine va en tenir compte", a estimé Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

Selon lui, les investisseurs s'autorisent à envisager "très probablement une hausse de taux qui n'excèdera pas 50 points de base" lors de la prochaine réunion de politique monétaire de la Fed mi-décembre, et "à imaginer que les taux puissent commencer à plafonner".

"Ce beau tournant dans la lutte contre l'inflation" a "de quoi donner une bouffée d'oxygène aux actifs les plus risqués mais pas forcément entraîner de rebond massif", dans la mesure où une partie de ce ralentissement a déjà été intégré dans les prix du marché, a ajouté M. Baradez.

Le SMI a terminé en hausse de 1,98% à 11'120,49 points, avec un plus haut à 11'147,68 et un plus bas à 10'846,41 points. Le SLI a gagné 2,99% à 1703,93 points et le SPI 2,13% à 14'244,23 points. Sur les 30 valeurs vedettes, Zurich Insurance (-1,0%) est le seul perdant.

L'assureur a publié des données sur neuf mois conformes aux attentes. Dans un commentaire, LBBW a estimé que le portefeuille de l'assureur est trop exposé et préconise désormais de se défaire du titre.

VAT (+14,2%), Straumann (+11,8%) et AMS Osram (+10,6%) forment le podium du jour, sans information spécifique.

Temenos (+5,3%) a aussi été recherché. Helvetic Trust, détenteur à l'heure actuelle de plus de 1% du capital-actions, a annoncé vouloir renforcer sa participation dans le développeur de logiciels bancaires et soutenir les exigences de Petrus Advisers, qui réclame notamment le départ du directeur général (CEO) et du président du conseil d'administration.

Les poids lourds Nestlé (+0,9%), Roche (+0,8%) et Novartis (+0,6%) ont terminé dans le bas du tableau.

Credit Suisse (+2,1% à 4,089 francs suisses) a profité de l'effet positif de l'inflation US, repassant au-dessus de la barre des 4 francs suisses sous laquelle le titre avait évolué en matinée. Les concurrents UBS (+3,3%) et Julius Bär (+1,9%) ont aussi gagné du terrain.

Richemont (+3,2%) publie vendredi ses chiffres semestriels. Les analystes attendent notamment une croissance organique de 12,3% et un bénéfice net de 1,9 milliard d'euros. Swatch (+3,2%) a fait pareil que son rival genevois.

Sur le marché élargi, Montana Aerospace (+3,8%) a enregistré une forte hausse de son chiffre d'affaires sur les neuf premiers mois de 2022. Les prévisions pour l'ensemble de l'année ont été confirmées.

Vontobel (+1,9%) n'a pas échappé aux conditions de marché difficiles sur les neuf premiers mois de l'année, accusant des reflux d'argent frais conséquents. La banque de gestion zurichoise s'attend à une baisse du résultat annuel et prévoit des économies à hauteur de plusieurs dizaines de millions de francs suisses.

Molecular Partners (-1,3%) a présenté des données clinique précoces prometteuses sur un anticancéreux évalué pour le traitement de tumeurs solides.

Swiss Steel (-1,0%) inscrit une perte au troisième trimestre, malgré la progression du chiffre d'affaires porté par l'explosion des prix de vente de l'acier. Les volumes se sont pour leur part contractés, mais le groupe confirme malgré tout ses objectifs pour l'exercice en cours.

Citigroup a rétrogradé Zur Rose (-0,4%) à "sell" après "neutral" et abaissé l'objectif de cours. La prescription électronique se fait toujours attendre en Allemagne. L'analyste pense qu'elle sera validée plutôt en 2024 qu'au printemps prochain comme escompté jusqu'ici.

rp/buc