Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note négative mercredi à l'instar des principales places européennes. Après une chute initiale et un plus bas inscrit en matinée juste au-dessus de la barre des 10'800 points, le SMI s'est mis à évoluer latéralement à ce niveau, qu'il est tout juste parvenu à défendre.

A New York, Wall Street cédait aussi un peu de terrain en matinée. Les investisseurs s'inquiétaient de la hausse des taux obligataires. Le rendement sur les bons du Trésor à 10 ans, qui la veille avait grimpé à un plus haut en un an à plus de 1,3141%, lâchait un peu de lest à 1,2787%.

Paradoxalement, les indicateurs positifs du jour, avec un fort bond des ventes au détail en janvier et une hausse sensible de la production industrielle, ne paraissaient pas de nature à tempérer les inquiétudes des investisseurs sur une résurgence de l'inflation.

"Le marché est aux prises avec la récente hausse des taux d'intérêt des bons du Trésor et une augmentation des anticipations d'inflation", ont commenté les analystes de Schwab.

"Les marchés (...) enregistrent quelques pertes aujourd'hui alors que de légères inquiétudes concernant la hausse des rendements des obligations d'Etat ont encouragé certains investisseurs à réduire leur exposition aux actions", a expliqué David Madden, un analyste de CMC Markets UK.

Ces inquiétudes proviennent notamment de la promesse américaine d'un plan de relance de 1900 milliards de dollars pour soutenir l'économie, que certains économistes jugent disproportionné. "Il faut frapper fort", a insisté le président américain Joe Biden mardi, estimant que son plan de relance permettrait de créer "7 millions d'emplois cette année".

Le SMI a fini en baisse de 0,90% à 10'809,28 points, avec un plus bas à 10'783,99 et un plus haut à 10'878,17 inscrit à l'ouverture. Le SLI a perdu 1,15% à 17 points et le SPI 0,96% à 13'494,59 points. Sur les 30 valeurs vedettes, Swisscom (+0,54%) et Nestlé (+0,1%) sont les seuls gagnants.

Le géant de Vevey a annoncé la vente de ses marques régionales d'eau de source, et de deux autres activités en Amérique du Nord aux fonds One Rock Capital Partners et Metropoulos & Co pour 4,3 milliards de dollars.

Les deux autres poids lourds ont perdu des plumes. Novartis (-1,0%) s'est adjoint un soutien de poids pour le développement d'une thérapie génique contre la drépanocytose avec la fondation Bill & Melinda Gates.

UBS a abaissé sa recommandation pour le bon de jouissance Roche (-1,2%) à "neutral" de "buy". L'érosion des ventes due aux biosimilaires s'est avérée plus forte que prévu, limitant clairement la croissance de la division pharmaceutique, selon l'analyste.

Les bancaires Credit Suisse (-0,6%) et UBS (-1,0%) ont mieux réssisté que Julius Bär (-1,9%). La lanterne rouge du jour revient à Logitech (-3,5%), derrière AMS (-3,3%) et Straumann (-3,0%).

Au lendemain des chiffres de Straumann, JPMorgan a abaissé sa recommandation relevée à "neutral", de "underweight", tout en relevant l'objectif de cours. Credit Suisse a également revu son objectif de cours à la hausse. L'analyste de a banque aux deux voiles a salué les ventes robustes au 4e trimestre et le redressement des marges au 2e semestre 2020. Il estime que les ambitions formulées par le fabricant d'implants dentaires pour 2021 sont conservatrices et pense qu'elles seront relevées en cours d'année.

Le fabricant d'ascenseurs et escaliers mécaniques Schindler (-2,3%) a souffert l'an dernier des effets de la crise sanitaire pour le secteur de la construction. Il n'en maintient pas moins inchangée la rémunération de ses actionnaires, à 4 francs suisses par bon de participation comme par nominative.

Temenos (-1,3%), qui a publié le détail de ses résultats annuels après la clôture, a décroché un contrat auprès de l'américain DXC Technology dont il n'a pas révélé les détails financiers.

Sur le marché élargi, le laboratoire Addex Therapeutics (-2,4%) a terminé l'exercice 2020 avec une trésorerie de 18,7 millions de francs suisses, contre 31,5 millions douze mois auparavant. La combustion de liquidités durant l'année 2020 s'est donc élevée à 12,8 millions, conformément aux attentes, de la société plan-les-ouatienne.

Le spécialiste de la cybersécurité Wisekey (-8,2%) a fait part mardi soir de son intention de devenir un fournisseur d'identité indépendant pour sa plateforme WiseID dans le cadre de la loi fédérale sur les services d'identification électronique (e-ID), qui sera soumise au vote populaire le 7 mars prochain.

rp/vj