Zurich (awp) - La Bourse suisse est repartie vers le sud jeudi au lendemain d'un net rebond. Après une ouverture négative, le SMI est repassé au vert entre la fin de matinée et le début d'après-midi, sans parvenir à s'y maintenir. Les investisseurs s'inquiètent des retombées de la guerre commerciale menée par le président américain Donald Trump, qui menace désormais l'Europe d'imposer des droits de douane à 200% sur les champagne, vins et autres alcools si les tarifs douaniers de l'UE à venir de 50% sur le whisky américain ne sont pas retirés.

A New York, Wall Street cédait du terrain en matinée, retenue par les nouveaux développements de la guerre commerciale lancée par Donald Trump, malgré des données d'inflation meilleures qu'attendu par les analystes.

"Le marché reste bloqué sur certains points d'achoppement", dont les incertitudes entourant les droits de douane et les perspectives économiques aux Etats-Unis, a écrit dans une note Patrick O'Hare, de Briefing.com.

En Suisse, l'électricité, les produits pharmaceutiques de base et les produits pétroliers sont à l'origine d'une augmentation des prix à la production et à l'importation de 0,3% en février, par rapport à janvier. En comparaison annuelle, un léger fléchissement de 0,1% est enregistré.

Le SMI a terminé en repli de 0,25% à 12'836,19 points, avec un plus bas à 12'790,12 et un plus haut à 12'927,21. Le SLI a abandonné 0,30% à 2074,55 points et le SPI 0,32% à 16'983,21 points. Sur les trente valeurs vedettes, 17 ont reculé, douze avancé et VAT Group a fini stable.

Geberit (+1,1%), Swiss Life et Richemont (chacun +0,7%) et Novartis (+0,6%) ont terminé sur le podium du jour.

Berenberg a relevé l'objectif de cours du titre du spécialiste des installations sanitaires et a confirmé "buy". L'analyste a salué une croissance remarquable l'an dernier, la construction de logements ayant reculé dans de nombreux pays européens. Il part du principe que Geberit a réussi à compenser l'inflation salariale élevée et les coûts de marketing plus importants par des coûts de matériaux plus faibles et une utilisation plus élevée des capacités.

L'assureur-vie publie ses résultats vendredi et les analystes parient sur un bénéfice net de 1,3 milliards de francs suisses.

Nestlé (+0,2%) a également soutenu l'indice, alors que Roche (-1,4%) a pesé.

Le groupe bancaire UBS (-0,1%) a annoncé vouloir racheter un emprunt avant la date prévue. Le total de ces obligations senior remboursables est de 2 milliards d'euros.

ABB (-2,4%) a fini lanterne rouge, derrière Straumann (-2,0%) et Sandoz (-1,7%). Ce dernier a levé 400 millions de francs suisses en deux tranches avec échéances à 3 et 8 ans et des taux à 1,250% et 1,750%.

Sur le marché élargi, le fabricant de turbocompresseur Accelleron (-1,4%) a étoffé ses ventes pour la première fois au-delà du cap du milliard de dollars, l'an dernier et a vu son bénéfice net décoller de 63,1% au regard de 2023 à 179,4 millions. Un dividende rehaussé de 47% à 1,25 franc par action récompensera les actionnaires.

Le spécialiste de la publicité en extérieur APG SGA (+8,1%) a amélioré sa rentabilité, alors que les recettes ont patiné. Les actionnaires profiteront d'un dividende relevé d'un franc à 12 francs suisses, qui devrait constituer le plancher en matière de reversement pour les années à venir.

Le pharmacien en ligne DocMorris (-28,7%) est parvenu à endiguer en 2024 la perte nette de ses activités poursuivies, alors que les ventes se sont légèrement accrues. La croissance devrait se poursuivre cette année.

Le groupe saint-gallois Inficon (-9,4%) a généré des recettes stables en 2024, après un quatrième trimestre où la croissance a repris du poil de la bête. La rentabilité a nettement augmenté, ce qui devrait permettre aux actionnaires de toucher un dividende relevé.

L'équipementier d'entrepôts et de centres de tri Interroll (+7,4%) 'est pas parvenu à améliorer sa rentabilité l'année dernière, dans un contexte de baisse des recettes et de demande en berne. La bénéfice net s'est tassé de 5,7% sur un an à 62,5 millions de francs suisses. Le conseil d'administration propose toutefois le versement d'un dividende inchangé de 32 francs suisses par action.

Le fabricant de machines et de composants textiles Rieter (-5,6%) a vu ses bénéfices plonger l'an dernier et s'attend à ce que les ventes demeurent à un niveau "exceptionnellement bas" cette année. Dans ce contexte, le dividende sera abaissé de trois à deux francs suisses par action.

L'établissement liechtensteinois VP Bank (-2,4%) a essuyé une chute de son bénéfice net en 2024. Il a plongé de 58,2% sur un an à 18,5 millions. Le dividende sera revu à la baisse, a indiqué l'établissement.

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