Zurich (awp) - La Bourse suisse a perdu du terrain vendredi. Après une ouverture en fort recul, le SMI a rapidement redressé la barre dans la première heure de transactions et s'est mis à osciller autour de l'équilibre jusqu'en fin de matinée. Il a ensuite reperdu de l'élan, évoluant plus ou moins latéralement un peu au-dessus des 10'600 points pour fléchir nettement sur la fin dans le sillage de Wall Street et terminer près du plus bas du jour.

A New York, Wall Street reculait en matinée après une ouverture positive.

La forte progression des taux d'emprunt sur la dette publique - les bons du Trésor à 10 ans notamment -, est venue réveiller les craintes inflationnistes. Le rendement des obligations d'Etat américaines à 10 ans s'établissait autour de 1,49% après avoir atteint jeudi un pic à 1,61%, un niveau plus vu depuis février 2020.

"Une hausse des rendements est généralement perçue comme moins favorable aux valeurs de croissance, en particulier aux titres de la tech", a commenté Art Hogan, de National alors que ces groupes technologiques comptent sur des crédits à bas taux pour financer leur croissance et investir dans de nouveaux projets.

Au rang des bonnes nouvelles pour l'économie vendredi, les revenus des ménages américains ont bondi de 10% en janvier par rapport à décembre, une hausse exceptionnellement élevée du fait du plan de relance accordé en décembre.

Le SMI a fini en baisse de 1,28% à 10'522,22 points, avec un plus bas à 10'513,43 points et un plus haut à 10'686,02 points peu avant midi. Le SLI a cédé 1,58% à 1699,79 points et le SPI 1,32% à 13'134,38 points. Sur les 30 valeurs vedettes, trois seulement ont fini dans le vert: Swatch (+0,6%), Roche (+0,3%) et Kühne+Nagel (+0,1%).

Après la FDA la veille, le laboratoire new-yorkais Regeneron, soutenu dans ses efforts contre la Covid-19 par Roche, a reçu du principal comité consultatif de l'Agence européenne des médicaments un avis positif pour son cocktail d'anticorps contre le Sars-Cov-2.

Le géant bâlois a aussi reçu un avis positif du Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'Agence européenne des médicaments (EMA) pour l'Evrysdi, un médicament pour le traitement l'amyotrophie spinale chez les patients âgés de deux mois et plus.

Le groupe schwyzois de transport et logistique a décroché un contrat de distribution auprès du chinois Sinovac pour le vaccin anti-Covid-19 avec une première cargaison de 768'000 doses qui a été livrée le 23 février en République dominicaine.

Novartis (-1,1%) a obtenu du principal comité consultatif de l'EMA une extension de notice pour le Cosentyx. Le géant pharmaceutique pourra y inclure les résultats de son étude Maximise sur les manifestations axiales de l'arthrite psoriasique.

Le troisième poids lourds Nestlé (-1,3%) a aussi relativement bien résisté.

Les plus gros perdants du jour sont Straumann (-2,8%), Adecco (-2,7%), ainsi qu'UBS et Temenos (chacun -2,6%).

Au lendemain des chiffres d'Adecco, plusieurs analystes ont revu leur copie. Tous ont relevé l'objectif de cours et confirmé des recommandations entre "hold" et "buy". La croissance organique devrait s'améliorer de 10,3% en 2021 et la réaction à la baisse du cours offre une opportunité d'achat, a notamment commenté l'un d'entre eux.

Credit Suisse (-1,7%) et Julius Bär (-1,3%) ont mieux résisté que la banque aux trois clés.

Lafargeholcim (-2,5%) a plutôt bien résisté à la crise pandémique en 2020. Durement touché au deuxième trimestre, le géant franco-suisse des matériaux de construction a renoué avec la croissance en fin d'exercice, et peut envisager l'avenir avec sérénité, à la faveur des pharaoniques paquets de relance économique soutenant la demande. Les actionnaires recevront un dividende stable.

Sur le marché élargi, Bobst (-7,3%) a vu ses chiffres fortement impacté par les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 ainsi que par les taux de change l'année dernière. Les incertitudes liées à la pandémie ont poussé le conseil d'administration à ne pas proposer de dividende au titre de 2020, une décision peu goûtée par les analystes et les investisseurs.

La société immobilière issue d'Implenia (-2,1%) Ina Invest (+1,0%) a terminé 2020, sa première année d'existence, sur un bénéfice net de 3,9 millions de francs suisses. Anticipant une amélioration de la conjoncture et de l'immobilier, l'entreprise cotée sur SIX depuis le mois de juin 2020 compte se concentrer sur sa croissance durant l'année en cours.

rp/al