Zurich (awp) - La Bourse suisse a ouvert en repli vendredi, digérant encore la hausse du taux directeur annoncé la veille par la BNS, dont la décision de politique monétaire a été largement éclipsée par les explications autour du mariage forcé de Credit Suisse et UBS, dont les titres étaient abondamment boudés dans les premiers échanges.

Jeudi, la Banque nationale suisse (BNS) a annoncé un nouveau relèvement de son taux directeur - le quatrième depuis juin 2022 - de 50 points de base, comme attendu par le marché, passant à 1,5%. Dans la foulée, l'institut d'émission a laissé entendre que de nouvelles hausses ne pouvaient être exclues pour assurer la stabilité des prix à moyen terme.

Il est important de noter que la banque centrale prévoit désormais un taux d'inflation annuel moyen de 2,6% pour 2023 (contre 2,4 % précédemment) et de 2,0 % pour 2024 (contre 1,8% précédemment), relève John Plassard, de Mirabaud Banque dans son commentaire matinal.

A Wall Street, les principaux indices ont terminé en hausse, visiblement rassérénés par l'assouplissement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a relevé ses taux d'un quart de point de pourcentage seulement et signalé qu'elle n'envisageait plus qu'une seule autre hausse de cet ordre à court terme.

A 09h15, le Swiss Market Index (SMI) se contractait de 0,60% à 10'654,29 points, le Swiss Leader Index (SLI) de 0,84% à 1687,29 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,60% à 13'985,86 points. A l'exception des géants pharmaceutiques Novartis (+0,2%) et Roche (+0,02%), les "blue chips" pointaient tous dans le rouge.

Le 3e poids lourd de la cote, Nestlé (-0,4%), freinait aussi quelque peu la chute. ABB (-0,9%), qui a tenu la veille son assemblée générale, a annoncé après la clôture boursière un nouveau programme de rachat d'actions pour un volume d'un milliard de dollars.

Credit Suisse (-6,5%) et sa future maison-mère UBS (-6,3%) se disputaient la lanterne rouge. Jeudi, les critiques ont une nouvelle fois fusé de toutes parts concernant les conditions de l'union forcée, notamment les entorses au droit de la concurrence et des actionnaires, ainsi que l'expropriation de créanciers comme les détenteurs d'emprunts convertibles (CoCo bonds).

Jefferies a dégradé sa recommandation "hold" pour la banque aux trois clés, et sabré son objectif de cours pour celle aux deux voiles à 89 centimes pour s'aligner plus ou moins sur l'offre contrainte d'échange d'actions dans le cadre de la reprise, confirmant "hold" dans la foulée.

Straumann (-1,1%) a vu sa recommandation relevée par la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui préconise désormais l'achat du titre (surpondérer).

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