Zurich (awp) - La Bourse suisse s'apprêtait mercredi à ouvrir en hausse, malgré le nouveau repli essuyé la veille par Wall Street. Prudents, les investisseurs, qui pourraient prendre leurs bénéfices après l'adoption mardi par les députés allemands d'un plan de défense historique, se concentreront sur l'issue de la réunion de deux jours de la Réserve fédérale américaine.

A New York, les principaux indices américains ont clôturé en baisse. Les investisseurs craignent "que la baisse des indices ait un impact (négatif) sur la croissance. C'est un peu l'histoire du serpent qui se mord la queue", observe dans son commentaire matinal John Plassard, de Mirabaud Banque. De plus en plus d'investisseurs craignent qu'une baisse des indices boursiers puisse se répercuter sur l'économie réelle en réduisant les dépenses de consommation par l'effet de richesse, en affaiblissant la confiance des entreprises et en resserrant les conditions financières, explique l'expert.

La baisse des valorisations oblige également les entreprises à réduire leurs coûts, notamment par des licenciements, tandis que les sorties de capitaux des États-Unis pourraient perturber les marchés mondiaux. Si les bénéfices des entreprises se détériorent davantage, le repli du marché boursier pourrait devenir un indicateur avancé d'un ralentissement économique plus large. "En bref: les indices baissent, parce que les indices baissent", poursuit M. Plassard.

La nervosité était aussi déjà de mise à la veille de la réunion de la Fed, alors que la séance du jour devrait se révéler volatile. Les investisseurs redoutent que Jerome Powell, le président de la banque centrale américaine, annonce un coup de rabot aux prévisions de croissance des Etats-Unis dans le contexte de la politique imprévisible de Donald Trump.

En lever de rideau, la Banque du Japon (BoJ), qui a entamé en 2024 une normalisation de sa politique monétaire, a laissé ses taux inchangés, conformément aux attentes et malgré une inflation persistante. La banque centrale nippone a pointé les incertitudes sur la conjoncture économique mondiale.

Peu avant 08h15 à la Bourse suisse, le SMI notait à 13'076,37 points, en hausse de 0,11%, selon les calculs de la banque Julius Bär. Les vingt valeurs constitutives de l'indice phare se paraient de vert, dans une fourchette entre 0,06 et 0,51%.

Dans un flux de nouvelles d'entreprises se tarissant, la saison des résultats annuels touchant bientôt à sa fin, le géant zougois des matériaux de construction Holcim (+0,5%) s'installait en première position sur la grille de départ, suivi à distance par UBS (+0,1%) et le géant du luxe genevois Richemont (+0,1%).

Les trois plus grosses capitalisations de la cote, le bon Roche et les nominatives Nestlé et Novartis (tous trois +0,08%), se retrouvaient en queue de classement, laissant cependant la lanterne rouge à la défensive Swisscom (+0,06%).

Hors SMI, Stadler Rail (-5,4%) buvait la tasse, les résultats annuels du fabricant thurgovien de matériel ferroviaire ayant confirmé le lourd impact sur ses résultats des intempéries qui se sont abattues l'an dernier sur plusieurs sites de production propres ou de sous-traitants. La rentabilité a pris le chemin de la cave et les actionnaires sont appelés à se contenter d'un dividende nettement réduit en comparaison annuelle.

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