Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes majoraient leurs gains vendredi à mi-séance, encouragées par l'ouverture prometteuse de Wall Street, même si des questions demeurent quant à l'analyse à retenir de l'inflation qui accompagne cette reprise.

L'Europe continuait sur sa lancée après avoir emboîté le pas à l'Asie dès l'ouverture, toutes deux fortifiées par le rebond de Wall Street la veille. Les investisseurs semblent profiter des baisses récentes pour faire des affaires.

Vers 11H35 GMT, Francfort accentuait ainsi son avance (+0,75%) à l'instar de Paris (+0,88%), Londres (+0,70%) et Milan (+0,79%), en plein coeur d'un long week-end de l'Ascension. A Zurich, le SMI gagnait 0,53%.

A New York, les principaux indices devaient confirmer leur rebond. Les contrats à terme signalaient une hausse de 0,43% pour le Dow Jones et de 0,96% pour le Nasdaq avant l'ouverture.

Depuis jeudi, le repli du taux américain à dix ans soutenait la remontée des indices actions. Il s'affichait vendredi à 1,64% contre 1,66% jeudi soir.

Les acteurs du marché continuent toutefois de se demander si les banques centrales ne vont pas être contraintes d'interrompre leur politique monétaire ultra-accommodante au vu de l'accélération de l'inflation.

"Ce qui ne manquera pas de peser à la hausse sur les taux d'intérêt des obligations d'Etat, qui ont déjà nettement augmenté au cours des dernières semaines", relève Marc Touati, directeur du cabinet Acdefi.

En attendant, "le marché devrait encore bénéficier de cette abondance de liquidités dans des économies développées qui rebondissent en sortant progressivement de la crise sanitaire", observe Sebastian Paris Horvitz, stratégiste chez LBPAM.

Pour lui, "tant qu'il n'y a pas de pression généralisée sur les salaires l'inflation restera faible", mais "les mois qui viennent pourraient venir changer cette logique".

D'autant que la guerre des salaires a commencé aux Etats-Unis, où les entreprises peinent à attirer la main-d'oeuvre dans certains secteurs.

Après avoir pris connaissance cette semaine de l'inflation qui a augmenté plus que prévu aux Etats-Unis, que ce soit pour les prix à la consommation ou les prix à la production, les investisseurs vont se concentrer désormais sur les statistiques d'activité du mois d'avril.

Dans l'après-midi, les ventes au détail et les chiffres de la production industrielle pour avril aux Etats-Unis seront particulièrement scrutés dans un contexte de forte progression de la demande.

Le secteur pétrolier accroît son rebond ___

Les valeurs pétrolières profitaient de la remontée des cours du brut vendredi. A Londres, BP gagnait 0,54% à 309,85 pence et Royal Dutch Shell (action " B ") 0,91% à 1.337,20 pence. A Paris, le géant Total accentuait son avance (+1,21% à 39,29 euros).

Le secteur minier fait encore grise mine ___

Les valeurs minières souffraient toujours du fort repli du prix des matières premières comme le cuivre et le minerai de fer après leurs récents records. BHP perdait 1,35% à 2.221 pence et Rio Tinto 2,09% à 6.172,00 pence. En revanche à Paris, ArcelorMittal redressait la tête (+0,77% à 26,91 euros).

Adidas possiblement convoité ___

Le titre Adidas montait de 2,86% à 286,55 euros. Selon le New York Post, qui s'appuie sur une source anonyme, le groupe américain Authentic Brands a déposé une offre de plus d'un milliard de dollars pour la marque déficitaire Reebok dont le groupe allemand cherche à se séparer.

Perte pour Atlantia ___

A Milan, le titre du groupe autoroutier et aéroportuaire italien Atlantia, contrôlé par la famille Benetton, reculait de 1,42% à 15,66 euros. Le groupe a annoncé jeudi avoir essuyé une perte de 67 millions d'euros au premier trimestre sous l'effet des restrictions à la mobilité imposées en raison de la pandémie de coronavirus.

Le pétrole et le bitcoin remontent ___

Après avoir fortement reculé jeudi, les prix du pétrole se redressaient vendredi matin.

Vers 11H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet prenait 1,39% à 68 dollars à Londres.

A New York, le baril américain de WTI pour le mois de juin s'adjugeait 1,33% à 64,67 dollars.

L'euro montait de 0,27% face au billet vert, à 1,211 dollar.

Le bitcoin reprenait des couleurs, s'échangeant à 50.663 dollars, en hausse de 2,74%. Il était tombé la veille à 46.045,10 dollars, une première depuis le 1er mars, prenant de plein fouet l'annonce par Elon Musk, patron du fabricant de véhicules électriques Tesla, que son entreprise n'accepterait plus la cryptomonnaie comme moyen de paiement.

afp/rp