Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales sont globalement attentistes avant la publication des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, à l'exception de Paris qui grimpe nettement, portée par des espoirs de sortie de crise politique en France. Les valeurs du luxe performent.

Vers 12h30, le CAC 40 prenait 1,20%, surnageant par rapport aux autres places européennes. Londres restait immobile (-0,01%) et Francfort prenait 0,14%. Quant à la Bourse suisse, elle voyait son indice vedette SMI céait vers 12h55 0,14%.

Les investisseurs continuent de réévaluer à la baisse leurs estimations de l'ampleur des conséquences de la crise provoquée par la censure mercredi du gouvernement de Michel Barnier. "Bien que l'élaboration d'un nouveau budget soit une entreprise difficile, les instances du gouvernement français peuvent reconduire le budget 2024 mois après mois en 2025, et il n'y a pas de risque de shutdown comme aux Etats-Unis", commente Kathleen Brooks, de XTB.

"Il n'y a pas eu de psychodrame boursier après la censure. La réalité, c'est que le marché a parfaitement intégré qu'une crise de la dette en France est un scénario fantaisiste", a estimé Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM. Une impression qui s'est renforcée vendredi: le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure s'est dit vendredi prêt à discuter avec les macronistes et la droite sur la base "de concessions réciproques", pour former un nouveau gouvernement qui aurait un "contrat à durée déterminée".

Dans ce contexte, le taux d'emprunt français reculait vers 11H20, à 2,87%, contre 2,89% la veille en clôture. L'écart avec son équivalent allemand, baptisé "spread", poursuivait aussi son tassement, à 0,75 point, après avoir frôlé 0,90 point en début de semaine.

Aux Etats-Unis, les contrats d'avant-séance laissaient eux présager une ouverture à l'équilibre. Les investisseurs attendent la publication du rapport mensuel du ministère du Travail, vers 13H30 GMT, qui doit offrir à la Fed un aperçu de l'état de l'économie américaine avant la réunion de politique monétaire de l'institution les 17 et 18 décembre.

Ce critère est devenu un des paramètres les plus scrutés pour déterminer la suite de la politique monétaire de l'institution. "Si les données sont plus fortes que prévu, les récentes remarques pour l'instant ignorées (par les marchés NDLR) du président de la Fed Jerome Powell (...) reviendront à la une et pourraient gâcher l'humeur", a souligné Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Lors d'une discussion au siège du New York Times mercredi, M. Powell a qualifié l'économie américaine de "remarquablement forte", avec une croissance "plus forte que prévu", imposant à l'institution d'être "prudente" dans sa politique d'abaissement des taux.

Vers 12h20, l'emprunt américain à dix ans restait lui stable, à 4,18%, au même niveau que la veille. Le dollar était lui aussi immobile, perdant 0,02% face à la monnaie unique européenne, à 1,0577 dollar pour un euro.

Le Nikkei de Tokyo a redoublé de prudence dans ce contexte, perdant 0,77% en clôture. En Chine, les indices ont gagné du terrain. Hong Kong a pris 1,56% et Shanghai 1,05%.

Les investisseurs asiatiques sont optimistes alors qu'une importante conférence économique doit se tenir la semaine prochaine en Chine, qui devrait donner plus de détail sur les plans de Pékin pour relancer la croissance.

Le secteur du luxe bénéficiait de cette dynamique: vers 12h20 à Paris, Kering prenait 5,05%, LVMH 2,68% et Hermes 3,38%. A Londres, Burberry grimpat de 3,21% l'italien Montcler s'envolait de 5,04%. A la Bourse suisse, Richemont bondissait de 2,2% et Swatch Group de 1,9%.

L'assureur britannique Direct Line Insurance grimpe de plus de 7% à Londres, après avoir accepté une possible offre de rachat à 3,6 milliards de livres (4,3 milliards d'euros) de son concurrent et compatriote Aviva.

Le bitcoin se replie

Le bitcoin reprend son souffle, après avoir pulvérisé la veille la barre des 100.000 dollars pour la première fois de son histoire, puis dépassé dans la foulée le palier des 102'000 dollars. Vers 12h20, l'actif numérique phare s'échangeait à 98'026 dollars (-1,01%).

Sur le marché du pétrole, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain reculait de 0,95% à 67,65 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord perdait 0,93% à 71,42 dollars.

afp/vj