Zurich (awp) - La Bourse suisse confirmait à la mi-journée le virage baissier adopté dès les premiers échanges. Il aura suffi à la principale caution scientifique du gouvernement Trump, Anthony Fauci, d'une formule marquante pour transformer en craintes les espoirs d'une normalisation rapide de l'économie aux Etats-Unis.

"Souffrance et décès inutiles en cas de réouverture prématurée" revenait en effet dans tous les commentaires d'analystes. "Il y a tout juste une semaine encore, la perspective d'une levée des mesures de confinement était unanimement perçue comme un bienfait", se souvient Michael McCarthy, de CMC Markets.

Sous nos latitudes, Berlin et Vienne ont convenu de rouvrir dès mi-juin leur frontière commune dans un premier pas vers un décloisonnement de l'Europe.

Sur le plan conjoncturel, le Royaume-Uni a essuyé un recul de 2% de son produit intérieur brut au premier trimestre 2020.

A 11h00, le Swiss Market Index (SMI) abandonnait 1,07% à 9628,54 points, le Swiss Leader Index (SLI) 1,27% à 1400,14 points et le Swiss Performance Index (SPI) 1,08% à 11'993,41 points.

Sur les trente valorisations les plus en vue de la place zurichoise, seules trois surnageaient.

Alcon (+7,5%) caracolait seul en tête, dans la foulée de la publication mardi soir de résultats trimestriels nettement meilleurs qu'attendu. Logitech (+0,9%) capitalisait aussi sur un premier partiel robuste présenté la veille. La défensive Swisscom (+0,3%) complétait le maigre peloton des gagnants.

Givaudan (-0,7%) se désengage d'affaires dans le fromage, avec un impact essentiellement cosmétique sur son périmètre d'activités.

Si le bon Roche (-0,3%) jugulait l'hémorragie, les deux autres paquebots Novartis (-1,1%) et Nestlé (-1,0%) présentaient des avaries béantes.

AMS (-8,3%) tenait fermement la lanterne rouge, qui prévoit une prochaine augmentation de son capital conditionnel. Valeurs du luxe et financières accompagnaient le volatil producteur de semi-conducteurs en fond de classement. Richemont cédait 5,4%, la porteur Swatch 4,2%, Julius Bär 3,2%, Credit Suisse 3,0% et UBS 2,1%.

Sur le marché élargi, Softwareone (-9,7%) pâtissait du placement d'un gros paquet de titres par plusieurs de ses actionnaires.

Mobilezone (-3,4%) a revu à la baisse ses ambitions pour l'année en cours et annoncé une restructuration de ses activités en Allemagne.

Le fabricant de compteurs Landis+Gyr (-1,7%) a décroché une grosse commande outre-Atlantique.

Le boulanger industriel Aryzta (-3,3%) était lourdement retombé dans le rouge, dans la foulée du rapprochement de deux de ses principaux actionnaires désireux de faire bouger les choses.

Varia US Properties grignotait 0,8%. Le groupe immobilier revendique une amélioration de sa performance sur le premier trimestre, mais perçoit des difficultés pour le deuxième.

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