Zurich (awp) - La Bourse suisse a débuté la semaine sur une note négative, après avoir bouclé vendredi en nette progression. Ayant inscrit son plus bas du jour en début de séance, le SMI a un peu remonté la pente en matinée pour se mettre ensuite à évoluer latéralement jusque dans l'après-midi, avant de remonter au-dessus de la barre symbolique des 10'800 points.

Le nouvel arrêt du gazoduc Nord Stream 1, le conflit en Ukraine et la prochaine réunion (jeudi) de la Banque centrale européenne (BCE) ont pesé sur l'ambiance.

Après une première hausse des taux plus ample que prévu en juillet, la BCE est de nouveau rattrapée par les records d'inflation et pourrait accélérer le resserrement de sa politique monétaire. "La seule question est de savoir si une hausse de 50 ou de 75 points de base" des taux de référence sera décidée à l'issue du Conseil des gouverneurs, juge Carsten Brzeski, économiste chez ING.

A New York, Wall Street était fermée ce lundi pour cause de jour férié.

La politique monétaire va rester au menu de la semaine, avec la publication mercredi du livre beige de la Réserve fédérale (Fed) américaine.

En Suisse, la reprise économique s'est poursuivie au 2e trimestre, portée par le bond des dépenses de consommation. Mais la création de valeur a légèrement fléchi dans l'industrie manufacturière. Le produit intérieur brut (PIB) a ainsi progressé de 0,3% au regard du trimestre précédent.

En variation annuelle, le PIB de la Suisse a crû de 2,8% sur le trimestre sous revue, après avoir augmenté de 4,7% au cours des trois premiers mois de l'année, un chiffre revu à la hausse par rapport aux 4,4% annoncés fin mai.

Le SMI a terminé en baisse de 0,66% à 10'819,54 points, avec un plus bas à 11'686,59 et un plus haut à 10'837,23 points. Le SLI a cédé 1,14% à 1648,96 points et le SPI 0,81% à 13'904,38 points. Sur les 30 valeurs vedettes, seules Novartis (+0,5%) et Roche (+0,2%) ont fini en vert.

Le second a obtenu une extension d'autorisation pour la commercialisation du médicament Hemlibra (AMM) par l'Institut suisse des produits thérapeutiques Swissmedic dans le cadre du traitement prophylactique sous-cutané de l'hémophilie A modérée à légère.

SGS a fini sur la troisième marche du podium (stable), quand Nestlé (-0,4%) a bouclé sous la ligne de flottaison.

Kühne+Nagel (-3,3%) a terminé lanterne rouge, derrière Credit Suisse (-3,1%) et AMS-Osram (-3,1%).

Le conseil d'administration de Credit Suisse discuterait d'un large démantèlement de la banque d'investissement, selon un article de la Sonntagszeitung, qui précise que ce sont principalement les affaires aux Etats-Unis qui seraient concernées. Selon un scénario provisoire, quelque 5000 emplois seraient sur le ballant.

UBS (-1,1%) et Julius Bär (-2,3%) n'ont pas échappé à la tendance.

UBS a renoncé à l'achat du gestionnaire de fortune en ligne américain Wealthfront. La transaction à 1,4 milliard de dollars, avait été annoncée en février dernier et devait permettre à la grande banque de gagner de jeunes clients riches des générations Y et Z.

Sur le marché élargi, Von Roll (+0,8%) a enregistré un premier semestre satisfaisant, grâce à un volume de vente en hausse et favorisé par une demande plus forte en transition énergétique et mobilité. Le groupe s'attend à une demande toujours plus accrue en énergies vertes et nouvelles mobilités, renforçant ainsi son expansion.

Burkhalter (-0,2%) a nettement accru sa rentabilité au premier semestre. Dégageant des ventes en hausse, le spécialiste zurichois des installations électriques a engrangé un bénéfice net de 10,8 millions de francs suisses, 21,2% de plus que douze mois auparavant. Le groupe est optimiste pour la suite.

JBF Finance, propriété de la famille Bobst (-0,4%) et principal actionnaire du constructeur de machines d'emballage, a publié le prospectus afférent à son offre de rachat sur l'intégralité de l'entreprise mexane.

Dätwyler (-5,2%) s'est porté acquéreur de CTsystems, jeune pousse zurichoise spécialisée dans les polymères électroactifs, issue du Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (Empa). Aucun détail financier n'a été révélé.

Romande Energie (-6,2%) a bouclé la première moitié de 2022 sur un déficit de 46,1 millions de francs suisses, à comparer avec un bénéfice net de 44,6 millions un an plus tôt, attribué à un colossal effet comptable sur son importante participation indirecte dans Alpiq. L'énergéticien morgien revendique néanmoins une performance opérationnelle honorable, compte tenu de conditions exigeantes.

rp/ck