Zurich (awp) - La Bourse suisse a ouvert en nette baisse jeudi, après l'important repli la veille de Wall Street faisant suite à la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed). En Suisse, les résultats surprise de Swatch, mais aussi de SGS et d'Emmi retenaient l'attention des investisseurs.

Les trois principaux indices de la Bourse de New York ont perdu mercredi soir plus de 2%, à l'issue d'une séance secouée par la Fed qui a diagnostiqué un affaiblissement de la reprise et des agitations spéculatives.

La banque centrale américaine a averti que les perspectives économiques restaient "hautement incertaines". "La résurgence ces derniers mois de cas de Covid-19, d'hospitalisations et de décès cause de grandes difficultés à des millions d'Américains et pèse sur l'activité économique et la création d'emplois", a résumé le président de la Fed, Jerome Powell.

En Suisse, le commerce extérieur helvétique a subi l'an dernier un recul historique, conséquence de la pandémie de coronavirus, après quatre années de croissance.

Pour John Plassard, analyste chez Mirabaud Banque, "les indices européens devraient ouvrir en baisse ce matin dans le sillage de la nette consolidation des marchés américains hier soir après une réunion de la Fed considérée comme sans saveur". Les attaques spéculatives sur le titre Gamestop "commencent aussi à inquiéter" les intervenants, a-t-il ajouté.

A la Bourse suisse à 09h06, l'indice vedette SMI reculait de 0,88% à 10'812,42 points, après avoir clôturé la veille en repli de 0,55%. L'indice SLI abandonnait 0,95% à 1699,86 points, tiré à la baisse par l'ensemble des "blue chips", tandis que l'indice élargi SPI égarait 0,88% à 13'417,94 points.

Les plus fortes baisses étaient enregistrées par Adecco (-3,9%), AMS (-2,3%) et Lonza (-2%). Le géant de l'intérim était pénalisé par un abaissement de recommandation par Jefferies, alors que le sous-traitant de l'industrie pharmaceutique a dévoilé mercredi un chiffre d'affaires annuel en légère hausse.

Swatch Group (-1,9%) suivait un peu plus loin. Le groupe horloger a enregistré en 2020 une perte nette ainsi qu'une chute du chiffre d'affaires, malgré une amélioration observée au 2e semestre. Le propriétaire de la marque Omega, notamment, espère réaliser en 2021 des recettes proches de celles de 2019, avec des marges nettement supérieures. Son concurrent Richemont (-0,6%) était entraîné dans le sillage du groupe biennois.

La crise du coronavirus aura durement touché l'horlogerie en 2020, selon les chiffres de l'administration fédérale des Douanes. Le secteur a vu ses exportations plonger de 21,8% à 16,98 milliards de francs suisses.

Le spécialiste de l'inspection et de la certification SGS (-0,7%) a vu ses ventes reculer en 2020. Le groupe genevois a toutefois noté un retour progressif vers la croissance en fin d'année et a émis les premières lignes directrices de sa nouvelle stratégie annoncée plus tôt.

Les poids lourds Roche (-1,6%), Novartis (-0,9%) et Nestlé (-0,1%) participaient à la tendance baissière.

Sur le marché élargi, Emmi (-1,1%) inversait la tendance positive d'avant-Bourse. Le transformateur de produits laitiers a poursuivi sur la voie de la croissance l'an dernier, étoffant ses revenus de 6,1% à 3,71 milliards de francs suisses.

Dufry (+3,3%) montait par contre fortement, soutenu par un relèvement de recommandation à l'achat par Goldman Sachs. L'objectif de cours a également été nettement réhaussé.

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