Zurich (awp) - La Bourse suisse a regagné du terrain vendredi. Après un plus bas du jour en tout début de séance, le SMI a refait son retard. Il a gagné en élan après l'annonce de la stabilité de l'inflation PCE aux Etats-Unis et a accentué ses gains après le début de séance positif à Wall Street. Sur le front des nouvelles d'entreprises, Holcim et Swiss Re ont retenu l'attention après leurs résultats intermédiaires.

A New York, Wall Street gagnait du terrain en matinée après que l'indice PCE, mesure de l'inflation privilégiée par la Réserve fédérale américaine (Fed), est ressorti en hausse de 6,2% sur un an et de 0,3% sur un mois, en septembre, des données conformes aux attentes des analystes.

"Il semble qu'une nouvelle hausse de 75 points de base du taux d'intérêt de référence de la Fed soit pratiquement acquise pour sa réunion de novembre", a commenté Christian Scherrmann, économiste en charge des Etats-Unis chez DWS, qui s'interroge plutôt sur la prochaine étape en décembre.

"L'idée que l'économie américaine va probablement entrer en récession (légère) au cours des prochains trimestres est de plus en plus répandue". Cela pourrait permettre à la Fed de "justifier une pause dans les hausses de taux, mais maintenir des taux élevés pour tuer l'inflation", a-t-il ajouté.

Le SMI a fini en hausse de 0,61% 10'772,37 points, avec un plus haut à 10'783,64 points et un plus bas à 10'635,05 points. Le SLI a gagné 0,19% à 1625,54 points et le SPI 0,42% à 13'733,76 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 11 ont progressé, 18 reculé et UBS a fini stable.

Holcim (+4,0%) a terminé sur la plus haute marche du podium, devant Roche (+1,9%) et Novartis (+1,8%).

Le géant zougois des matériaux de construction a engrangé de juin à fin septembre des revenus de 8,05 milliards de francs suisses. Le groupe a relevé ses ambitions pour l'ensemble de l'année, comptant notamment sur sa nouvelle unité Solutions and Products pour poursuivre sa conquête de l'Ouest. Il vise désormais une croissance de 12% sur l'année (sur base comparable), contre 10% auparavant.

Vontobel a abaissé l'objectif de cours de Novartis et confirmé à l'achat. L'analyste a abaissé ses prévisions de chiffre d'affaires pour la division produits pharmaceutiques cette année et l'an prochain.

Le troisième poids lourd, Nestlé (+0,4%) est resté plus discret que les deux géants pharmaceutiques.

Société Générale a rétrogradé l'action du géant de Vevey à "sell" de "buy" et a réduit l'objectif de cours à 100 de 130 francs suisses. Il existe un risque croissant de réévaluation, aussi bien sur le plan macro que compte tenu de la perception du marché en baisse en ce qui concerne les perspectives à moyen terme de croissance interne réelle (RIG) et des marges, selon l'analyste qui voit peu de chances que l'évolution des marges surprenne ces deux prochaines années.

Aux bancaires, Credit Suisse (+1,3%) a regagné du terrain. La veille, l'action de la banque aux deux voiles avait chuté de près de 19% dans la foulée de l'annonce d'une augmentation de capital, d'une réorganisation de son activité de banque d'affaires et d'une perte nette trimestrielle approchant les 4 milliards de francs suisses. Les investisseurs restent dans l'expectative et attendent plus de détails sur la transformation du groupe.

Ce vendredi, plusieurs analystes ont adapté leurs commentaires, abaissant tous l'objectif de cours avec des recommandations "neutral" ou "conserver". La veille, le plus pessimiste avait réduit l'objectif de cours à 3,20 francs suisses et recommandé de vendre le titre.

La troisième bancaire, Julius Bär (-0,3%) fait partie des perdants du jour.

Richemont (-3,7%) a fini lanterne rouge derrière Kühne+Nagel (-3,6%) et AMS Osram (-2,5%).

L'autre valeur du luxe, Swatch (-1,2%) n'a pas brillé non plus.

Egalement sous pression, le réassureur zurichois Swiss Re (-2,4%) a comme attendu bouclé le troisième trimestre dans le rouge vif, en raison de la hausse des dommages occasionnés par les catastrophes naturelles, en particulier l'ouragan Ian, qui a ravagé la Floride et la Caroline du Sud fin septembre.

Sur le marché élargi, Komax (+0,4%) a relevé ses ambitions en termes de chiffres d'affaires pour l'exercice 2022, dans un contexte marqué par une forte demande pour l'automatisation de la production de câbles.

Le fabricant d'emballages SIG Group (-1,8%) a enregistré au troisième trimestre une forte hausse de son chiffre d'affaires. La marge a cependant quelque peu souffert. Si l'entreprise schaffhousoise relève son objectif de croissance des ventes pour l'exercice en cours, elle abaisse sa projection de marge.

rp/al