Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note positive jeudi. Le SMI a inscrit son plus bas du jour après les décisions de la Banque centrale européenne (BCE), avant de repasser et finir au-dessus de la barre des 10'700 points. L'action Credit Suisse a en partie effacé les pertes de la veille, terminant juste au-dessus de 2,00 francs suisses.

A New York, Wall Street gagnait un peu de terrain en matinée, après une ouverture négative. Le marché était à la recherche d'une direction, alors que le spectre d'une contagion au sein du secteur bancaire est toujours présent, comme l'illustre la nouvelle glissade de plusieurs établissements régionaux.

La journée de jeudi s'annonce "comme la boîte de chocolats de Forrest Gump: vous ne savez jamais sur quoi vous allez tomber", a osé Patrick O'Hare, analyste de Briefing.com, en référence au film de Robert Zemeckis.

Nettement dans le rouge pendant l'essentiel de la séance de mercredi, Wall Street s'était reprise avant la clôture grâce aux annonces d'une intervention des autorités helvétiques pour contenir la crise de Credit Suisse.

"On a été capable de se relever hier (mercredi), mais il va nous falloir un peu plus de clarté aujourd'hui (jeudi)" pour aller de l'avant, a prévenu Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.

A Francfort, la BCE a tranché en faveur d'une nouvelle hausse de ses principaux taux directeurs de 0,50 point de pourcentage, s'en tenant à son projet de durcir encore la politique monétaire pour lutter contre l'inflation, malgré les turbulences affectant le secteur bancaire. Elle a toutefois renoncé à son engagement de relever encore "sensiblement" ses taux dans les mois à venir.

En Suisse, le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) a relevé ses prévisions de croissance pour le produit intérieur brut (PIB) en 2023 à 0,8%, contre 0,7% précédemment. Pour 2024, il devrait être à 1,8%, contre 1,9% auparavant. Les économistes de BAK Economics ont quant à eux laissé leurs expexctatives inchangées à 0,4% pour l'année en cours, en soulignant un effet de frein de l'inflation plus important que prévu.

Le SMI a engrangé 1,93% à 10'719,10 points, son plus haut du jour et après un plus bas à 10'524,37 points, le SLI 2,43% à 1695,18 points et le SPI 2,39% à 14'023,68 points. Sur les 30 valeurs vedettes, le bon Roche (-1,5%, hors dividende de 9,50 francs suisses) et la porteur Swatch (-1,2%) sont les seuls perdants du jour.

Le redressement postpandémique se poursuit pour le groupe biennois. "Nous voyons des opportunités dans le monde et nous entendons les saisir", a déclaré son directeur général (CEO) Nick Hayek dans un entretien à AWP en marge de la conférence de bilan.

Son oncurrent genevois Richemont a terminé en hausse de 2,4%.

Les poids lourds Nestlé (+2,3%) et Novartis (+2,0%) ont également gagné du terrain.

Dans la nuit, les responsables de Credit Suisse (+19,2% à 2,022 francs suisses) ont déclaré que l'établissement emprunterait jusqu'à 50 milliards de francs suisses de trésorerie à la BNS et proposé de racheter jusqu'à 3 milliards de francs suisses de dettes libellées en dollars et en euros.

Julius Bär (+7,6%) et UBS (+3,4%) ont profité par ricochet de la remontée de la banque aux deux voiles.

Holcim (+2,2%) a annoncé le rachat du polonais HM Factory, spécialisé dans les éléments en béton préfabriqués. Le montant de la transaction n'a pas été dévoilé.

Sur le marché élargi, Swissquote (+0,1%) a accusé l'an dernier un tassement marqué de sa rentabilité tant opérationnelle que nette. L'établissement glandois confirme néanmoins la concrétisation d'objectifs 2022 revus à la baisse à mi-parcours et offrira à ses actionnaires un dividende inchangé de 2,20 francs suisses par titre.

Asmallworld (-2,4%) a vu son chiffre d'affaires progresser de 18% l'an dernier, mais la rentabilité n'a pas suivi, le bénéfice s'érodant de 8%.

La société de participations industrielles Perrot Duval (pas traité) a vu sa perte reculer, alors que son chiffre d'affaires a augmenté après neuf mois de son exercice décalé 2022/23.

rp/buc