Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la dernière séance de la semaine en net repli - contredisant les signaux avant-Bourse positifs - dans le sillage du recul essuyé la veille. Jeudi, les principaux indices américains ont fini sans tendance claire, alors que la place tokyoïte a clôturé vendredi dans le rouge vif sur fond d'inquiétudes face à la hausse des taux sur le marché obligataire américain.

Wall Street s'est retrouvée tiraillée entre une très forte pression sur les taux d'intérêt américains et des résultats d'entreprises probants, relèvent les experts de Mirabaud Securities.

Le taux des bons du Trésor américains à 10 ans a progressé jeudi soir à son plus haut niveau depuis avril 2014. Parallèlement, le dollar est resté sous pression, perdant du terrain jusqu'à atteindre son plus bas en trois ans par rapport à un panier de devises, souligne CMC Markets.

Au chapitre macroéconomique, on attend dans la matinée les prix à la production industrielle en décembre dans la zone euro, ainsi que l'inflation italienne et les immatriculations de voitures neuves en Allemagne en janvier. Dans l'après-midi suivront aux Etats-Unis les chiffres du chômage et de l'emploi et le moral des ménages en janvier, ainsi que les commandes industrielles de décembre.

Vers 09h25, le Swiss Market Index (SMI) cédait 0,45% à 9247,72 points, le Swiss Leader Index (SLI) lâchait 0,43% à 1521,83 points et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) s'enfonçait de 0,53% à 10'641,99 points. L'ensemble des principales cotations pointait dans le rouge, à l'exception des assureurs Bâloise (+0,1%) et Zurich Insurance (+0,03%), qui parvenaient à peine à garder la tête hors de l'eau.

Les valeurs du luxe Swatch et Richemont disputaient la lanterne rouge au chimiste Lonza (tous à -0,8%), sans nouvelle particulière. Les investisseurs n'ont visiblement pas suivi Jefferies, qui a relevé son objectif de cours et confirmé sa recommandation d'achat. La banque américaine estime que la direction a restauré la confiance dans la stratégie et les perspectives futures.

La volatile Aryzta (-0,6%) a vu son objectif de cours relevé par Goldman Sachs, qui continue toutefois de conseiller de se défaire de l'action du boulanger industriel.

Swiss Re (-0,6%) était également à la peine, après le rabotage de son objectif de cours par Deutsche Bank, qui réaffirme cependant son attachement au titre ("buy"). Le nouvel objectif reflète essentiellement la faiblesse actuelle du dollar.

SGS (-0,5%) poursuit ses emplettes, avec l'acquisition - pour un montant non spécifié - du laboratoire d'analyse allemand TraitGenetics, spécialisé dans le développement et l'analyse de marqueurs moléculaires utilisés dans la recherche sur la sélection végétale.

Les poids lourds pharmaceutique Roche (-0,5%) et Novartis (-0,6%) ont tous deux vu leurs objectifs rabotés, respectivement par Bernstein et HSBC, qui ont cependant confirmé leurs recommandations d'achat pour les deux titres.

Le bon de jouissance Roche avait lourdement chuté jeudi (-2,8%), après des résultats annuels qui avaient laissé les analystes perplexes. Novartis a obtenu du régulateur américain (FDA) le statut de médicament orphelin pour son candidat leniolisib, destiné à traiter une maladie rare se caractérisant par un déficit immunitaire dû à des défauts génétiques.

Le troisième larron Nestlé (-0,6%) pesait également sur l'indice.

Les bancaires Julius Bär (-0,1%) et UBS (-0,2%) évoluaient juste en dessous de la ligne de flottaison, à quelques encablures de Credit Suisse (-0,4%).

Les cycliques LafargeHolcim et ABB (-0,2%) s'en sortaient également mieux que la moyenne.

Sur le marché élargi, le fabricant de semi-conducteurs AMS (+2,3%) a continué sur sa lancée de la veille. Selon des courtiers, le titre ferait l'objet d'achats de couverture après les bons résultats d'Apple, un de ses gros clients.

Le groupe de construction Implenia (+1,8%) a annoncé avoir enregistré une "performance opérationnelle convaincante" au deuxième semestre 2017, après un début d'année difficile qui s'était soldé par une perte nette de 11,9 mio CHF.

L'éditeur zurichois Tamedia (+1,8%) a publié son prospectus d'offre pour le rachat de la régie publicitaire Goldbach (stable). Celle-ci débutera le 19 février et devrait se terminer le 20 mars. L'opération sera considérée comme aboutie en cas d'acceptation supérieure à 50% à l'échéance de l'offre.

A l'autre bout du classement, le motoriste KTM (-0,8%) a confirmé son offre aux actionnaires de sa filiale Pankl Racing, dont il souhaite prendre le contrôle total et faire décoter les titres de la Bourse de Vienne.

Le fabricant de systèmes de micro-traction Belimo (-1,3%) a recruté Markus Schürch, ancien responsable de Landis+Gyr, au poste de directeur financier (CFO).

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