Zurich (awp) - La Bourse suisse devrait en baisse jeudi, entraînée par le poids lourd Roche, qui a subi un échec clinique, alors que l'ambiance était très positive. Wall Street a en effet terminé en très forte hausse hier soir après la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de relever son taux directeur de 75 points de base pour la première fois depuis 1994.

La journée sera placée sous le signe des banques centrales, avec au programme ce matin l'appréciation de la politique monétaire de la Banque nationale suisse et en début d'après-midi la décision de politique monétaire de la Banque d'Angleterre.

Outre la hausse des taux directeurs de la Fed et le fait qu'elle semble prendre la question de l'inflation à bras le corps, on relève un autre fait important, relève John Plassard, de Mirabaud Banque. Le resserrement quantitatif ("quantitative tightening") a en effet commencé hier, et dès lors la Fed cessera de réinjecter sur le marché le produit d'une première tranche de 15 milliards de dollars de bons du Trésor arrivant à échéance, une première depuis le lancement de son programme d'achat d'obligations aux premiers jours de la pandémie.

Sur le thème de l'inflation, le gouvernement Biden tente le tout pour le tout pour faire baisser les prix avant les élections de mi-mandat de novembre. Parmi les options envisagées figurerait la possibilité d'annuler une partie des droits de douane que l'ancien président Donald Trump a imposés aux produits chinois, dans l'espoir d'atténuer la hausse des prix la plus rapide depuis 40 ans.

Maintenant que la Fed met le pied sur l'accélérateur pour augmenter les taux plus rapidement, la BCE et les autres banques centrales doivent rattraper la Fed, souligne Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote. Sinon, le renforcement du dollar américain rendrait les importations des autres pays, en particulier les importations d'énergie et de matières premières, beaucoup plus chères qu'elles ne le sont déjà.

Au programme de l'après-midi figurent l'activité manufacturière dans la région de Philadelphie et les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis, qui pourraient animer la séance cet après-midi.

A 8h, le SMI avant-Bourse calculé par Julius Bär reculait de 0,25% à 10'756,24 points. Sur les vingt titres de l'indice SMI, seuls deux étaient dans le rouge, contre 18 qui s'appréciaient.

Roche chutait de 1,9% et entraînait avec lui l'indice phare. Le laboratoire bâlois et son partenaire vaudois AC Immune ont reconnu jeudi l'échec d'un programme clinique dans le domaine de la prévention contre la maladie d'Alzheimer. Ce volet de recherche évaluant le potentiel du crénézumab contre une forme héréditaire de la maladie n'a pas livré de résultats statistiquement probants.

Le seul autre titre en baisse était Swiss Re, qui reculait de 0,4%, et dont UBS a raboté l'objectif de cours.

La tête de classement était occupée par UBS (+0,2%), qui devançait ABB et Credit Suisse (+0,1% chacun).

Sur le marché élargi, Cicor (pas de cours) a relevé ses attentes quant à sa performance semestrielle. Le fabricant neuchâtelois de composants électroniques, qui attendait déjà jusqu'alors une vive croissance, anticipe désormais un bond de ses revenus au premier semestre 2020 de près de 30% en variation annuelle. L'excédent brut d'exploitation devrait aussi s'étoffer.

Meier Tobler (pas de cours) s'attend à une augmentation de ses résultats sur les six premiers mois de l'année. La visibilité étant restreinte pour la seconde partie de l'année, le groupe s'abstient de formuler des perspectives pour tout l'exercice.

Le spécialiste des emballages SIG (pas de cours) a confirmé ses objectifs à moyen terme lors de sa journée des investisseurs et après deux acquisitions finalisées récemment.

Enfin, le développeur et exploitant de destinations de vacances Orascom DH (pas de cours) a annoncé que son recours concernant l'expropriation touchant sa filiale Makadi Heights avait été approuvé par une commission de recours égyptienne.

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