Zurich (awp) - La Bourse suisse s'acheminait vers une nouvelle ouverture en repli vendredi, digérant encore la hausse du taux directeur annoncé la veille par la BNS, dont la décision de politique monétaire a été largement éclipsée par les explications autour du mariage forcé de Credit Suisse et UBS.

Jeudi, la Banque nationale suisse (BNS) a annoncé un nouveau relèvement de son taux directeur - le quatrième depuis juin 2022 - de 50 points de base, comme attendu par le marché, passant à 1,5%. Dans la foulée, l'institut d'émission a laissé entendre que de nouvelles hausses ne pouvaient être exclues pour assurer la stabilité des prix à moyen terme.

Il est important de noter que la banque centrale prévoit désormais un taux d'inflation annuel moyen de 2,6% pour 2023 (contre 2,4 % précédemment) et de 2,0 % pour 2024 (contre 1,8% précédemment), relève John Plassard, de Mirabaud Banque dans son commentaire matinal.

A Wall Street, les principaux indices ont terminé en hausse, valeurs technologiques en tête, visiblement rassérénés par l'assouplissement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a relevé ses taux d'un quart de point de pourcentage seulement et signalé qu'elle n'envisageait plus qu'une seule autre hausse de cet ordre à court terme.

A 08h20, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 0,59% à 10'655,54 points dans le marché avant-Bourse concocté par la banque Julius Bär, après avoir déjà clôturé à -0,59% la veille. A l'exception d'ABB (+0,07%), l'ensemble des composantes de l'indice phare de la place zurichoise arborait une livrée rouge sur la ligne de départ.

Le groupe électrotechnique, qui a tenu la veille son assemblée générale, a annoncé après la clôture boursière un nouveau programme de rachat d'actions pour un volume d'un milliard de dollars.

A l'autre extrémité du classement, Credit Suisse et sa future maison-mère UBS se partageaient la lanterne rouge avec un recul de 2,6%. Jeudi, les critiques ont une nouvelle fois fusé de toutes parts concernant les conditions de l'union forcée, notamment les entorses au droit de la concurrence et des actionnaires, ainsi que l'expropriation de créanciers comme les détenteurs d'emprunts convertibles (CoCo bonds).

Jefferies a dégradé sa recommandation "hold" pour la banque aux trois clés, et sabré son objectif de cours pour celle aux deux voiles à 89 centimes pour s'aligner plus ou moins sur l'offre contrainte d'échange d'actions dans le cadre de la reprise, confirmant "hold" dans la foulée.

Les assureurs Swiss Re et Zurich Insurance (-0,9%) sous-performaient également le marché.

Les poids lourds Nestlé, Novartis et Roche (-0,3%) jouaient pour leur part à plein leur rôle défensif.

Sur le marché élargi, Comet (+0,6%) a annoncé la candidature de deux nouveaux administrateurs à l'occasion de sa prochaine assemblée générale, ainsi que l'élargissement de son comité exécutif.

Schaffner (non référencé) a lancé un avertissement positif sur ses résultats 2022/23 qui seront publiés le 4 mai, alors qu'Edisun Power et CFT (non référencés) ont publié leurs chiffres annuels.

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