Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé mercredi la séance de manière hésitante, quand bien même Wall Street a clôturé en hausse la veille, établissant au passage de nouveaux records. Le flux de nouvelles d'entreprise se tarit à l'approche de la fin de l'année. Les investisseurs demeurent prudents alors que l'administration du président américain élu Donald Trump prend forme, ce dernier ayant d'ores et déjà annoncé de nouvelles taxes douanières.
Les principaux indices américains ont fini en hausse mardi dans le sillage de la publication du procès-verbal de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), document qui a laissé apparaître l'optimisme de la banque centrale quant à l'atténuation de l'inflation et au maintien d'un marché de l'emploi robuste, soutenant ainsi la possibilité de nouvelles réductions des taux d'intérêt, bien qu'à un rythme mesuré, observe John Plassard, de Mirabaud Banque. La tendance a aussi été alimentée par une baisse des tensions géopolitiques au Proche-Orient.
Après des mois de conflit intense, incluant des frappes aériennes et une invasion terrestre, le cabinet israélien a approuvé un cessez-le-feu au Liban, trêve qui est entrée en vigueur ce mercredi. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a souligné qu'Israël restait déterminé à empêcher l'Iran de se doter d'armes nucléaires et a mis en garde le Hezbollah contre toute violation de l'accord.
Il a également assuré aux citoyens du nord d'Israël qu'ils pouvaient rentrer chez eux en toute sécurité, décrivant le cessez-le-feu comme un succès dans la réalisation des objectifs d'Israël. Cette information a tranché avec l'actualité du matin lorsque le président élu américain a ravivé les tensions sur les marchés en annonçant une série de tarifs douaniers à l'encontre du Mexique, du Canada et de la Chine, qu'il présente comme des mesures destinées à lutter contre l'afflux de drogue et l'immigration clandestine, ajoute l'expert.
Ce jour, les investisseurs se concentreront essentiellement sur l'inflation américaine en octobre (PCE), la deuxième estimation de la croissance américaine du 3e trimestre et les PMIs de la région de Chicago.
Du côté de la Bourse suisse, le SMI, après avoir ouvert de très peu dans le rouge se reprenait dans les tous premiers échanges et notait à 09h20 à 11'642,19 points, soit une hausse elle aussi imperceptible de 0,03%. Le SLI restait lui en zone négative cédant 0,17% à 1915,88 points, alors que l'indicateur élargi SPI abandonnait aussi à peine 0,03% à 15'486,12 points.
Sur les trente valeurs constitutives de l'indice Swiss Leader Index, seules huit gagnaient du terrain, les vingt-deux autres en perdant. Logitech (-1,9%) héritait de la lanterne rouge, alors que la veille les fabricants informatiques HP et Dell ont présenté des résultats plutôt décevants la veille. ABB (-1,4%) était aussi à la peine, tout comme VAT Group (-1,4%), Sika (-1,0%), Swatch Group et Richemont (-0,7% tous deux).
En haut de tableau, le bon Lindt (+0,9%) grimpait sur la plus haute marche du podium provisoire, devant Lonza (+0,6%) et les poids lourds Roche (+0,4%) et Nestlé (+0,3%). La troisième des plus grosses capitalisations de la place helvétique, Novartis (-0,1%) ne parvenait pas à prendre le bon wagon. Le géant pharmaceutique bâlois a reçu une extension d'homologation de la Commission européenne pour son traitement Kisqali contre le cancer du sein, augmentant considérablement la population de patientes susceptibles de se voir prescrire ce traitement.
Quant à la nominative du sous-traitant pharma bâlois, elle tirait profit du début de couverture par Redburn, celle-ci étant accompagnée d'une recommandation d'achat, aux dires de courtiers bien informés.
Sur le marché élargi, Idorsia rebondissait de 14,6%. Le laboratoire rhénan est entré en négociations exclusives sur les droits mondiaux de son traitement de l'hypertension résistante aprocitentan, homologué sous les marques Tryvio aux Etats-Unis et Jeraygo sur le Vieux continent. La prime d'exclusivité de 35 millions de dollars convenue à cet effet doit permettre à la société en délicatesse avec ses liquidités de couvrir ses obligations financières jusqu'à l'année prochaine. De nouvelles coupes dans les effectifs sont par ailleurs prévues.
vj/jh