Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la semaine en ordre dispersé. Après une ouverture encore négative et un plus bas du jour en début de séance, le SMI s'est repris et s'est mis à évoluer dans le vert dès la première heure de transactions. Il y est resté jusqu'à la fin, hormis une petite alerte sur le coup des 14 heures.

A New York, Wall Street cédait du terrain en matinée.

"Lundi, l'aversion au risque est un sentiment qui persiste à Wall Street", ont relevé les analystes de Wells Fargo dans une note. "Les inquiétudes entourant les perspectives de croissance économique mondiale continuent de peser sur la confiance", ont-ils ajouté.

Les investisseurs digéraient notamment des données décevantes venant de Chine, où les ventes de détail ont connu leur plus forte chute depuis deux ans en mai et où le chômage a brusquement augmenté.

Les mauvaises prévisions de la Commission européenne pour la zone euro ne sont pas non plus passées inaperçues: la projection de croissance économique a été abaissée de 1,3 point à 2,7% pour 2022 et celle de l'inflation a augmenté de 3,5 points à 6,1%, à cause de la guerre en Ukraine.

En outre, côté américain, l'indicateur manufacturier de la région de New York a fortement chuté, montrant une contraction de l'activité, bien plus sévère qu'attendue. Le baromètre de l'Empire State, publié par la Fed, a plongé de 11,6 points, montrant un moral des entrepreneurs en berne.

Le SMI a terminé en hausse de 0,19% à 11'672,23 points, avec un plus haut à 11'721,57 et un plus bas à 11'584,56. Le SLI a cédé 0,24% à 1809,19 points et le SPI a gagné 0,13% à 15'001,59 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 22 ont reculé et 8 avancé.

Le podium du jour se compose de Novartis (+1,4%), Adecco (+1,3%) et Roche (+1,1%).

Bank of America a relevé l'objectif de cours du bon de jouissance Roche et confirmé "buy". L'analyste a biffé de sa modélisation toute contribution de l'anticancéreux expérimental tiragolumab, dans le sillage d'un échec clinique.

Nestlé (+0,6%) a aussi soutenu l'indice.

Aux bancaires, Credit Suisse (+0,2%) a gagné du terrain, Julius Bär (-0,2%) et UBS (-1,2%) en ont perdu.

La banque aux deux voiles serait proche d'un nouvel accord avec un débiteur des fonds Greensill, la société minière américaine Bluestone Resources, a affirmé le journal Financial Times. L'établissement de la Paradeplatz pourrait recevoir quelque 690 millions de dollars à redistribuer aux investisseurs floués.

Temenos (-3,1%) a fini lanterne rouge, derrière Swatch et AMS Osram (chacune -2,6%) et VAT (-2,1%).

Temenos a nommé Roman Bartik responsable pour la région Amériques et membre de la direction élargie.

Morgan Stanley a abaissé l'objectif de cours de Swatch et confirmé "underweight". L'analyste prévoit une contraction d'un dixième des ventes de montres suisse en Chine sur les trois premiers mois de l'année. L'horlogerie se développerait ainsi moins bien que d'autre secteurs du marché du luxe.

Moins exposé à l'horlogerie pure, Richemont (+0,2%) a fini dans le vert.

Holcim (-0,9%) a annoncé dimanche la vente de ses activités en Inde, Ambuja Cement et ACC, au groupe Adani pour 6,4 milliards de francs suisses. Cette confirmation est venue mettre un terme à plusieurs semaines de spéculations sur cette opération. Par ailleurs, la Cour d'appel de Paris rendra son verdict mercredi dans l'affaire Lafarge en Syrie.

Sur le marché élargi, Sulzer (-4,0%) a été pénalisé par les sanctions prononcées par la Pologne à l'encontre de son actionnaire de référence Viktor Vekselberg. Le groupe industriel doit suspendre ses activités dans le pays. Ancienne filiale de Sulzer désormais cotée en Bourse, Medmix (-17,6%) est également concerné par ces mesures.

Oerlikon (-2,4%) dont M. Vekselberg est aussi important actionnaire (41% via Liwet Holding) n'a pas encore indiqué si les nouvelles sanctions polonaises allaient entraver ses activités, alors que l'entreprise compte plusieurs sites de production en Pologne.

LM Group (+%, anciennement Lastminute) est parvenu à boucler le premier trimestre 2022 sur des résultats positif, tant au niveau opérationnel que net, même s'ils restent inférieurs au niveau d'avant la pandémie. Ni la guerre en Ukraine, ni l'inflation n'ont jusqu'ici eu de répercussion importante sur la marche des affaires.

rp/ck