Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la séance de mercredi en hausse, dans le sillage du rebond technique affiché la veille en clôture par Wall Street. Alors que la saison des résultats semestriels est pleinement lancée en Suisse, avec notamment la performance du 2e trimestre de Novartis, les investisseurs demeurent toujours sur leurs gardes face à l'évolution de la pandémie de Covid-19.

Mardi à New York, l'indice Dow Jones a fini en hausse de 1,62% à 34'511,99 points, le Nasdaq de 1,57% à 14'498,87 points et l'indice élargi S&P 500 de 1,52% à 4323,06 points. Les indicateurs ont ainsi effacé l'essentiel des pertes essuyées lundi.

Pour Peter Boockvar, responsable de l'investissement chez Bleakley Advisory Group, en l'absence d'annonce ou d'indicateur macroéconomique majeur, cette inflexion est d'ordre "technique". Le gérant a cité la chute des taux obligataires américains, notamment le rendement à 10 ans qui a plongé brièvement sous 1,13% pour la première fois depuis début février et entraîné une réaction automatique.

La saison des résultats du deuxième trimestre a bien commencé, note pour sa part Credit Suisse dans son commentaire. Jusqu'à présent, 26 des entreprises cotées au S&P 500 ont dévoilé leur performance et 81% d'entre elles ont dépassé les attentes moyennes des analystes. Les bénéfices globaux du deuxième trimestre devraient augmenter de plus de 80% par rapport à l'année précédente.

Du côté des nouvelles macroéconomiques, les exportations japonaises ont décollé de 48,6% en juin sur un an, alors que le commerce mondial continuait de rebondir vigoureusement après sa déroute au printemps dernier à cause de la pandémie.

Après avoir ouvert la séance en hausse de 0,62%, l'indice SMI progressait de 0,49% dans les premiers échanges, franchissant ainsi à 09h08 le seuil des 12'000 points à 12'018,82 points. Le SLI gagnait lui 0,51% à 1935,25 points, alors que l'indicateur élargi SPI s'étoffait de 0,52% à 15'446,09 points.

Sur les trente valeurs constitutives de l'indice SLI, six perdaient du terrain et 22 en gagnaient, alors que Swisscom et Holcim faisaient du surplace.

Côté perdants, malgré une entame de séance dans le vert, Julius Bär (-1%) s'illustrait comme la lanterne rouge, derrière Kühne + Nagel (-0,5%). Les deux autres bancaires Credit Suisse (-0,5% aussi) et UBS (-0,2) étaient aussi à la peine, tout comme Temenos (-0,4%) qui doit présenter en soirée sa performance au 2e trimestre.

Le concurrent Julius Bär, se retrouvait parmi les perdants de la matinée, lâchant pour sa part 2,5% en dépit de résultats en forte hausse sur les six premiers mois de l'année. A la faveur d'avoirs sous gestion étoffés et d'une baisse des coûts, le bénéfice net IFRS a bondi de 23% à 606 millions de francs suisses.

Parmi les trois poids lourds de la cote, Nestlé (-0,05%) notait aussi de peu dans le rouge. Les deux autres plus grosses capitalisations du marché, Roche (+0,7% et Novartis (+1,7%) soutenaient bien l'indice. Gagnant du début de séance, le second a généré entre avril et fin juin des recettes de 12,96 milliards de dollars, en rattrapage de 9% ou 14% hors effets de changes.

La direction du géant pharmaceutique bâlois a assuré avoir constaté une normalisation de la demande dans la plupart des pays et des domaines thérapeutiques, à ses niveaux pré-pandémiques. L'oncologie ou les génériques restent quelque peu en retrait.

Roche (+0,7%) a obtenu de l'Agence sanitaire aux Etats-Unis (FDA) un statut de percée thérapeutique pour le Venclexta (vénétoclax) codéveloppé avec l'illinoisais Abbvie, en combinaison avec l'azaticidine contre certains syndromes myélodysplasiques (SMD). Ces conditions représentent une catégorie de cancers considérés comme rares, affectant la capacité de la moelle épinière à produire des cellules rouges normales.

Derrière Novartis, Logitech (+1,6%) était aussi à la fête, tout comme Alcon (+1,5%), AMS (+1,2%) et Adecco (+1,2% aussi).

Sika (+0,4%) a racheté la société américaine American Hydrotech et sa filiale canadienne Hydrotech Membrane Corporation. L'acquisition permet au chimiste zougois de spécialités pour la construction de se renforcer dans l'étanchéification des toits et des bâtiments.

Sur le front du marché élargi, Valora s'envolait de 3,4%. Si la crise est loin d'être terminée pour le détaillant bâlois, dont les recettes ont stagné au premier semestre, l'exploitant de kiosques et d'échoppes de restauration à l'emporter a cependant retrouvé une rentabilité opérationnelle positive et réduit sa perte nette. Un retour à la rentabilité est confirmé d'ici 2022.

EFG International montait de 2%. Le gestionnaire de fortune zurichois est parvenu à améliorer ses résultats tous azimuts au cours des six premiers mois. Le résultat opérationnel a plus que doublé sur un an, alors que le bénéfice semestriel a été multiplié par trois.

vj/fr