Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la séance de jeudi sans véritable direction, après avoir terminé la veille en nette baisse, Wall Street ayant pour sa part clôturé en ordre dispersé. Alors que la saison des résultats trimestriels se poursuit, les investisseurs, toujours inquiets quant à l'évolution de la conjoncture, redoutent aussi les conséquences pour le secteur bancaire de l'effondrement de la banque américaine First Republic Bank.

Les principaux indices américains ont fini de manière mitigée hier soir avec d'un côté la crainte pour le secteur bancaire, alors que les régulateurs bancaires américains envisageraient de revoir à la baisse leurs évaluations privées de First Republic Bank, ce qui pourrait limiter l'accès de la banque en difficulté aux facilités de prêt de la Réserve fédérale, et d'un autre la progression des valeurs liées à la technologie, observe John Plassard, de Mirabaud Banque. 

La hausse des valeurs technologiques est notamment liée à un mot qui revient de plus en plus: l'intelligence artificielle, ajoute l'expert. "En effet, lors des conférences de presse de mardi soir, Google a mentionné le mot magique (IA) à 78 reprises. Pour Microsoft c'est 64 et pour Nvidia c'est . 91! C'est dire l'engouement qu'il y a actuellement autour de la thématique".

Ce jeudi, les investisseurs se pencheront sur la croissance américaine au premier trimestre.

Après un démarrage sur une infime hausse de 0,01%, le SMI étoffait ses gains dans les tous premiers échanges, progressant peu avant 9h10 de 0,27% à 11'395,4 points. Le SLI prenait pour sa part tout juste 0,05%, alors que l'indicateur élargi SPI gagnait 0,07% à 14'995,63 points.

Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index, dix-huit perdaient du terrain et onze en gagnaient, alors que VAT Group faisait du surplace. En haut de tableau, les deux poids lourds pharmas Roche (+1,5%) et Novartis (+0,8%) apportaient un fort soutien, alors que la troisième des plus grosses capitalisations du marché, l'alimentaire Nestlé fléchissait de 0,2%. Lonza (+0,6%) s'installait sur la troisième marche du podium provisoire.

Le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'UE a recommandé mercredi l'homologation de Cosentyx de Novartis pour le traitement de l'hidradénite suppurée (acné inversée). Cette maladie de la peau cause de douloureux abcès qui peuvent déboucher sur des plaies ouvertes et des cicatrices irréversibles. Il a aussi décidé de recommander l'homologation du médicament pour le traitement du lymphome récidivant ou réfractaire diffus à grosses cellules B de Roche, le Columvi (glofitamab).

En bas de tableau, le chimiste de la construction Sika (-1%) héritait de la lanterne rouge, juste derrière le géant des matériaux de construction Holcim (-0,9%). La toujours volatile ams-Osram (-0,6%) était aussi à la peine, tout comme Partners Group (-0,6%), Schindler (-0,6%) et Swatch Group (-0,5%).

Les bancaires Credit Suisse (-0,4%) et son repreneur UBS (-0,4%) perdaient aussi des plumes. Les autres valeurs financières évoluaient en ordre dispersé, Swiss Life cédant 0,2% et Swiss Re à peine 0,02%, alors que Julius Bär grappillait 0,1% et Zurich Insurance 0,2%.

Sur le marché élargi, Ems-Chemie dégringolait de 4,8%, le chimiste de spécialités grison ayant subi sur les trois premiers mois de l'année une contraction de 3,8% de ses recettes, à 614 millions de francs suisses. Si les ventes de polymères ont fait preuve d'un degré certain de résistance, celles de spécialités chimiques ont nettement reculé.

Santhera (-7,2%) a creusé ses pertes en 2022, année charnière marquée par le dépôt des dossiers d'homologation du candidat vamorolone aux Etats-Unis et en Europe, dans l'indication contre la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD).

Kuros décollait de près de 13%, le concepteur de substituts osseux ayant engrangé sur les trois premiers mois de l'année des recettes de 5,6 millions de francs suisses, multipliées par plus de deux sur un an.

Bucher Industries (-0,2%)) s'est maintenu sur la voie de la croissance au premier trimestre. Le fabricant zurichois de machines agricoles et de véhicules de voirie, notamment, a vu ses entrées de commandes ralentir de près de 13% à 854 millions de francs suisses, alors que ses recettes se sont envolées de pratiquement 17% à 970 millions. La direction campe sur les perspectives brossées en janvier déjà pour l'ensemble de l'année en cours.

GAM prenait 1,2%, deux investisseurs, dont une entité contrôlée par l'homme d'affaires français Xavier Niel, s'étant constitués en groupe pour acquérir une participation de 7,5% dans le gestionnaire d'actifs zurichois en difficulté. Ils estiment que l'action est sous-évaluée et présente du potentiel, pour autant que la société réussisse son redressement.

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