Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la dernière séance de la semaine en repli, dans le sillage de la clôture en nette baisse de Wall Street la veille. Les investisseurs, qui se concentreront ce jour sur la publication des indices des directeurs d'achats (PMI) dans plusieurs pays, craignent le nouveau plan d'imposition du président américain Joe Biden.

Les principaux indices américains ont fini en recul jeudi soir après que Bloomberg a fait apparaître les détails du nouveau plan fiscal de Joe Biden, afin de financer des investissements majeurs pour des services à l'enfance ainsi que des congés payés pour les salariés, observe John Plassard de Mirabaud Banque.

Le projet porterait le taux d'imposition des plus values à 39,6% pour les personnes gagnant un million de dollars ou plus, soit une augmentation par rapport au taux de base actuel de 20%. La taxe de 3,8% sur les revenus d'investissement qui finance l'Obamacare serait maintenue, ce qui ferait passer le taux d'imposition sur les rendements des actifs financiers au-dessus du taux maximal sur les revenus salariaux. Y compris la surtaxe existante sur les revenus d'investissement, les taux d'impôts fédéraux pour les investisseurs pourraient atteindre 43,4%.  

Après une entame de séance en baisse de 0,1%, l'indice SMI notait après une dizaine de minutes d'échange à 11'208,10 points, soit un repli accentué à 0,15%. Le SLI fléchissait pour sa part de 0,21% à 1809,22 points, alors que l'indicateur élargi SPI abandonnait également 0,15% à 14'415,36 points.

Sur les 30 valeurs constitutives de l'indice SLI, dix s'inscrivaient en hausse et dix-neuf en recul, alors que le poids lourd Nestlé faisait du surplace. Les deux autres plus grosses cotations du marché helvétique, les pharmas Roche et Novartis perdaient un peu de terrain, lâchant respectivement 0,1% et 0,3%.

Le géant veveysan de l'alimentation, qui a dévoilé des ventes en hausse au premier trimestre, ne tirait pas profit du relèvement de l'objectif de cours opéré par plusieurs instituts.

Roche a reçu le feu vert de l'Autorité américaine du médicament (FDA) pour l'homologation de Ventana MMR RxDx, le premier diagnostic permettant d'identifier les patientes atteintes d'un cancer de l'endomètre pouvant bénéficier d'une immunothérapie. Swatch Group (+0,2%) était aussi dans le vert.

Le voisin et concurrent Novartis a lui débuté une étude de phase IIIb visant à évaluer la sécurité et l'efficacité du Zolgensma (onasemnogene abeparvovec) chez de jeunes enfants atteints d'amyotrophie spinale (SMA) pesant entre 8,5 et 21 kilogrammes, après une perfusion intraveineuse unique.

Côté gagnants, Logitech (+0,6%) prenait les devants, sans informations particulières, suivi de près par Kühne+Nagel (+0,6% aussi) et SGS (+0,5%).

Lonza (+0,1%) a fait part de la construction sur son site valaisan de Viège d'une nouvelle unité de production dédiée aux petites molécules. L'investissement, annoncé en décembre dernier par le fournisseur bâlois de composants pour les industries pharmaceutique et chimique, s'élève à 200 millions de francs suisses.

Lafargeholcim (-0,7%) ne parvenait pas à tirer profit de son démarrage de l'année sur les chapeaux de roue, le géant franco-suisse ayant multiplié par deux sa performance opérationnelle au cours des trois premiers mois de 2021 et faisant nettement mieux qu'attendu. L'ex-futur Holcim dit s'attendre à une accélération de la croissance pour l'exercice en cours.

Tout en bas de tableau, Credit Suisse (-2,35%) continuait de s'enfoncer après avoir déjà lourdement chuté la veille, suite à la perte essuyée au premier trimestre. L'action du numéro deux bancaire helvétique souffrait visiblement de l'abaissement de l'objectif de cours par Société Générale et DZ Bank. La toujours volatile AMS précédait la banque aux deux voiles.

Les valeurs financières n'étaient pas au mieux, toutes se retrouvant en zone négative. Julius Bär lâchait 1,4% et UBS 1,1%. Partners Group cédait 0,6%, tout comme l'assureur Swiss Re, alors que Swiss Life se repliait de 0,4%. Zurich Insurance (-0,1%) offrait un peu plus de résistance.

Sur le marché élargi, Oerlikon (+1,9%) a annoncé renforcer ses activités dans les machines textiles. Le groupe industriel diversifié schwyzois s'empare pour un montant non dévoilé de la société italienne Inglass, spécialisée dans le traitement des polymères. A la faveur de la transaction, la division des fibres synthétiques, Manmade Fibers, est renommée Polymer Processing Solutions.

Après la présentation de ses ventes trimestrielles jeudi, Barry Callebaut (+2,1) s'installait dans le haut du tableau, Barclays, Goldmann Sachs et Vontobel ayant relevé leur objectif de cours pour le titre du numéro un mondial des produits à base de chocolat et de cacao.

Airesis chutait de 4,6%, la société d'investissement vaudoise ayant creusé sa perte nette à 23,4 millions de francs suisses au terme de l'exercice 2020.

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