Zurich (awp) - La Bourse suisse a reculé mercredi, à l'unisson des principales places européennes. Les marchés ont joué à se faire (un peu) peur au lendemain de l'annonce par les Démocrates du lancement de la première étape d'une procédure de destitution du président américain Donald Trump. Si cette procédure est rare et explosive, elle a peu de chance d'aller jusqu'à la destitution, ont relevé des observateurs.

A New York, Wall Street, qui avait nettement fléchi la veille après le coup des Démocrates, retrouvait ses esprits et évoluait dans le vert en matinée.

"Les marchés ont été indifférents à l'annonce de Mme Pelosi hier d'une procédure de destitution officielle du président Trump, sans doute car il ne s'agit que d'une escalade modeste", a analysé Chris Low de FTN Financial. "Lorsque les auditions commenceront, si les démocrates du Congrès trouvent quelque chose susceptible de justifier une destitution, cela pourrait changer", a toutefois souligné l'expert.

Le SMI a terminé en baisse de 0,77% à 9914,82 points, avec un plus bas à 9837,20 points et un plus haut à 9934,98 points. Le SLI a cédé 0,70% à 1516,69 points et le SPI 0,77% à 12'047,15 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 28 ont reculé et deux avancé.

Derrière le duo d'assureurs Zurich Insurance (+1,0%) et Swiss Re (+0,1%), Givaudan (-0,1%) vient sur la 3e marche du podium.

Swiss Re a probablement profité d'un relèvement d'objectif de cours avec confirmation de la recommandation "buy" par Vontobel, qui voit des vents en poupe pour le réassureur avec des volumes et des tarifs à la hausse. Le report de l'IPO de ReAssure constitue le seul point noir.

Longtemps lanterne rouge, AMS (-0,3%) a effacé une grande partie de ses pertes. Bain associé à Advent a envoyé une lettre d'offre indicative de rachat à l'allemand Osram, ce que ce dernier a confirmé. La proposition, encore à concrétiser, serait nettement plus élevée que le montant offert par AMS. Les deux investisseurs vont mener une procédure de vérification avant d'envoyer, le cas échéant, une offre contraignante à Osram.

Credit Suisse (-1,9%) a terminé lanterne rouge, derrière ABB et Kühne+Nagel (chacun -1,6%).

ABB n'a pas profité d'un relèvement d'objectif de cours et confirmation de recommandation "equal weight" par Morgan Stanley. Le cours a déjà largement intégré la confiance dont jouit le futur patron Björn Rosenberg, a commenté l'analyste.

UBS (-0,8%) et Julius Bär (-0,2%) ont aussi fini dans le rouge.

Dans le camp des poids lourds, la Banque royale du Canada (RBC) a recalé l'action Nestlé (-1,3%) à "underperform", doutant de la capacité du géant veveysan à renouer durablement avec le "modèle Nestlé" de croissance annualisée à brève échéance. Les pharma Novartis (-0,9%) et Roche (-0,3%) n'ont pas échappé à la tendance.

Le chimiste de spécialités Clariant (-0,3%) a mis au point en collaboration avec son homologue saoudien Sabic - accessoirement actionnaire de référence - et le chimiste-pharmacien allemand Merck KGaA un nouveau film d'emballage, présenté comme moins polluant et mieux recyclable.

Baader Helvea a réduit l'objectif de cours tout en confirmant "buy". L'analyste a notamment relevé que l'action a perdu plus de 10% ces derniers mois en raison notamment des décevants résultats semestriels. En outre, de nombreuses questions restent ouvertes et l'expert continue de considérer Clariant comme un candidat au rachat.

HSBC a réduit la recommandation de Richemont (-1,3%) à "hold" de "buy" et raboté l'objectif de cours. Si le potentiel à long terme des joailliers Cartier et Van Cleef est intact, il souffre à court terme d'un environnement de marché difficile, a commenté la banque. Swatch (-0,7%) a aussi cédé du terrain.

Sur le marché élargi, la Banque cantonale de Glaris (-0,3%) a décidé de retirer son offre de conseil automatisé en placements "Investomat" - lancée en 2015 - par manque d'engouement de la part de ses clients. L'établissement invoque également une part de marché insuffisante pour justifier le maintien d'une telle offre.

rp/al