Zurich (awp) - La Bourse suisse creusait ses pertes vendredi à l'approche de la mi-journée. Outre les informations et mesures liées à la pandémie de Covid-19, notamment le retard pris par Sanofi et GSK dans le développement d'un vaccin, les investisseurs se concentraient aussi sur d'éventuels accords quant à un plan de relance aux Etats-Unis et au Brexit.

Les dirigeants de l'Union européenne (UE) ont ouvert la voie jeudi soir au plan de relance post-Covid, fondé sur un emprunt commun "historique", grâce à un compromis qui a permis de rallier la Pologne et la Hongrie. Après d'âpres pourparlers durant la nuit, ils ont adopté un objectif réduction d'au moins 55% des émissions de CO2 d'ici 2030.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré vendredi aux dirigeants des 27 que les espoirs d'un accord avec Londres sur la future relation commerciale étaient "faibles". Elle a estimé qu'il y avait "plus de probabilité pour un no deal que pour un deal" dans un bref compte rendu de son dîner avec le Premier ministre britannique, Boris Johnson.

Sur le front des vaccins contre le Covid-19, les laboratoires français Sanofi et britannique GSK ont fait part d'un revers, leur produit ne devant être prêt qu'à la fin 2021. Les résultats des premiers essais cliniques se sont révélés moins bons que prévu. AstraZeneca et la Russie ont annoncé des essais cliniques communs combinant leurs deux vaccins.

Après une ouverture en baisse de 0,18%, l'indice SMI lâchait 0,43% vers 10h40, notant à 10'351,12 points. Le SLI abandonnait de son côté 0,17% à 1623,21 points, alors que l'indicateur élargi SPI reculait de 0,39% à 12'873,80 points.

Sur les trente valeurs vedettes composant l'indice SLI, neuf s'affichaient en hausse, alors que les 21 autres titres subissaient des replis. En bas de tableau, la toujours volatile AMS (-2,2%), reprenait la lanterne rouge à Swiss Life (-1,9%). L'assureur vie a acquis un centre commercial à la coopérative régionale Migros Zurich à Witikon pour un prix non dévoilé.

Les financières n'apparaissaient pas sous leur meilleur jour, Credit Suisse chutant de 1,8%, en compagnie de Julius Bär (-1,8% aussi) et Swiss Re (-1,7). Zurich Insurance (-1,5%) figurait aussi au rang des principaux perdants de la matinée.

L'acquisition d'activités dommages et accident de Metlife pour 3,5 milliards de francs suisses par l'assureur zurichois, via sa filiale américaine Farmers Group, et leur partenaire Farmers Exchanges, n'était guère du goût des investisseurs. Ce rachat doit permettre au groupe d'atteindre ses objectifs de croissance à l'horizon 2022.

Du côté des trois poids lourds de la cote, Nestlé (+0,3%) continuait de soutenir l'indice, alors que les deux géants de la pharma, Roche (-0,5%) et Novartis (-0,4%) baissaient.

Roche a annoncé le début de la commercialisation de son test antigénique du Sars-Cov-2 sur les marchés reconnaissant le marquage CE de conformité européenne. La multinationale prévoit d'accélérer ses cadences de production pour parvenir à délivrer plus de dix millions de tests par jour dès le début de l'an prochain. Le groupe rhénan a déposé une demande d'homologation auprès du gendarme sanitaire aux Etats-Unis (FDA).

Novartis a pour sa part décroché auprès de la Commission européenne une autorisation de commercialisation pour son Leqvio (inclisiran), destiné à abaisser le taux de cholestérol.

L'intégration de l'inclisiran dans le portefeuille de Novartis constituait le principal motif annoncé pour la reprise de son développeur - le laboratoire new-jersiais The Medicines Company - pour 9,7 milliards de dollars, finalisée en début d'année. L'anticholestérol expérimental était d'ailleurs l'unique produit en développement de la cible de reprise.

A l'autre extrémité du tableau, Adecco (+2,6%) s'échappait largement, Deutsche Bank ayant augmenté l'objectif de cours à 64 francs suisses et recommandant désormais le titre à l'achat. Le spécialiste du placement de personnel devançait Richemont (+1,5%) et Kühne+Nagel (+0,5%).

Sur le marché élargi, Pierer Mobility s'envolait de 4%. Après un premier relèvement de ses objectifs financiers pour 2020 en septembre, le motoriste autrichien Pierer Mobility a encore revu à la hausse ses ambitions, face à une demande accrue pour les deux roues. La société vise dorénavant un chiffre d'affaires de plus de 1,5 milliard d'euros, contre 1,45 milliard lors de la précédente estimation.

Le directeur financier de Medartis (-1,9%) Dominique Leutwyler a décidé de quitter le fabricant de dispositifs médicaux bâlois après plus de 20 ans à ce poste. Il sera remplacé dès le 1er mars par Dirk Kirsten.

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