Zurich (awp) - La Bourse suisse a débuté la dernière séance de la semaine en fort repli, dans le sillage de la nette baisse de Wall Street jeudi en clôture, les indices américains ayant achevé septembre dans le rouge. Alors que le flux de nouvelles d'entreprises se tarit, les investisseurs toujours inquiets de la progression de l'inflation, redoutent aussi un renforcement de la crise énergétique en Chine.

Jeudi, les principaux indices américains ont terminé le mois d'une manière très décevante avec une nette baisse malgré le report d'un potentiel shutdown, les questions concernant le plafond de la dette n'étant cependant pas encore réglées, relève John Plassard, de Mirabaud Banque. Wall Street a ainsi achevé son pire trimestre depuis 2020, observe l'expert.

Les interrogations concernant la normalisation monétaire américaine, soit la réduction des rachats d'actifs avant la fin de l'année et une hausse des taux en 2022 , ainsi que sur la progression de l'inflation continuent à perturber les investisseurs. Les deux dernières semaines de septembre ont représenté la plus mauvaise période pour les indices boursiers mondiaux depuis plus de 60 ans.

En Chine, les principales entreprises publiques du secteur de l'énergie ont reçu l'ordre de s'assurer à tout prix que l'approvisionnement en carburant est suffisant pour l'hiver prochain, selon un rapport publié vendredi. L'Empire du Milieu, deuxième économie mondiale, doit faire face à une crise énergétique qui menace d'affecter sa croissance.

Au Japon, le taux de chômage au Japon est resté stable en août, à 2,8% comme en juillet, en dépit d'une vague record d'infections au Covid-19 dans le pays cet été. Le moral des grandes entreprises manufacturières japonaises a continué à progresser selon un indice de confiance. L'indicateur a notamment été soutenu par la récente amélioration de la situation sanitaire dans le pays.

Ce vendredi, les investisseurs analyseront de très près les données concernant l'inflation dans la zone euro en septembre, ainsi que les indicateurs ISM et les PMI manufacturiers de septembre aux Etats-Unis et finalement la confiance du consommateur selon l'Université du Michigan.

Après avoir débuté la séance dans le rouge à hauteur de 1,30%, l'indice SMI accentuait son repli dans les premiers échanges, dégringolant peu après 09h10 de 1,54% à 11'463,20. Le SLI lâchait quant à lui 1,67% à 1859,84 points et l'indicateur élargi SPI 1,41% à 14'831,78 points.

Sur les trente valeurs constitutives du SLI, seule Temenos (+0,1%) parvenait de justesse à se hisser en zone positive. Derrière le spécialiste genevois des logiciels bancaires, Givaudan abandonnait 0,1%, le poids lourd Nestlé (-0,5%) présentant la 3e meilleure performance du début de matinée.

Les deux autres plus grosses capitalisations de la Bourse suisse, à savoir les pharmas rhénanes Roche (-1,3%) et Novartis (-1,3 aussi) faisaient quant à elles à peine mieux que l'indice.

En bas de classement, la lanterne rouge revenait à Partners Group (-2,6%), juste derrière Credit Suisse (-2,6%). Le numéro deux bancaire helvétique précédait un groupe constitué de Kühne+Nagel (-2,5%), ABB (-2,5%), Alcon (-2,5%) et UBS (2,4%). Les valeurs financières étaient plutôt à la traîne, Julius Bär chutant de 2,3%, Swiss Re de 1,9%, Swiss Life d'autant et Zurich Insurance de -1,8%).

Du côté du marché élargi, Santhera s'illustrait parmi les plus gros perdants de l'entame de séance, dévissant de 3,6%. Le laboratoire rhénan a obtenu de l'opérateur de la Bourse suisse SIX un délai de deux semaines supplémentaires pour la publication de ses résultats sur les six premiers mois de l'année, soit au 15 octobre.

Barry Callebaut (-0,2%) a enregistré un nouveau changement dans sa direction générale. Le numéro un mondial des produits à base de cacao et de chocolat a nommé Rogier van Sligter comme seul responsable de la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (Emea), suite au départ d'Andrew Fleming.

Le spécialiste des produits structurés Leonteq (-0,9%) a ouvert une représentation à Lisbonne, au Portugal. La succursale, qui compte actuellement 50 collaborateurs, permettra à la société zurichoise de soutenir sa croissance.

Huber+Suhner prenait 0,1%, alors que Mirabaud Securities a relevé la recommandation du titre à "buy". Le groupe industriel appenzello-zurichois a fait part jeudi d'une commande de l'équipementier automobile allemand Continental pour des antennes destinées aux radars présents dans les équipements de conduite autonome.

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