Zurich (awp) - La Bourse suisse était fortement pénalisée lundi matin par les tensions grandissantes entre les Etats-Unis et l'Iran, après la mort vendredi dans un raid américain d'un puissant général iranien. Ces tensions faisaient flamber les prix du pétrole et précipitaient les investisseurs vers des valeurs refuges comme l'or et le franc.

La Bourse de New York avait déjà terminé dans le rouge vendredi après l'assassinat par les Etats-Unis du général iranien Qassem Soleimani, qui a ravivé les craintes d'une escalade des tensions entre les deux pays.

Les places asiatiques se trouvaient quant à elles en repli lundi, Tokyo (Nikkei -1,91%) enregistrant sa pire séance depuis cinq mois.

Le président des Etats-Unis, Donald Trump, a menacé dimanche l'Iran de représailles majeures et l'Irak de sanctions après un vote du Parlement réclamant l'expulsion des troupes américaines de ce pays.

"Le prix du baril de pétrole a grimpé de près de 3%, les devises refuges (yen et franc suisse) ont été entourées et l'or a tout naturellement progressé pour atteindre son plus haut niveau de quatre mois", a résumé John Plassard de Mirabaud Securities.

Activtrades a rappelé que "l'or poursuit son rallye massif, tiré par l'escalade des tensions entre les Etats-Unis et l'Iran". Selon ces derniers, "le mouvement ne semble pas encore terminé, les marchés attendant de voir les représailles iraniennes et tout autre mouvement américain".

Face à ces incertitudes, le SMI baissait fortement de 1,24% à 10'566,59 points à 10h48. L'indice SLI creusait également ses pertes et reculait de 0,6% à 1622,68 points, tiré à la baisse par le repli de la quasi-totalité des valeurs vedettes. Seules deux des 30 cotations s'affichaient en hausse. L'indice élargi SPI abandonnait quant à lui 1,20% à 12'782,89 points.

Les plus fortes baisses étaient enregistrées par la cyclique et volatile AMS (-3,0%), ainsi que par les valeurs du luxe Swatch (-2,4%) et Richemont (-2,4%).

Les bancaires Julius Bär (-2,1%), UBS (-1,9%) et Credit Suisse (-1,6%) étaient également pénalisées.

Novartis (-1,1%) était entraîné dans la tendance baissière, malgré la finalisation de l'offre de reprise sur le laboratoire américain The Medicines Company et son unique traitement anticholestérol expérimental, l'inclisiran. L'opération valorise la cible de reprise à près de 10 milliards de dollars.

Les deux autres poids lourds Roche (-1,3%) et Nestlé (-0,8%) accentuaient aussi leurs pertes.

Le laboratoire Alcon (+0,3%) et le spécialiste des aides auditives Sonova (+0,1%) restaient du justesse dans le vert. Ce dernier profitait d'un relèvement d'objectif de cours par JPMorgan.

Quelques informations de sociétés animaient le marché élargi. Sunrise (+2,7%) s'affichait à contre-courant de la tendance générale, profitant des changements à la tête de l'entreprise. L'opérateur a trouvé un successeur pour son directeur financier qui a été nommé à la tête de la société, après la démission du directeur général Olaf Swantee. Ce dernier s'est retiré après l'échec de la fusion avec UPC Suisse.

DKSH (-1,9%) creusait par contre ses pertes, en dépit de la signature d'un contrat avec l'hôpital universitaire hongkongais CUHK Medical Centre.

Stadler Rail (-1,0%) était aussi pénalisé. Le fabricant de matériel roulant a remporté l'appel d'offres de l'allemand Heag Mobilo, portant sur la livraison de 14 trams pour 62 millions d'euros.

Parmi les mouvements notables du SPI figuraient Obseva (-7,8%) et GAM (-6,4%), ainsi que Von Roll (+6,1%) et Valartis (+3,9%).

al/jh