Paris (awp/afp) - Les crainte d'une récession ont été renforcées par la publication d'une contraction du PIB américain plus forte que prévu au premier trimestre, mais les Bourses mondiales résistaient mercredi.

La Bourse de New York a ouvert en baisse mais réussissait à garder la tête hors de l'eau. L'indice Dow Jones gagnait 0,37%, le S&P 500 0,08% et le Nasdaq cédait 0,08% vers 14H30 GMT.

L'Europe boursière avait réduit ses pertes en milieu de séance après la publication d'une baisse de l'inflation en juin en Allemagne. Paris reculait de 0,85%, Francfort de 1,60%, Milan de 0,99%, mais Londres avançait de 0,06%. A Zurich, le SMI ne cédait plus que 0,09%.

Les investisseurs naviguent dans des eaux troubles depuis plusieurs mois, se débattant à contre-courant face à l'inflation et au ralentissement de l'activité économique.

Sur le premier aspect, la hausse des prix a ralenti pour la première fois depuis janvier en Allemagne en juin, atteignant 7,6% sur un an, mais c'est principalement dû aux mesures temporaires mises en place par le gouvernement pour alléger la facture énergétique des ménages.

Sur un mois, les prix sont quasi stables, à 0,1%.

Concernant l'activité économique, il semble de plus en plus inévitable de la voir amputée dans les mois à venir.

C'est déjà le cas aux Etats-Unis où le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 1,6% en rythme annualisé au premier trimestre, soit un peu plus que ce qui avait été initialement annoncé (-1,4% en avril).

Le changement du PIB par rapport aux estimations précédentes "reflète une révision à la baisse des dépenses de consommation personnelles et des dépenses du gouvernement fédéral", remarque le département du Commerce dans un communiqué.

La nette détérioration mardi d'un indicateur de confiance des consommateurs américains pèse de plus sur le moral des investisseurs.

Pour les analystes d'Indosuez Wealth Management, "les prévisions de croissance mondiale en 2022 restent très incertaines" et s'orientent vers "une quasi-stagnation des trimestres à venir".

Face à ces défis, les marchés s'attachent aux déclarations des banquiers centraux comme à des bouées. Leur délicat numéro d'équilibriste entre la lutte contre l'inflation et le ralentissement de l'activité économique sera encore à l'ordre du jour du Forum annuel de la banque centrale européenne à Sintra (Portugal), où Christine Lagarde et le président de la Fed Jerome Powell doivent prendre la parole.

Le voyage dégringole ___

Les actions du secteur du voyage chutaient dans le sillage de la dégringolade de Carnival (-15,05% à New York), pénalisé par une note des analystes de Morgan Stanley selon Bloomberg.

A Paris, Air France-KLM perdait 3,33% et Accor 5,14%. A Londres Easyjet lâchait 4,98%, TUI 5,42% et Lufthansa 4,14% à Francfort. A New York, Royal Caribbean (-9,22%) ou Norwegian Cruise (-8,82%) étaient entrainés aussi.

H&M DÉPASSE LES ATTENTES ___

Le géant de l'habillement suédois Hennes & Mauritz (H&M) a annoncé mercredi un bénéfice net et des ventes en hausse et supérieurs aux attentes au deuxième trimestre, grâce à une bonne performance des achats en ligne comme en magasin, avec un bénéfice net en hausse de 33%, à environ 3,7 milliards de couronnes suédoises (environ 345 millions d'euros). Le titre prenait 2,53%.

Après des chiffres faisant état de baisse des ventes en Angleterre, lors de son premier trimestre, la chaîne britannique spécialisée dans le discount B&M prenait 1,82%. Elle a confirmé des objectifs pour 2023, tels qu'indiqués fin mai.

Du côté du pétrole et des devises ___

Le pétrole s'orientait en hausse avant la réunion des pays exportateurs de pétrole de l'Opep+ jeudi, dans un contexte de demande solide et de menaces sur l'approvisionnement dans plusieurs pays producteurs.

Vers 14H15 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août montait de 1,64% à 119,98 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois prenait quant à lui 1,54% à 113,48 dollars.

L'euro chutait de 0,33% à 1,0484 dollar.

Le franc suisse gagnait 0,80% face à l'euro et atteignait la parité avec la monnaie unique européenne pour la première fois depuis mars dernier.

Le bitcoin reculait de 0,66% à 20.111 dollars.

afp/rp