Zurich (awp) - La Bourse suisse tentait un timide rebond technique pour sa dernière séance de la semaine, après le repli essuyé la veille par Wall Street, tout comme par le marché helvétique. Continuant de s'interroger sur les intentions de la Réserve fédérale américaine, les investisseurs demeurent prudents, en attendant la publication des chiffres américains de l'emploi.

Les principaux indices new-yorkais ont fini en baisse hier soir au lendemain de la réunion de la Fed. La banque centrale américaine a clairement indiqué que le chemin serait encore long avant un éventuel assouplissement du resserrement monétaire en cours, observe John Plassard, de Mirabaud Banque. Le secteur de la technologie était logiquement sous pression avec la remontée des rendements des Treasuries.

Alors que les chiffres de l'emploi américain seront dévoilés dans l'après-midi, ce pan de l'économie, encore trop vigoureux, pose actuellement un problème à la Fed, même si M. Plassard reconnaît que le mot est un peu fort. "C'est paradoxal, mais sans une hausse du taux de chômage, l'institution monétaire américaine estime que sa normalisation monétaire n'a toujours pas les effets escomptés sur l'économie", rappelle l'expert.

Sur le front des rares informations macroéconomiques de la matinée, les commandes passées à l'industrie allemande ont poursuivi leur chute en septembre, plombées par la guerre en Ukraine et la crise énergétique. L'indicateur, qui donne un avant-goût de la production industrielle, a fléchi de 4,0% sur un mois. La production industrielle en France a elle baissé de 0,8% en septembre, après avoir rebondi de 2,7% en août.

En Suisse, l'hôtellerie a enregistré une nouvelle progression du nombre de nuitées en septembre, portée par une augmentation de près de moitié des touristes étrangers. Sur neuf mois, la fréquentation a crû de plus de 30%. L'enquête conjoncturelle du KOF a elle laissé entrevoir un ralentissement de l'économie, l'industrie manufacturière commençant à faiblir.

Après avoir entamé la séance en hausse de 0,16%, le SMI virait rapidement dans le rouge, avant de se reprendre et noter vers 09h20 à 10'716,12 points, soit une infime progression de 0,04%. Le SLI s'appréciait plus franchement soit de 0,33% à 1609,08 points, alors que l'indicateur élargi SPI prenait tout juste 0,07% à 13'655,10 points.

Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index (SLI), sept évoluaient en zone rouge, les 23 autres s'appréciant. En haut de tableau, la volatile AMS-Osram s'envolait de 3,6%, juste devant le duo des géants du luxe Richemont (+3,5%) et Swatch Group (+3,4%), lesquelles profitaient de nouvelles rumeurs quant à un assouplissement de la politique dite du zéro Covid mise en oeuvre par les autorités chinoises pour lutter contre la pandémie de coronavirus.

Straumann (+2,1%) se hissait au 4e rang, devançant Kühne+Nagel (+1,7%). Plus loin, Holcim (+0,2%) a vu JPMorgan relever son objectif de cours.

En fin de classement, le poids lourd Roche (-0,8%) pesait nettement sur les indices, tout comme son alter-ego Nestlé (-0,5%). La troisième plus importante capitalisation du marché helvétique, Novartis était elle de peu dans le rouge (-0,04%). La défensive Swisscom (-0,1%) était aussi à la peine.

Sur le marché élargi, Santhera (-3,5%) a fait part de son intention de convoquer une assemblée générale extraordinaire le 29 novembre afin de demander à ses actionnaires un apport en capital supplémentaire pour financer le développement et les préparatifs de commercialisation de son traitement vamorolone.

Meyer Burger (-2,3%) a indiqué que la société d'investissement Sentis Capital a exercé l'intégralité de ses droits de souscription dans le cadre de l'augmentation de capital de 250'000 francs suisses annoncée début octobre.

Kinarus (+4,4%), qui éprouve des difficultés dans la franchise Covid-19, manoeuvre pour réorienter les recherches sur son principal traitement expérimental vers les indications contre la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) ainsi que la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI).

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