Genève (awp) - La Bourse suisse ne parvenait pas à quitter la zone négative vendredi à l'approche de la mi-journée, à l'instar des autres places européennes, rattrapées par les craintes d'escalade du conflit commercial. L'ambiance sur les marchés en cette fin de semaine oscille entre prises de bénéfices et déception.
"Les banquiers centraux baignent dans l'incertitude des taxes douanières et des implications économiques de la guerre commerciale qui s'intensifie rapidement", observe Ipek Ozkardeskaya de Swissquote. La Réserve fédérale américaine (Fed) a maintenu ses taux inchangés, tout comme la Banque d'Angleterre (BoE), tandis que la Banque nationale suisse (BNS) a encore abaissé son taux directeur, le ramenant à 0,25%.
"L'incertitude autour des politiques économiques de Donald Trump alimente une détérioration du sentiment des consommateurs et renforce les risques de récession, déjà visibles à travers le ralentissement des ventes au détail et l'augmentation des licenciements", pointe John Plassard de Mirabaud Banque.
Outre les menaces douanières qui devraient se concrétiser le 2 avril, la confusion ambiante est aussi nourrie par "l'espoir que l'Europe puisse enfin se réveiller après le vote historique en Allemagne pour lever le frein à l'endettement", ajoute l'expert.
Ce paquet de plusieurs centaines de milliards d'euros affectés à la défense et l'économie adopté en début de semaine pourrait aider l'Europe à atténuer quelque peu les effets de la guerre commerciale menée par Washington, note Mark Dowding chez RBC BuleBay Asset Management.
Mais il pourrait aussi en fin de compte se traduire, du moins partiellement, par un renchérissement des prix et doper davantage l'inflation que la croissance, craint Jörg Krämer, économiste à la Commerzbank. Un vote final est attendu ce jour au Bundesrat.
De manière générale, l'appétit des investisseurs pour les actions européennes pourrait commencer à diminuer au deuxième trimestre, les marchés ayant d'ores et déjà intégré la plupart de ces dépenses, ajoute encore Ipek Ozkardeskaya.
Au chapitre macroéconomique, l'inflation au Japon en février a moins ralenti qu'attendu. En France, le climat des affaires a légèrement progressé pour le troisième mois consécutif. A l'agenda figure encore la confiance du consommateur en zone euro.
Vers 10h40, l'indice phare SMI reculait de 0,38% à 13'047,81 points, le SLI perdait 0,56% à 2104,32 points et l'indice élargi SPI 0,38% à 17'250,32 points. Sur les trente valeurs vedettes, cinq seulement gagnaient du terrain.
Swisscom prenait la tête du classement (+1,1%), suivi de Sandoz (+0,6%), tandis que le mastodonte pharmaceutique Roche (bon +0,7%) complétait le podium.
Après avoir perdu du terrain en tout début de séance, les autres poids lourds évoluaient désormais autour de l'équilibre. Nestlé s'est vu rétrograder par la Banque Royale du Canada qui a abaissé sa recommandation à "sector perform", contre "outperform" précédemment. Novartis, de son côté, a obtenu de l'Agence sanitaire américaine (FDA) une nouvelle homologation pour son médicament hématologique Fabhalta, dans l'indication contre la néphropathie glomérulaire à dépôts de C3 (C3G).
A l'autre bout du tableau et sans nouvelle particulière Straumann (-1,7%) et Sika (-2,3%) creusaient leurs pertes, tout comme Adecco (-3,5%) qui tenait toujours la lanterne rouge provisoire.
Sur le marché élargi, SoftwareOne se contractait de 1,8%. L'entreprise a nommé à sa présidence Till Spillmann, déjà membre du conseil d'administration, à la place d'un des cofondateurs, Daniel von Stockar.
Autre nomination au sein du laboratoire dermatologique et esthétique Galderma (-0,5%) qui propose Oliveira Marques au poste d'administrateur, tandis que les autres membres sont tous candidats à leur réélection.
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