Zurich (awp) - La Bourse suisse faisait grise mine dans les premiers échanges jeudi, dans le sillage d'une fin de séance à New York plombée par la fermeté affichée par la Réserve fédérale (Fed) américaine dans sa lutte contre l'inflation. L'institution a relevé comme prévu de trois quarts de points de pourcentage son taux directeur, pour le porter à un couloir de 3,75 à 4,0%.

Le timonier du garant de la stabilité monétaire de la première économie mondiale a notamment martelé dans son discours mercredi soir qu'il était "très prématuré" de prévoir une pause dans le calendrier des hausses de taux, laissant toutefois ouverte la porte à un ralentissement de la cadence. "Les actions ont vivement battu en retraite après la conférence de presse de Jerome Powell, qui a prévenu que les taux d'intérêts à terme seront plus élevés que précédemment anticipé", analyse Tina Teng, pour CMC Market.

"Moins vite, mais plus haut", résume pour Swissquote Ipek Ozkardeskaya. L'experte anticipe désormais un mouvement similaire de la Banque d'Angleterre, qui se réunit jeudi, en matière de taux.

En Suisse, l'inflation s'est quelque peu tassée en rythme annuel, à 3,0%, mais le niveau des prix n'a guère bronché en glissement séquentiel.

A 9h10, le Swiss Market Index (SMI) s'affaissait de 0,69% à 10'730,99 points,. Le Swiss Leader Index (SLI) abandonnait 0,97% à 160,31 points. Le Swiss Performance Index (SPI) perdait 0,74% à 13'675,41 points. Sur les trente principales valorisations, seules trois se maintenaient à flot.

L'inconstante AMS Osram (+0,9%) tentait une nouvelle échappée, après avoir déjà capitalisé la veille sur une performance trimestrielle pourtant décevante. Les deux grandes banques Credit Suisse (+0,3%) et UBS (+0,2%) s'étaient lancées à la poursuite du producteur austro-allemand de semi-conducteurs et de systèmes d'éclairage.

L'équipementier de salles d'aisance Geberit (-6,8%) héritait de la lanterne rouge, après avoir une nouvelles fois modéré ses ambitions pour l'ensemble de l'année au sortir d'un troisième trimestre moins reluisant que prévu.

Adecco (-2,4%) n'en menait pas large non plus, bien que le géant du placement de personnel a largement comblé les attentes du marché entre juillet et fin septembre.

Les poids lourds Novartis (-0,1%), Nestlé (-0,3%) et le bon Roche (-0,5%) offraient une résistance toute relative.

Sur le marché élargi, Oerlikon (-3,6%) ne profitait pas non plus de résultats trimestre pourtant convaincants.

L'apothicaire en ligne Zur Rose (-15%) réagissait vivement à la suspension de l'unique projet pilote régional de déploiement de la prescription électronique outre-Rhin.

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