Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note négative mercredi. Le SMI a évolué dans une fourchette étroite entre 11'400 et 11'440 points jusqu'en milieu d'après-midi, avant de rechuter et de terminer sous ce niveau, plombé par ses poids lourds. Les investisseurs digéraient de faibles données conjoncturelles chinoises et attendaient la prochaine réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) la semaine prochaine.

A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée, après une ouverture en timide hausse.

"Voilà une autre matinée où les échanges sont hésitants", a commenté Patrick O'Hare de Briefing.com. "La retenue du marché s'explique notamment par la conviction que les actions des méga-capitalisations risquent de reculer et vont exercer une pression prépondérante sur les principaux indices", a ajouté l'analyste.

Même opinion chez les analystes de Schwab qui estiment que "les indices buttent contre un seuil de résistance technique et ne semblent pas pressés de dépasser cette limite".

Sur le front macro-économique, les exportations de la Chine sont repassées dans le rouge en mai, se contractant de 7,5% sur un an, tandis que les importations restaient à la peine, pénalisées par une reprise fragile de la deuxième économie mondiale et une demande mondiale atone. Les exportations chinoises, qui sont historiquement un levier de croissance clé pour le pays, avaient connu un bref rebond en mars et avril.

En Suisse, le taux de chômage est tombé sous la barre des 2% en mai à 1,9%. Par rapport à mai 2022, le nombre de chômeurs a reculé de 10,1%. L'OCDE a de son côté confirmé les prévisions de croissance du PIB helvétique pour l'année en cours à +0,6%. Par contre, elle a abaissé celles pour 2024 à 1,2%, après 1,4%.

Le Fonds monétaire international (FMI) a confirmé quant à lui ses perspectives de croissance et d'inflation pour la Suisse. Face à l'accélération des prix, l'organisation internationale recommande, si nécessaire, de nouvelles hausses du taux directeur.

Le SMI a fini en recul de 1,05% à 11'348,11 points, avec un plus bas à 11'343,31 points et un plus haut à 11'440,84 points. Le SLI a cédé 0,98% à 1773,56 points et le SPI 0,95% à 14'939,96 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 23 ont reculé et sept avancé.

Lonza (-2,5%) a terminé lanterne rouge, derrière Alcon (-2,4%) et Givaudan (-2,2%).

Morgan Stanley a repris la couverture de l'action de Kühne+Nagel (-1,4%) à "underweight" et objectif à 257 francs suisses. La normalisation devrait se poursuivre après le boom lié à la pandémie, ce qui devrait peser sur le cours de l'action, selon l'analyste. Sur le plan de la croissance, le logisticien de Schindellegi fait moins bien que son concurrent DSV dans une perspective historique et le profil des marges est moins intéressant, a encore pointé l'expert.

Les poids lourds Roche (-1,5%), Nestlé (-1,2%) et Novartis (-1,1%) ont pesé sur l'indice.

Le géant de Vevey a placé 1,15 milliard de francs suisses en trois tranches qui ont rencontré un vif succès selon les courtiers. Par ailleurs, le groupe va apporter des capitaux à la société d'investissement The Yield Lab Latam, spécialisée dans l'investissement dans de jeunes pousses du secteur agricole et alimentaire en Amérique latine.

La volatile AMS Osram (+2,9%) précède Swatch (+0,9%) et SGS (+0,7%) sur le podium du jour.

Aux bancaires, Credit Suisse (+0,1%) et UBS (+0,03%) ont légèrement progressé, Julius Bär (-0,3%) a perdu un peu de terrain.

L'action de la banque aux deux voiles s'apprête à quitter la cotation mardi prochain. Elle sera remplacée au SMI par Kühne+Nagel qui sera remplacé, lui, par le bon Lindt&Sprüngli (-0,5%) au SLI.

Sur le marché élargi, Ypsomed (+1,4%) a annoncé un partenariat avec l'irlandais S3 Connected Health, spécialisé dans les technologies médicales, pour créer une plateforme en ligne fournissant des conseils aux patients atteints de maladies aiguës ou chroniques.

La Commission des OPA (Copa) a rejeté l'opposition formulée par Rock Investment, aux mains du milliardaire français Xavier Niel, contre sa décision du 21 avril portant sur l'offre de rachat du gestionnaire d'actifs en difficulté GAM (-1,2%) par le britannique Liontrust.

L'exploitant bâlois de boutiques hors-taxes Dufry (-0,7%) confirme détenir 94,50% de l'italien Autogrill.

rp/al