Zurich (awp) - La Bourse suisse progresse toujours nettement lundi en milieu de journée, accentuant même légèrement ses gains initiaux. A l'image de l'ensemble des places boursières, elle surfe sur les résultats du premier tour de la présidentielle française. L'élection se jouera désormais entre le candidat centriste Emmanuel Macron, favori des investisseurs, et sa rivale eurosceptique Marine Le Pen. En Suisse, c'est la confirmation du départ du directeur général (CEO) de LafargeHolcim, Eric Olsen, qui occupe le devant de la scène.

L'avance de l'europhile Emmanuel Macron dès le premier tour est un "scénario rêvé" pour les marchés, estime un courtier. Le bon résultat de l'ex-ministre de l'économie de François Hollande a écarté le spectre d'un duel entre les deux pourfendeurs de l'UE, Marine Le Pen et le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon.

Mais quand bien même les instituts de sondage prédisent à l'unanimité la victoire de Macron, il serait pour le moins hasardeux de la considérer comme acquise, prévient un observateur. En effet, la force de mobilisation de l'électorat du Front national reste intacte et ses chances de l'emporter concrètes.

Sur le front des devises, l'euro a franchi la barre de 1,08 franc dans la foulée des résultats. Vers 08h00, la monnaie unique a atteint un plus haut de 1,0837 franc, niveau plus atteint depuis cinq mois, avant de légèrement refluer. Vers midi, la monnaie unique valait 1,0809 franc. Dimanche en début de soirée, l'euro évoluait en dessous de 1,07 franc.

Peu après 11h50, le SMI montait de 1,52% à 8683,74 points. Le SLI avançait de 1,78% à 1390,02 points et le SPI de 1,39% à 9780,74 points. Sur les 30 valeurs vedettes, seul Actelion perdait du terrain.

Les bancaires UBS (+5,3%, plus gros gagnant), Credit Suisse (+4,4%) et Julius Bär (+2,5%) étaient à la fête, profitant, en plus des résultats du premier tour en France, d'une étude consacrée au secteur bancaire européen par Kepler Cheuvreux, dans laquelle CS est maintenu sur la liste "Sector Most Preferred".

Aux assurances, Swiss Re et Zurich montaient de 2,1%, Swiss Life de 1,7% et Bâloise de 1,4%.

Les cycliques Adecco (+2,6%), ABB (+2,1%) et Richemont (+3,1%) avaient également la faveur des investisseurs.

Dans le camp des poids lourds, Novartis gagnait 1,1%, après la publication de résultats d'étude de suivi sur son médicament oral contre la sclérose en plaques récidivante Gilenya (fingolimod). Le laboratoire rhénan a par ailleurs obtenu une recommandation favorable de la part du Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'autorité sanitaire européenne (EMA) pour les biosimilaires Rituximab et Etanercept de sa filiale Sandoz.

Rituximab pourrait être commercialisé comme biosimilaire de MabThera/Rituxan du concurrent Roche (+0,8%), qui voyait son bon de jouissance freiné dans son élan.

Nestlé gagnait 1,1%. Société Générale a revu légèrement à la hausse son objectif de cours pour l'action du géant veveysan et confirmé sa recommandation d'achat du titre. Selon les experts de la banque hexagonale, les débuts du nouveau CEO Mark Schneider sont prometteurs, même si les mesures de restructuration engagées mettront encore un certain temps avant de porter leurs fruits.

LafargeHolcim (+0,4%) faisait moins bien que la moyenne du marché après l'annonce du départ de son CEO Eric Olsen pour mi-juillet suite à l'affaire liée à ses activités en Syrie. Après une étude interne approfondie, le conseil d'administration du cimentier est arrivé à la conclusion que son futur ex-patron n'était pas responsable des manquements constatés, et estime que ce dernier n'en avait pas eu connaissance.

A en croire le colosse franco-suisse, la démarche de M. Olsen est motivée par son désir de ramener le calme dans l'entreprise. Le rapport a confirmé que certaines mesures entreprises pour assurer la poursuite des activités en Syrie n'étaient pas acceptables. Les analystes suivent les événements d'un oeil critique. Cette démission est "une étape supplémentaire sur la voie de l'autodestruction de LafargeHolcim", a commenté Bernstein.

Syngenta (+0,7%) a enregistré des ventes en léger recul au cours du 1er trimestre. Le CEO Erik Fyrwald a laissé entendre que la reprise de l'agrochimiste bâlois par le conglomérat chinois ChemChina devrait se concrétiser au courant du mois de mai.

L'acquisition d'Actelion (-0,6%) par le géant américain Johnson & Johnson (J&J) touche pour sa part au but. Après le délai supplémentaire la part de J&J dans le laboratoire d'Allschwil dépasse allégrement les 90%.

Sur le marché élargi, la Banque cantonale de Glaris (GLKB) progressait de 2,1% suite à la publication de résultats trimestriels réjouissants. Après sa poussée en fin de semaine dernière, Panalpina (+1,6%) profitait aussi d'un relèvement d'objectif de cours par Kepler Cheuvreux.

Du côté des perdants, on trouvait Von Roll (-3,4%), Bank Coop (-2,9%, traité hors-dividende) ou encore Flughafen Zürich (-0,8%, également hors dividende). Le bon Lindt cédait 0,5% et la nominative 1,0%, hors dividende aussi.

rp/jh