Paris (awp/afp) - Les cours des actions sur les marchés mondiaux repartaient à la baisse mercredi, les investisseurs s'inquiétant de nouveau des perspectives économiques après des résultats d'entreprises décevants, soulignant le contexte difficile avec la forte inflation.

Wall Street évoluait en forte baisse, après un bon début de semaine. Le Nasdaq perdait 3,31%, le S&P 500 2,83% et le Dow Jones 1,41% vers 15H55 GMT.

Cela entraînait les marchés européens: après une ouverture en petite hausse, Paris a reculé de 1,20%, Londres de 1,07% et Francfort de 1,26%. A Zurich, le SMI a perdu 1,29%.

Après un rebond mardi, le sentiment des investisseurs s'est retourné, avec des publications d'entreprises montrant l'impact de l'inflation sur leurs comptes.

La chute spectaculaire de l'action des supermarchés Target à Wall Street (-24,61%) --une amplitude de dépréciation rare dans le secteur de la distribution-- retenait toute l'attention des investisseurs car elle montrait combien la hausse des prix commence à peser sur la consommation et les profits des entreprises.

En zone euro, l'inflation s'est stabilisée à 7,4% sur un an en avril, un niveau qui reste bien supérieur à l'objectif de 2% de la Banque centrale européenne (BCE). Au Royaume-Uni, elle a bondi à 9% en avril sur douze mois, un record en 40 ans.

Aux États-Unis, le président de la banque centrale américaine Jerome Powell a rappelé mardi que son institution devra agir de manière "plus agressive" si l'inflation américaine ne décélère pas assez rapidement.

"La Réserve fédérale américaine visant désormais un atterrissage en douceur qui ressemble beaucoup à l'étape précédant une récession, il est peut-être temps de boucler sa ceinture et de se préparer à une année très mouvementée", a prévenu Craig Erlam, analyste d'Oanda.

La Réserve fédérale (Fed) a commencé en mars à relever ses taux directeurs afin de faire ralentir l'inflation, qui est au plus haut depuis 40 ans aux États-Unis. De nouvelles hausses devraient être décidées lors des deux prochaines réunions de la Fed, mi-juin et fin juillet.

La distribution en difficulté ___

Outre Target, l'enseigne de magasins Lowe's, spécialisée dans l'aménagement de la maison, était sanctionnée par les investisseurs (-4,80%), après avoir annoncé aussi des résultats mitigés avec un recul des ventes trimestrielles de 3%.

A Londres, Ocado a plongé de 9,05%, Tesco a perdu 4,38%, Marks & Spencer 4,20%, JD Sports 5,42%.

En France, Carrefour a aussi constitué la plus forte baisse de l'indice CAC 40 (-4,42%).

Intention de rachat chez Siemens Energy ___

Le groupe allemand Siemens Energy a annoncé mercredi son intention de racheter la totalité des actions manquantes de sa filiale à problèmes Siemens Gamesa (+12,81%), spécialiste de l'éolien, en vue de la retirer de la Bourse. Le titre Siemens Energy progressait de 1,16%.

Les autres valeurs du secteur ont aussi progressé à l'instar de EON (+1,78%), RWE (+3,15%) ou Engie (+0,91%).

Le dollar reste fort ___

Les doutes sur la croissance mondiale affectaient le pétrole, qui basculait dans le rouge. Vers 15H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet reculait de 1,71% à 110,03 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin grimpait quant à lui de 1,68% à 110,52 dollars.

Le dollar américain repartait en hausse mercredi avec l'aversion du marché pour le risque, la livre britannique souffrant particulièrement après avoir bondi la veille. Vers 13H30 GMT, la livre perdait 0,73%, à 1,2402 dollar.

L'euro s'effritait de 0,40% à 1,0507 dollar.

Le bitcoin perdait 3,88% à 28.920 dollars.

afp/rp