Zurich (awp) - La Bourse suisse a bouclé dans le rouge mercredi une séance qui avait pourtant bien débuté, à l'instar de ses homologues européennes. Après une entame dans le vert, le SMI des valeurs vedettes a rapidement pris le chemin de la cave et malgré plusieurs tentatives de rebond, n'est pas parvenu à reconquérir la marque symbolique des 11'500 points.

L'après-midi aura été marqué par la séance de montagnes russes de Credit Suisse, passé en quelques minutes de la dernière à la première place du classement.

Les principaux indices de Wall Street ont débuté la séance dans le rouge, après les alertes sur la croissance envoyées par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Cette dernière anticipe un net recul de la croissance mondiale - 3% contre 4,5% en décembre dernier - et une flambée de l'inflation cette année. "Le monde paiera un lourd prix à la guerre russe contre l'Ukraine", avertit sa cheffe économiste Laurence Boone, précisant que "ce recul est une conséquence directe de la guerre".

"L'ambiance continue d'être extrêmement volatile, exposée aux fluctuations des perspectives d'inflation sur fond de craintes que les banques centrales puissent surréagir en combattant la hausse des prix et que cela n'entraîne des risques pour la croissance économique", observe Michael Hewson de CMC Markets.

Jeudi, la Banque centrale européenne (BCE) fera le point à l'issue de sa réunion de politique monétaire. La plupart des observateurs s'attendent à la fin du programme de rachat d'actifs et annonce à l'avance la sortie des taux négatifs d'ici septembre.

En Suisse, le taux de chômage a diminué à 2,1% en mai, après 2,3% en avril, retrouvant les valeurs de septembre 2019.

Le Swiss Market Index (SMI) a reculé de 0,58% à 11'467,39 points, oscillant entre un plus haut à 11'549,67 points et un plus bas à 11'411,43 points. Le Swiss Leader Index (SLI) a lâché 0,77% à 1791,73 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) a perdu 0,62% à 14'708,64 points. Sur les 30 principales cotations, 24 ont perdu du terrain et six en ont gagné.

Après avoir tenu la lanterne rouge une bonne partie de la séance, Credit Suisse (+3,8%) a terminé sur la première marche du podium. La banque a lancé un énième avertissement sur résultats, prévenant que l'exercice 2022 "restera une année de transition". Dans l'après-midi, le cours s'est brusquement redressé suite à des rumeurs de reprise par l'américain State Street relayées par le blog financier Inside Paradeplatz, que la direction de Credit Suisse a refusé de commenter.

Les concurrents UBS (-2,6%) et Julius Bär (-2,1%) sont restés dans le rouge.

ABB (-1,3%) a fait les frais de rumeurs relayées par la Börsen-Zeitung allemande, selon lesquelles son actionnaire Cevian Capital aurait réduit sa participation à 3%. La société d'investissement entrée au capital en été 2015 avait porté sa participation à 6% et dispose depuis 2017 d'un représentant au conseil d'administration.

Swisscom (-0,8%) s'est vu confirmer par Tribunal administratif fédéral (TAF) une amende de 71,8 millions de francs suisses infligée en 2016 pour abus de position dominante dans le domaine des retransmissions télévisées d'évènements sportifs.

Apple a été débouté par la justice européenne au sujet du slogan publicitaire "Tik different" de Swatch (-0,5%).

Kühne+Nagel (-7,3%) a terminé en dernière position, derrière UBS et Schindler (-2,5%). L'industriel lucernois a vu sa recommandation dégradée à "reduce", après "hold" par HSBC, qui met en avant la complexité de certains produits et les chaînes d'approvisionnement.

Les poids lourds ont fini en ordre dispersé, Nestlé (-1,3%) pesant sur la cote, alors que les pharma Novartis (-0,2%) et Roche (+0,3%) ont atténué le repli du marché.

Le dernier nommé a obtenu de la Commission européenne l'autorisation de commercialiser le Lunsumio, un nouveau type d'immunothérapie destiné aux personnes atteintes d'un lymphome folliculaire récidivant ou réfractaire. Mardi soir, l'Agence américaine des médicaments (FDA) avait autorisé le Cellcept pour la transplantation du coeur ou du foie chez les enfants.

Du côté du marché élargi, Aryzta (-1,0%) a formulé des objectifs à moyen terme à l'occasion de sa journée des investisseurs. Le boulanger industriel vise notamment à l'horizon 2025 une croissance organique comprise entre 4,5% et 5,5%.

Burckhardt Compression (-0,9%) ne profitait pas de la concrétisation de ses ambitions sur son exercice décalé 2021/22, clos fin mars. L'industriel winterthourois table pour l'année en cours sur un retour de la croissance, même si l'abandon des affaires avec la Russie risque de brider l'évolution de la rentabilité opérationnelle.

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