New York (awp/afp) - L'atmosphère s'est détendue jeudi sur les marchés qui ont repris du poil de la bête en Europe et à Wall Street, au lendemain d'une séance houleuse qui avait vu plonger les actifs risqués et particulièrement les cryptomonnaies.

Après de nets replis la veille, les Bourses européennes ont rebondi nettement: Francfort a repris 1,70%, Paris 1,29%, Londres 1% et Milan 0,88%. A Zurich, le SMI a gagné 0,97%.

A la Bourse de New York, le Dow Jones a avancé de 0,56%, le Nasdaq de 1,77% et le S&P 500 de 1,06%, après trois séances consécutives de baisse.

"Les marchés européens ont rebondi fortement, mettant de côté les préoccupations de la veille concernant la volatilité des cryptomonnaies et la position des Banques centrales sur l'inflation", constate Michael Hewson, analyste pour CMC Markets.

Au lendemain de la publication d'un compte-rendu de la Réserve fédérale américaine (Fed), où commence à poindre le débat d'une future réduction du soutien monétaire de la Banque centrale américaine, les investisseurs s'estimaient rassurés par des indicateurs sans éclat qui ne plaident pas en faveur d'un changement imminent de politique.

L'activité manufacturière dans la région de Philadelphie (nord-est des Etats-Unis), perçue comme un baromètre de l'évolution de l'économie américaine, a ralenti plus fortement qu'escompté en mai, nuançant la force de la reprise en cours.

Et si les inscriptions hebdomadaires au chômage ont continué à reculer plus que prévu début mai aux États-Unis, atteignant leur plus bas niveau depuis le début de la pandémie, de nombreuses entreprises peinent à recruter à l'heure de la reprise de l'activité.

Le rebond des cryptomonnaies et la détente sur le marché obligataire permettait aussi aux marchés américains de respirer et aux valeurs technologiques, sensibles aux taux d'intérêt, de redresser la barre.

Après une envolée mercredi, le marché de la dette souveraine s'est franchement détendu, le rendement américain à 10 ans reculant à 1,62% contre 1,68% à la clôture de la veille.

"Le moral des investisseurs s'améliore quelque peu. Cela n'entraîne pas directement de nouvelles acquisitions nettes, mais plutôt une diminution de la pression à la vente parmi les acteurs du marché", observe Andreas Lipkow, analyste chez Comdirect.

Les prix à la production et à la consommation ont nettement augmenté dans de nombreux pays en avril et les anticipations d'inflation augmentent aux Etats-Unis.

Le risque d'une surchauffe de l'économie alimente les craintes d'une inflation forte et durable. Or, un durcissement des conditions de financement signifierait la fin de l'euphorie boursière des derniers mois, alimentée en grande partie par les largesses des Banques centrales.

Daimler salué ___

Le titre Daimler a progressé de 3,70% à 75,14 euros: le constructeur automobile allemand a annoncé des objectifs financiers pour la division de poids-lourds Daimler Truck appelée à devenir indépendante, confirmant au passage que la scission avec l'introduction en Bourse prévue de cette division est en bonne voie.

Frenesius en pleine frénésie ___

Le titre Frenesius a grimpé de 3,92% à 46,18 euros après un article du "Manager Magazin" alléguant que les propriétaires et la direction du géant de la santé évaluent depuis un certain temps l'avantage d'une scission en deux du groupe, à la fois exploitant de chaînes d'hôpitaux et fournisseur de produits médicaux. La filiale spécialisée dans la dialyse du rein, Frenesius Medical Care, en a aussi profité (+1,72% à 67,60 euros).

Volatilité sur le bitcoin ___

En proie à une forte volatilité ces derniers jours, le bitcoin rebondissait de 4,50% à 40.062 dollars peu avant 21H00 GMT.

La cryptomonnaie avait perdu jusqu'à 30% mercredi, à la suite d'un rappel à l'ordre en Chine contre les cryptomonnaies qui s'est ajouté à des propos d'Elon Musk, le patron de Tesla, interprétés négativement la semaine passée.

L'euro s'appréciait de 0,43% face au dollar, à 1,2227 dollar.

Le pétrole sous pression ___

Les prix du pétrole restaient sous pression jeudi, ne parvenant pas à se remettre de la correction subie la veille face au spectre du retour sur le marché des barils iraniens, de stocks américains en hausse et d'une demande affaiblie en Asie par la circulation du Covid-19.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a lâché 2,33% à 65,11 dollars à Londres.

A New York, le baril américain de WTI pour le mois de juin a perdu 2,07% à 62,05 dollars.

afp/rp