Zurich (awp) - La Bourse suisse a fini sur une note négative mardi. Le SMI a connu un parcours en dents de scie avec quelques passages dans le vert en matinée et début d'après-midi, mais majoritairement dans le rouge. Il a terminé sous la barre des 10'900 points, plombé par ses poids lourds. Le marché a évolué à contre-courant des principales places européennes.

A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée après un début positif dans le sillage de données sur la politique de la Chine en relation avec la pandémie de coronavirus.

"Pékin a réduit de moitié la durée de quarantaine pour les voyageurs arrivant en Chine, le plus grand changement à ce jour dans sa politique de lutte contre la pandémie qui a isolé le pays et alimenté les préoccupations économiques", a relevé Art Hogan de National Securities dans une note.

Mais pour Peter Cardillo, de Spartan Securities, la place new-yorkaise était avant tout "focalisée sur la politique monétaire de la Banque centrale américaine (Fed) et sur l'inflation". "Le marché a déjà pris en compte une récession et beaucoup de négativité", a-t-il indiqué.

Le président de la Fed de New York John Williams a assuré mardi sur la chaîne CNBC qu'une récession américaine n'était pas son "scénario de base". "L'économie est forte", a-t-il affirmé, s'attendant à une croissance ralentie à entre 1% et 1,5% sur l'année de la première économie mondiale.

Le SMI a fini en baisse de 0,89% à 10'809,57 points, avec un plus bas à 10'802,8 et un plus haut à 10'933,74. Le SLI a cédé 0,60% à 1662,29 points et le SPI 0,85% à 13'926,57 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 20 ont reculé et 10 avancé.

VAT Group (-3,3%) a terminé lanterne rouge, derrière AMS Osram (-2,5%) et Logitech (-2,2%).

Les poids lourds Nestlé (-1,7%) et Roche (-1,6%) ont fortement pesé sur l'indice, Novartis (-1,1%) un peu moins. Morgan Stanley a abaissé la recommandation de Nestlé à "equal weight" de "overweight", sans toucher à l'objectif de cours. La pression sur les coûts devrait rester plus importante qu'avant la pandémie de coronavirus et il faudra peut-être attendre l'horizon 2024-25 por que la marge Ebit retrouve son niveau d'avant la crise, a notamment relevé l'analyste, qui continue toutefois à préférer l'action du géant de Vevey dans le secteur.

Novartis a concrétisé ses plans d'économies dévoilés en avril dernier. Dans ce cadre, le géant pharmaceutique bâlois va supprimer au total 8000 emplois, dont 1400 en Suisse, sur un total de 108'000 postes. Le laboratoire recense quelque 11'600 salariés en Suisse.

Le podium du jour se compose de Swatch (+1,8%), Adecco (+1,2%) et Swiss Re (+1,0%).

Richemont (+0,8%) suit son concurrent biennois à quelques encablures.

Aux bancaires, Julius Bär (+0,02%) a terminé juste dans le vert, alors que Credit Suisse (-0,2%) et UBS (-1,0%) ont cédé du terrain.

La banque aux deux voiles entend poursuivre ses efforts de transformation pour l'année en cours, malgré des conditions de marché difficiles. Elle a confirmé son objectif d'économies de 200 millions de francs suisses pour 2023 dans un document présenté à l'occasion de sa journée des investisseurs.

Sur le marché élargi, Basilea (+3,8%) a indiqué avoir atteint les critères primaires et secondaires établis pour une étude clinique avancée - appelée Eradicate 3 - sur le ceftobiprole pour combattre la bactériémie à staphylocoque doré (BSD). Le laboratoire bâlois prévoit dans la foulée de déposer une demande d'homologation aux Etats-Unis vers la fin de cette année.

L'assureur Helvetia (+1,4%) a relevé sa participation déjà majoritaire dans son homologue ibérique Caser. Il en possède désormais 80%. Les détails financiers n'ont pas été dévoilés.

Cosmo (-0,8%), a fait état de l'avancement d'une demande d'homologation de traitement contre la colite ulcéreuse au Japon. L'examen devrait durer environ un an.

Dufry (-0,9%) a confirmé avoir des discussions de fusion avec l'italien Autogrill, qui l'a confirmé également. L'un comme l'autre ont toutefois précisé que rien ne permet de dire à l'heure actuelle que les pourparlers, non-exclusifs, vont aboutir à un rapprochement effectif.

Le chocolatier Lindt&Sprüngli (bon de participation -1,3%, nominative -0,1%) a concrétisé le changement au faîte de sa direction générale. Au 1er octobre prochain, Dieter Weisskopf cèdera le poste de directeur général (CEO) à Aldabert Lechner.

Le producteur de dispositifs d'applications Medmix (-2,1%) a annoncé le départ de son président Grégoire Poux-Guillaume pour l'année prochaine. Le dirigeant hexagonal a cédé aux sirènes d'Akzo Nobel.

Le producteur de consommables dentaires Coltene (-8,0%) a lancé un avertissement sur résultats pour le premier semestre comme pour l'ensemble de l'exercice en cours.

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