Zurich (awp) - La Bourse suisse restait sur la défensive lundi à l'approche de la mi-journée. La saison des résultats marque une courte pause, avant d'embrayer sur une ribambelle de grands noms de la place zurichoise. Les décisions de politique monétaire de banques centrales cadenceront aussi la semaine.

"Sur le front conjoncturel, la Réserve fédérale (Fed), la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d'Angleterre (BoE) livreront leurs derniers verdicts en matière de politique monétaire entre mercredi et jeudi, égraine Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Banque. L'analyste émet des doutes sur une hausse de plus de 25 points de base du taux directeur de la Fed, mais souligne que Christine Lagarde pourrait bien annoncer un ajout de 50 pb à celui de la BCE.

"Les perspectives économiques britanniques sont tellement moroses que (Andrew) Bailey ne pourra pas tirer une rafale de 50 pb de hausses dans le mille, comme Madame Lagarde", tacle l'experte de l'établissement glandois.

L'agenda des sociétés en Suisse ne sera pas en reste, avec la publication prévue des résultats 2022 de cinq des principales valorisations boursières. UBS ouvrira le bal mardi, suivi le lendemain par Novartis. Roche, ABB, ainsi que Julius Bär alimenteront un feu d'artifice jeudi.

Dans l'immédiat, Berlin vient de reconnaître que l'économie allemande avait fini par plier sur la fin de l'année dernière. Le moteur économique de l'Europe termine néanmoins l'exercice 2022 avec une croissance de 1,8%.

A 11h00, le Swiss Market Index (SMI) égarait 011% à 11'319,42 points, le Swiss Leader Index (SLI) 0,40% à 1770,86 points et le Swiss Performance Index 0,19% à 14'524,52 points. Les valeurs défensives assumaient peu ou prou leurs statut, mais demeuraient marginalisées du bon côté de l'équilibre.

"La confiance dans les actifs risqués demeure solide et les investisseurs n'anticipent pas de vague de retrait cette semaine, même si l'incertitude gagne un peu de terrain", relève Pierre Veyret, analyste technique chez Activtrades.

L'opérateur historique de télécommunications Swisscom (+0,4%) avait cédé la barre du SMI au paquebot alimentaire Nestlé (+0,6%). Le mastodonte pharmaceutique Novartis (+0,3%) contrastait avec son concurrent Roche (-0,2%), visiblement handicapé par un commentaire peu amène de Berenberg.

Le chimiste verniolan des arômes et parfums Givaudan, ainsi que le géant des soins oculaires Alcon (+0,1% chacun) faisaient aussi figure de rescapés, quand Zurich Insurance (stable) s'accorchait au radeau.

Les grandes banques prenaient l'eau. Si UBS égarait 0,3%, Credit Suisse lâchait déjà 0,5% et Julius Bär 0,8%.

En queue d'indice, le gestionnaire d'actifs Partners Group (-1,3%) a vu son titre recalé à "hold" par Deutsche Bank, qui rabote au passage l'objectif de cours. La lanterne rouge revenait toutefois à l'équipementier de l'industrie chirurgico-dentaire Straumann (-3,2%), sans indication particulière.

Sur le marché élargi, le sous-traitant pharmaceutique Polypeptide cédait 6,9% suite au départ impromptu de son directeur général Raymond de Vré. La société d'investissements dans le domaine de la santé HBM Healthcare Investments (-3,0) a annoncé la mise en retrait de son patron, pour raisons de santé.

L'équipementier d'entrepôts et centres de tri Interroll (+2,9%) a profité d'un effet de rattrapage l'an dernier, qui semble s'être essoufflé depuis. Le développeur de destinations de vacances Orascom DH (+0,5%) a étoffé ses ventes immobilières en 2022 et revendique un rétablissement de la fréquentation de ses hôtels.

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