Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note négative vendredi, à l'issue d'une semaine qui aura été marquée par les décisions d'une ribambelle de banques centrales, Réserve fédérale américaine (Fed), Banque nationale suisse (BNS), Banque d'Angleterre (BoE) et Banque du Japon (BoJ) notamment. Le SMI a évolué en dents de scie durant toute la séance, chutant un moment sous la barre des 11'000 points à son plus bas du jour, avant de se redresser et de repasser et finir au-dessus de ce niveau.
Dernière en date, la BoJ a maintenu vendredi sans surprise sa politique monétaire ultra-accommodante, malgré l'inflation dans le pays qui demeure largement au-delà de sa cible de 2% et la grande faiblesse du yen par rapport au dollar.
A New York, Wall Street gagnait un peu de terrain en matinée, sur un rebond technique après deux séances passées à digérer la communication offensive de la Fed, même si l'horizon reste relativement bouché pour les actions.
"Un mouvement d'achats à bon compte s'amorce, après les grosses baisses" de la semaine, a observé, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.
"Wall Street a finalement accepté le fait que les taux resteraient élevés pour longtemps", a commenté Edward Moya d'Oanda, "et les investisseurs sont en train de repositionner leurs portefeuilles".
Malgré le rebond de vendredi et la résilience de l'économie américaine, "on s'attend à un malaise au quatrième trimestre", selon l'analyste, avec des effets de plus en plus palpables du resserrement monétaire sur l'activité aux Etats-Unis, sur fond d'inflation tenace.
Sur le front macroéconomique, l'activité du secteur privé en zone euro a continué de se replier en septembre, mais à un rythme un peu moindre que le mois précédent, selon l'indice PMI Flash qui s'est redressé à 47,1 après 46,7 en août.
"Les signes qui tendent vers une récession dans la zone euro se précisent", estiment les analystes de Commerzbank. "L'impact de la hausse des taux d'intérêt se répand maintenant dans toute la zone euro. L'Allemagne n'est plus l'unique malade de la région", ont commenté les spécialistes.
Le SMI a terminé en recul de 0,63% à 11'014,76 points, avec un plus bas à 10'987,23 et un plus haut à 11'055,31 points. Le SLI a abandonné 0,54% à 1725,28 points et le SPI 0,66% à 14'462,62 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 24 ont reculé, cinq avancé et Lonza a fini à l'équilibre.
Les valeurs du luxe Richemont (+1,6%) et Swatch (+1,0%), ainsi que le chimiste Givaudan (+0,6%) ont terminé sur le podium. Partners Group et Alcon (chacun +0,3%) sont les deux autres gagnants du jour.
A l'autre extrémité du classement, Holcim et le bon Lindt (chacun -1,8%) se partagent la lanterne rouge, derrière Adecco (-1,7%) et Sonova (-1,6%).
Le fabricant d'implants dentaires Straumann (-0,8%) étoffe sa présence en Chine. Il a annoncé jeudi soir la reprise par étapes du fabricant de scanners intrabuccaux AlliedStar, basé à Shanghai. Les détails financiers de l'opération n'ont pas été dévoilés.
L'action UBS (-0,8%) n'a pas profité d'un relèvement de son objectif de cours par Berenberg qui confirme sa recommandation d'achat (buy). Selon l'analyste, la reprise de Credit Suisse par UBS est très inhabituelle, mais l'intégration de de la banque aux deux voiles devrait apporter des avantages stratégiques considérables.
JPMorgan a relevé l'objectif de cours de Swiss Re (-0,9%) et confirmé "overweight". Les assureurs européens restent une valeur sûre malgré une sous-performance persistante des titres du secteur depuis le début de l'année. Pour Swiss Re, les analystes de la grande banque retiennent les récentes déclarations autour du maintien en 2024 de conditions de marché record sur certains marchés.
Les poids lourds Nestlé (-1,0%), Novartis (-0,8%) et Roche (-0,7%) ont tous reculé.
Le géant veveysan a désigné Anna Mohl comme directrice générale (CEO) de sa branche Health Science et membre du conseil d'administration du groupe, à compter du 1er janvier 2024, en remplacement de Greg Behar.
Sur le marché élargi, le concepteur de dispositifs orthopédiques Medacta (-1,8%) a dégagé sur les six premiers mois de l'année une marge brute opérationnelle (Ebitda) ajustée de 28,2%, pour un résultat afférent étoffé d'un bon quart à 71,9 millions d'euros. La direction reconduit ses ambitions pour l'ensemble de l'exercice.
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