Zurich (awp) - La Bourse suisse restait ancrée dans le rouge, cédant une partie de ses gains de la veille qui lui avaient permis de flirter avec la barre des 12'000 points. Les investisseurs digéraient les annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque nationale suisse (BNS).

La Bourse de New York a clôturé dans le rouge mercredi, lestée par la révision à la hausse par la Fed de ses prévisions d'inflation et l'intention de la majorité des membres de l'institut d'émission de relever les taux directeurs à deux reprises en 2023.

L'institut d'émission a estimé que l'inflation atteindrait 3,4% aux Etats-Unis en 2021, d'avantage que les 2,4% anticipés en mars encore. Une majorité de ses membres a en outre estimé que les taux directeurs, actuellement compris entre 0% et 0,25%, devraient être relevés deux fois d'ici à la fin 2023 pour compenser la reprise de la croissance américaine.

Lors de sa conférence de presse, le président de la Fed, Jerome Powell, a tâché de minorer l'importance de ces déclarations, rappelant qu'elles devaient être "prises avec des pincettes".

M. Powell a aussi martelé que l'inflation était transitoire et qu'elle devrait se stabiliser à 2,1% en 2022 et à 2,2% en 2023. L'institut a également mené les premiers échanges sur la réduction des rachats d'actifs. "Le consensus attendait ces premières discussions et espère une annonce à Jackson Hole en août ou lors de la réunion de septembre. Un risque existera en cas d'annonce de tapering", a fait remarquer Arthur Jurus, l'économiste en chef de la banque Landolt & Cie. 

La Banque nationale suisse (BNS) pour sa part a relevé jeudi sa projection de croissance du produit intérieur brut (PIB) en 2021 à 3,5%, contre 2,5% à 3,0% au dernier pointage en mars. Le garant de la stabilité monétaire a par ailleurs retravaillé ses prévisions d'inflation pour l'année en cours et les deux suivantes. Le renchérissement doit désormais atteindre 0,4% (0,2% en mars) sur l'exercice en cours.

Au niveau macroéconomique, les exportations suisses désaisonnalisées ont rebondi en mai sur un mois de 3,5% en termes nominaux à 20,81 milliards de francs suisses. Les importations s'inscrivant à la baisse, la Suisse a enregistré un excédent commercial historique.

A la Bourse suisse, le SMI cédait 0,43% à 11'925,93 points, le SLI 0,43% à 1929,46 points et le SPI 0,31% à 15296,47 points à 11h05. Parmi les 30 valeurs clés, sept gagnaient du terrain et 23 en cédaient.

UBS (+2,5%), Zurich Insurance (+2,0%) et Credit Suisse (+1,9%) menaient la danse tandis que Julius Bär (+1,9%) se positionnait en 4e place.

Les banques suisses se sont montrées résistantes face à la détérioration des conditions économiques liées à la pandémie de coronavirus, estime la Banque nationale suisse (BNS). Dans son rapport sur la stabilité financière, l'institut d'émission note l'amélioration des fonds propres des deux grandes banques Credit Suisse et UBS. Les établissements à vocation nationale ont aussi renforcé leur base de capital.

En revanche, tous les trois poids lourds se contractaient. Novartis perdait 0,3%, Roche 0,7% et Nestlé (-0,8%) trainait derrière. L'Agence américaine des médicaments (FDA) a accordé le statut de percée thérapeutique pour le radioligand Lu-PSMA-617 de Novartis contre le cancer de la prostate métastatique résistant à la castration (mCRPC).

Swatch (-1%) et Richemont (-0,7%) avaient aussi la tête sous l'eau après la publication des exportations horlogères pour le mois de mai. Celles-ci ont rebondi par rapport à mai 2020, impacté par le coronavirus, mais elles n'ont pas encore atteint le niveau de 2019.

Givaudan (-2,5%), Lonza (-2,4%) et Kühne+Nagel (-2,2%) accusaient quant à eux les pertes les plus importantes.

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