Zurich (awp) - La Bourse suisse peinait à rebondir vendredi en fin de matinée, sur fond de craintes d'une escalade des tensions commerciales. Le soutien pourrait venir des Etats-Unis, où la paralysie budgétaire - le redouté "shutdown" - devrait être évité avant minuit. Quelques résultats d'entreprises et indicateurs macroéconomiques animaient l'actualité de cette fin de semaine.

"L'ordre mondial des 30 dernières années a été remanié en quelques semaines, il continuera à évoluer à un rythme inimaginable", subodore Michael Strobaek de la banque Lombard Odier. 

"Hier, la guerre commerciale a connu une nouvelle escalade", commente Ipek Ozkardeskaya de Swissquote. Le président américain Donald Trump a menacé de taxer à 200% les vins et autres boissons alcoolisées européennes si les tarifs douaniers de 50% annoncés par Bruxelles sur le whisky américain en réaction aux taxes de 25% sur l'acier et l'aluminium n'étaient pas abandonnés. "Avec la montée des tensions commerciales et l'incertitude qui pèse sur le climat des affaires, le risque d'une perturbation économique plus importante se profile des deux côtés de l'Atlantique", souligne John Plassard de Mirabaud Banque.

"Pour les investisseurs, filtrer le bruit est la seule voie à suivre", note encore Michael Strobaek.

Jouant plus que jamais son rôle de valeur refuge, l'or flirtait toujours vendredi avec le seuil de 3000 dollars l'once, atteignant des records historiques.

Sur le front macroéconomique, se démarquent la baisse surprise du PIB britannique en janvier de 0,1% et l'inflation demeurée stable en Allemagne et en France le mois dernier, respectivement à 2,3% et 0,8%. Figure encore à l'agenda la confiance du consommateur en mars selon l'Université du Michigan.

Vers 10h35, le SMI reculait de 0,17% à 12'814,19 points, tandis que le SLI ne perdait plus que 0,03% à 2073,91 points. Le SPI lâchait 0,13% à 16'961,45 points. Sur les trente valeurs vedettes, treize perdaient du terrain, seize progressaient et Geberit se maintenait à l'équilibre.

Swiss Life (-4,1%) tenait toujours la lanterne rouge, après la publication de ses résultats annuels. Le spécialiste de la prévoyance a nettement amélioré sa rentabilité l'an dernier et relevé son dividende, dépassant même quelque peu les attentes du consensus. De l'avis de Vontobel, il aurait même pu battre davantage les pronostics.

Les trois poids lourds lestaient également l'indice, le bon Roche (-0,5%) résistant un peu mieux que l'autre géant pharma Novartis (-1,0%), ou Nestlé (-0,6%).

A l'autre bout du tableau figurait Adecco (+3,5%), dopé par un relèvement de son objectif de cours par Exane BNP Paribas.

Sur le marché élargi, les investisseurs plébiscitaient l'éditeur Orell Füssli (+1,9%) pour sa performance annuelle, progressant à tous les niveaux l'an dernier et gratifiant ses actionnaires d'un dividende relevé.

Straumann (+1,6%) récoltait les faveurs de Bernstein SG qui reprend la couverture du titre avec une recommandation à "outperform" et un objectif de cours à 160 francs suisses, confiant pour la croissance future du fabricant d'implants dentaires.

Le logisticien Kühne+Nagel (+1,4%) semblait profiter, lui, d'un relèvement de sa recommandation et de son objectif de cours par Kepler Cheuvreux, respectivement à "buy", contre "hold", et à 250 francs suisses contre 230 francs suisses.

A l'inverse, Galenica s'enfonçait toujours plus (-5,9%) après s'être vu recaler par UBS à "neutral" contre "buy" précédemment, avec un objectif de cours ramené de 83,50 à 83 francs suisses. Le grossiste en médicaments et exploitant de pharmacies va au-devant de risques avec les différents changements de législation attendus, selon l'analyste de la banque aux trois clés.

Galderma perdait le peu de terrain gagné à l'ouverture (-1,7%). Le laboratoire cosmétique et dermatologique a simultanément placé trois emprunts, en euros et en francs suisses, levant notamment 500 millions d'euros sur cinq ans à un taux d'intérêt de 3,5%.

rr/fr