Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé dans le rouge lundi. Plombé par la guerre en Ukraine et la hausse des prix des matières premières, le SMI a chuté sous la barre des 10'900 points en début de séance, avant de se reprendre un peu en matinée, puis de remonter nettement dans l'après-midi, repassant la barre des 11'200 points et accrochant celle des 11'300 avant de retomber dans le sillage du recul de Wall Street en début de séance.

A New York, Wall Street cédait du terrain en matinée. Les investisseurs s'inquiétaient notamment du nouveau bond des prix du pétrole avec les craintes de l'impact de la guerre en Ukraine et des sanctions contre la Russie.

"Les prix du brut continuent de monter, ce qui va exacerber une inflation déjà brûlante et augmenter l'incertitude quant à la manière dont la Fed va réagir avec sa politique monétaire", ont commenté les analystes de Schwab.

La Réserve fédérale américaine doit se réunir la semaine prochaine pour décider d'une hausse des taux d'intérêt afin de juguler une inflation tenace depuis des mois déjà. Auparavant, les investisseurs auront les yeux rivés sur la publication du premier indice américain d'inflation pour février, l'indice des prix à la consommation CPI, qui sera dévoilé jeudi.

Sur le front des devises, la recherche de valeurs-refuge par les investisseurs a permis au franc de brièvement passer sous la parité face à l'euro. Au moment de la clôture de la Bourse suisse, il se négociait à 1,006 franc pour un euro.

Le SMI a terminé en recul de 0,84% à 11'204,67 points, avec un plus bas à 10'871,24 dans la première heure de transactions et un plus haut à 11'299,93. Le SLI a cédé 1,05% à 1761,47 points et le SPI 0,97% à 14'163,41 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 21 ont reculé, 8 avancé et Geberit a fini inchangé.

Kühne+Nagel (+3,1%) précède SGS (+1,7%) et Roche (+1,5%) sur le podium du jour.

Novartis (-0,7%) a fait un peu mieux que l'indice, alors que Nestlé (-2,2%) a pesé.

Les bancaires Julius Bär (-5,2%) et Credit Suisse (-4,3%) ont le plus fortement reculé avec Swiss Life (-3,9%).

UBS (-2,1%) a limité la casse par rapport à ses deux consoeurs. Les provisions pour litiges constituées par la banque se chiffraient toujours en milliards à fin 2021. Ces réserves ont encore augmenté au quatrième trimestre en raison du procès en France. Fin décembre, elles s'élevaient à 2,8 milliards de dollars (2,58 milliards de francs suisses), contre 2,1 milliards trois mois auparavant, selon les indications contenues dans le rapport annuel.

La banque aux trois clés a aussi indiqué que son exposition directe à la Russie, Ukraine et Biélorussie est limitée. A fin mars, le numéro un bancaire helvétique présentait des avoirs russes à hauteur de quelque 200 millions de dollars (180 millions de francs suisses).

Les valeurs du luxe Swatch (-1,8%) et Richemont (-2,3%) ont encore souffert. Le géant genevois a annoncé vendredi soir avoir interrompu ses activités commerciales en Russie. Auparavant, Swatch avait indiqué avoir gelé ses livraisons, tout en maintenant ouverts ses magasins sur place.

Sur le marché élargi, Belimo (-2,4%) a bouclé 2021 sur une rentabilité en nette hausse, et ce malgré la situation tendue sur le front des chaînes d'approvisionnement. Les actionnaires se verront proposer un dividende de 8,50 francs suisses par action au titre de l'exercice écoulé, contre 7,50 francs suisses un an plus tôt.

Le fabricant de machines-outils Tornos (+9,3%) a nettement amélioré sa rentabilité l'année dernière, à la faveur d'un chiffre d'affaires en hausse et des entrées de commandes doublées au deuxième semestre. Le groupe prévôtois a ainsi dégagé un bénéfice net de 20,3 millions de francs suisses, contre une perte de 29,9 millions l'exercice précédent. Les actionnaires percevront un dividende de 25 centimes par action, via une réduction de capital-actions.

Le boulanger industriel Aryzta (+3,7%) a renoué avec les chiffres noirs au premier semestre de son exercice décalé 2021/2022. Il affirme pouvoir répercuter la hausse des coûts des matières premières sur ses clients afin de dégager une marge plus importante qu'un an auparavant.

L'usine ukrainienne du fabricant d'emballages en verre Vetropack (+2,3%) a été fortement endommagée lors d'une action militaire. Il n'y a toutefois eu aucun blessé parmi les employés, a précisé l'entreprise de Saint-Prex dimanche soir.

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