Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la séance de vendredi en recul, mais les pertes restaient relativement limitées compte tenu du plongeon de Wall Street jeudi, qui a enregistré sa pire séance depuis 2020. Le Nasdaq a essuyé sa troisième plus importante perte en points de son histoire, tandis que le Dow Jones a abandonné 3,12%.

Le vigoureux rebond de mercredi, consécutif aux propos rassurants du président de la Fed Jérome Powell, qui avait laissé entendre qu'une hausse de 75 points de base n'était pas sur la table pour la réunion de juin, n'était plus qu'un lointain souvenir.

Le mouvement baissier a été précipité par les chiffre du coût de la main d'oeuvre aux Etats-Unis, qui a augmenté de 11,6% au premier trimestre, alors que la production des entreprises a reculé de 2,3%, relève dans son commentaire John Plassard, de Mirabaud Banque.

Au final, la productivité américaine a chuté de 7,5% sur les trois premiers mois de l'année, du jamais vu depuis 1947. En parallèle, la Banque d'Angleterre (BoE) a augmenté son taux de 25 points de base à 1%, le taux le plus élevé depuis la crise financière. Les débats ont été intenses entre ceux qui veulent à tout prix combattre l'inflation et ceux qui pensent que la remontée des taux va brider la croissance. Un arbitrage auquel toutes les banques centrales sont confrontées, relève l'analyste.

Aujourd'hui, tous les yeux seront braqués sur les chiffres de l'emploi américain en avril, qui figurent à l'agenda de l'après-midi. En mars, la production industrielle allemande a chuté de 3,9%.

En Suisse, le taux de chômage a reculé à 2,3% en avril, après 2,4% en mars. Les nouvelles étaient rares du côté des entreprises.

A 9h27, l'indice SMI cédait 0,40% à 11'829,79 points. Le SLI reculait pour sa part de 0,55% à 1826,24 points et le SPI de 0,68% à 73,80 points.

Sur les trente valeurs de l'indice SLI, 25 perdaient du terrain et cinq se maintenaient en zone verte. Swiss Re (+0,8%) menait la course au lendemain de ses résultats trimestriels, devant Swisscom (+0,3%) et Zurich Insurance (+0,3%). En queue de classement, on trouvait Adecco (-2,6%), également au lendemain de résultats trimestriels en demi-teinte, précédé par les deux fabricants d'articles de luxe Richemont (-2,2%) et Swatch (-1,5%)

Nestlé (-0,5%) était quasiment à l'unisson du marché, tandis que les poids lourds pharmaceutiques Roche et Novartis (chacun +0,2%) soutenaient l'indice.

Jeudi, Novartis a décroché l'homologation dans l'Union européenne du Jakavi comme traitement post-stéroïdien de la maladie du greffon contre l'hôte (GvHD) aiguë et chronique. En soirée, le laboratoire bâlois a suspendu temporairement la production sur ses sites d'Ivrea, en Italie, et de Millburn, dans l'État américain de New Jersey, suite à l'identification de "problèmes de qualité potentiels".

Vendredi matin, le spécialiste de la colorimétrie Datacolor (inchangé) a publié des résultats semestriels contrastés. Si la croissance a été au rendez-vous, une performance financière négative a pesé sur le résultat.

La société de participations HBM Healthcare Investments (-0,6%) a quant à elle essuyé une perte de 78 millions de francs suisses au cours de l'exercice décalé 2021/2022, la première en dix ans.

Enfin, Aevis Victoria (+2,0%) occupait la seconde place dans la liste des gagnants du marché élargi. La société a obtenu une nouvelle facilité de crédit renouvelable de 250 millions de francs suisses pour sa filiale hospitalière Swiss Medical Network.

Sur le marché élargi, Obseva (+10,6%) occupait la première place du podium, et Newron (+1,8%) la troisième. Landis + Gyr (-4,4%) fermait la marche au lendemain de ses résultats trimestriels, derrière Private Equity (-3,7%) et Kuros (-3,6%)

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